• Nous sommes attirés par l’éclat et ne craignons pas d’en être éclaboussés.

    Nous ne redoutons par l’éblouissement, qui pourrait aveugler. Au contraire, nous nous en approchons avec délectation, parce qu’il dilate la pupille, accélère les connexions synaptiques et féconde la pensée créatrice.

    Une triple question se pose concernant la localisation, la constitution et la destination de l’éblouissement.

    Où a-t-il eu lieu ? De quoi c’est fait ? À quoi ça sert ?

    L’éblouissement s’est produit sur tout le versant occidental de l’île appelée Λευκάδα – ΛΕΥΚΑΔΑ (translittéré en : Leukada, ou Lefkada si l’on tient compte du fait que la lettre υ – Υ précède une consonne sourde qui est le κ – Κ). Quelles que soient la graphie et la prononciation utilisées pour la translittération, les fans de l’étymologie n’ont aucun mal à faire le rapprochement avec le mot français « leucocyte », qui signifie « globule blanc ».

    Étymologiquement, Λευκάδα – ΛΕΥΚΑΔΑ est donc l’île de la blancheur.

    Et la blancheur du minéral, avec la lumière du ciel égéen, est toujours éblouissante.

    Inspirés par les Olympiens, nous avons entrepris de faire la route de l’étymologie.

    Cette route n’empruntait pas le chenal qui traversait le pont tournant à proximité du château vénitien. Elle passait au large, hors de tout encastrement au milieu des terres. C’était celle qu’avait suivie la Reine d’Égypte pour rentrer chez elle, à Alexandrie, après la terrible bataille d’Actium.

    Ainsi, nous nous sommes retrouvés dans le sillage de Cléopâtre.

    Dès le début de l’itinéraire, la blancheur de la roche et l’azur de l’onde rivalisaient de splendeur.

     

    Le choix de l'éblouissement

     

    Un jeu de miroirs réciproques s’installait entre les deux protagonistes qui œuvraient pour la magie des lieux.

    Le végétal s’amusait à prendre l’apparence d’un crumble de chlorophylle qui dévalait les pentes de la roche vallonnée.

     Le choix de l'éblouissement

     

    La nature s’adonnait à la nuance.

    Elle aménageait aussi des trompe-l’œil pour divertir :un phoque montait la garde devant la pureté du sable.

     

    Le choix de l'éblouissement

     

    Le mirage amuse.

    Le Zeph passe devant le site Εγκρεμνοί – ΕΓΚΡΕΜΝΟΙ (en français : Egkremni), mondialement réputé pour sa pureté.

     

    Le choix de l'éblouissement

     

    Grammaticalement, le nom Εγκρεμνοί – ΕΓΚΡΕΜΝΟΙ est un pluriel. Il se réfère à des falaises qui tombent à pic. L’on a donc le choix du précipice et du vertige.

    Voici notre première vision du lieu :

     

    Le choix de l'éblouissement

     

    La route terrestre permettait de prendre de la hauteur. Mais pour baigner dans l’éblouissement qui attendait en bas, il fallait descendre les trois cent cinquante marches qui apparaissaient sur la gauche de la photo.

    Hélas, cet accès était impraticable depuis que Poséidon avait ébranlé les lieux en 2015.

    La découverte par le biais des flots s’est donc révélée très précieuse et extrêmement enchanteresse.

     

    Le choix de l'éblouissement

     

    Le profil des trois cent cinquante marches de l’escalier vers l’éblouissement se dessinait sur la droite de la photo.

    Le coursier argenté, aussi, s’émouvait de l’éblouissante lumière, réfléchie par la mer et par la terre.

     Le choix de l'éblouissement

     

    L’écume, abondante, participait à l’ivresse de la chevauchée en solitaire. Car nous étions seuls, absolument seuls, à choisir l’itinéraire de la Reine d’Égypte.

    À présent, le Zeph flirtait avec Πόρτο Κατσίκι – ΠΟΡΤΟ ΚΑΤΣΙΚΙ, autre site mondialement réputé.

     

    Le choix de l'éblouissement

     

    La nature n’a pas attendu les temps modernes pour pratiquer le cubisme. La forme triangulaire était utilisée pour mettre à l’honneur le plan incliné et la couleur verte, qui rehaussait la blancheur de la roche et l’azur de l’onde.

    Littéralement, Πόρτο Κατσίκι – ΠΟΡΤΟ ΚΑΤΣΙΚΙ était le « port des chèvres ».

    Les chèvres raffolaient des plans inclinés. Elles y faisaient étalage de leur humeur fantasque et de leur agilité acrobatique.

    Cet éblouissement menait-il quelque part ? Avait-t-il une intention ? Une finalité ?

    La finalité se profilait juste devant la proue du Zeph.

    Topographiquement, le dénouement s’annonçait au Sud.

    Voici le phare de l’extrême Sud :

     

    Le choix de l'éblouissement

     

    Artistiquement, l’éblouissement trouverait son apothéose dans l’hymne à l’absolu.

    Cet hymne était incarné par la vie de la poétesse Σαπφώ – ΣΑΠΦΩ (en français : Sappho).

     

    Le choix de l'éblouissement

     

    La poétesse se nourrissait essentiellement de musique.

     

    Le choix de l'éblouissement

     

    Musique des mots. Musique des cordes vibrantes. Musique des cœurs.

    La position sommitale était une préparation au vertige de l’amour.

    Au décor naturel, la table du Zeph s’associait, avec le souci de l’élégance pour honorer le caractère exceptionnel du cadre.

     

    Le choix de l'éblouissement

     

    Même pureté. Même éclat. Même extase.

    Voici le capitaine sur le promontoire de la poétesse :

     

    Le choix de l'éblouissement

     

    Les effluves d’un passé éblouissant donnaient à l’air marin le charme exquis des roses dont se paraient les terrasses en surplomb au-dessus de la mer.

     

    Le choix de l'éblouissement

     

    L’éblouissement était mémorable car la poésie s’interrogeait sur le sens de la vie.

    Le sphinx détenait-il la clé de toutes choses ?

    Sur quelle mer du Destin voguaient les galères en contrebas ?

    Une seule chose intéressait la poétesse : elle recherchait inlassablement l’accord parfait.

    Sa quête d’absolu ne pouvait aboutir que sur du grandiose et de l’inégalable.

    Bientôt, le Zeph retrouvera le chemin de l’éblouissement et de l’ivresse.

    Quelle merveilleuse perspective !

     

    Le choix de l'éblouissement

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