• Le balcon posé sur la mer (8) entre Κέα et Ερμούπολη

    Le balcon posé sur la mer entre Κέα (transcription : Kéa) et Ερμούπολη (transcription : Ermoupoli) a commencé son existence par une complication : deux chaînes d’ancre ont entravé la remontée de l’ancre du Zeph.

     

    Le balcon posé sur la mer (8) entre Κέα et Ερμούπολη

     

    Sur la photo, l’ancre du Zeph, qui était de couleur claire, était chevauchée une chaîne qui avait des mailles plus petites que celles du Zeph.

    La chaîne du Zeph était en gris clair tandis que la chaîne cavalière apparaissait en bleu foncé.

    Le Capitaine a aussi découvert que l’ancre de la chaîne cavalière était, à son tour, chevauchée par une autre chaîne.

    Cet enchevêtrement était, sans aucun doute, dû à la précipitation avec laquelle les bateaux de location avaient fait leur amarrage la veille.

    La conséquence de ce désordre était que le guindeau du Zeph a soulevé trois ancres au lieu d’une. Heureusement, le guindeau a supporté la surcharge sans dégât.

    La limpidité du bleu de la mer a modéré l’exaspération et favorisé la patience.

    Une boucle a été confectionnée à une extrémité d’une corde pour être lancée dans l’eau. Puis une gaffe a fait passer cette boucle sous l’amarre de travers afin de pouvoir soulever celle-ci. Dans le même temps, le Capitaine faisait descendre l’ancre du Zeph, qui se libérait alors du chevauchement.

    Voici l’ancre du Zeph, libérée du double piège :

     

    Le balcon posé sur la mer (8) entre Κέα et Ερμούπολη

     

    Nous pouvions enfin nous en aller.

    Derrière nous, c’était le bateau de Marco, Armando et Silvia :

     

    Le balcon posé sur la mer (8) entre Κέα et Ερμούπολη

     

    Le lien amical qui reliait leur bateau et le Zeph se drapait du joli bleu de la mer.

    Dans cette douce harmonie emplie d’azur, deux teintes chaudes servaient de contrepoint. Au premier plan, des pétales suspendus, qui possédaient encore leur charme écarlate, rappelaient que cette nouvelle amitié en mer était une réponse des divinités suite à l’offrande qui leur avait été faite la veille de la sublime rencontre avec nos chers Milanais.

    Une seconde teinte chaude, qui était l’ocre jaune, s’est glissée dans le cadre d’azur. Topographiquement, c’était la couleur du relief montagneux situé à l’arrière-plan. Symboliquement, il y a désormais un arrière-pays à ce littoral de Κέα : c’est la terre de Milan, qui nous attend sur le chemin de notre retour en France, à l’automne.

    En attendant ces sublimes retrouvailles, nos amis milanais nous ont envoyé, par la voie des ondes, leur salutation affectueuse sous la forme d’un « abbraccio stretto ». D’aucuns traduisent cette expression par « câlins serrés » pour souligner l’élan enflammé du cœur. Cet élan enflammé a été annoncé par les deux teintes chaudes qui avaient paré le tableau d’azur de l’au revoir.

    La sortie du port de Κέα  n’était pas qu’une affaire de cadrans : cadrans de l’anémomètre, du sondeur,... Pour nous, c’était aussi, et surtout, l’épilogue d’un savoureux poème sur la relation humaine.

    Ce n’est pas la performance technique qui donne du sens à ce que chacun entreprend, mais la part d’humanité qui est en nous. Cette part d’humanité nous prescrit de nous ouvrir à l’autre, de l’honorer et de l’aimer.

    En sortant du port de Κέα, le voilier des Milanais a tourné à gauche, c’est-à-dire vers l’Ouest, en direction de Πόρος (transcription : Poros) tandis que le Zeph a tourné à droite, c’est-à-dire vers l’Est, pour rejoindre Ερμούπολη (transcription Ermoupoli), sur l’île de Σύρος (transcription : Syros).

    Dans l’un des derniers regards jetés sur le port de Κέα, apparaissait la silhouette d’un ferry de la compagnie Hellenic Seaways.

     

    Le balcon posé sur la mer (8) entre Κέα et Ερμούπολη

     

    Cette silhouette rappelait le mouvement perpétuel qui avait constitué le cauchemar de la veille. Mais le bouquet du souvenir de l’offrande aux divinités était là aussi, pour nous remémorer que l’Olympe a veillé à donner à cet après-midi cauchemardesque une issue heureuse, en ce qui nous concernait.

    De façon méticuleuse, le Capitaine accomplissait toutes les tâches qui permettait au bleu de la mer d’être une source de plaisir et non de danger :

     

    Le balcon posé sur la mer (8) entre Κέα et Ερμούπολη

     

    À un moment donné, le vent nous a encouragés à hisser la grand-voile :

     

    Le balcon posé sur la mer (8) entre Κέα et Ερμούπολη

     

    C’était la première fois que la nouvelle grand-voile était hissée.

    Pour que le bleu ambiant ne vire ni au gris ni au rouge, il fallait nourrir la rétine et le nerf optique par des aliments sains, équilibrés et goûteux.

    Nous évitions les additifs.

    Nous évitions aussi les sachets de chips et la charcuterie, qui produisent le mauvais cholestérol.

    Pour cette promenade entre Κέα et Ερμούπολη, nous préférions le chou-fleur acheté au marché des maraîchers à Σλκάλα Ωρωπού (transcription : Skala Ôrôpou) et conservé en nous inspirant du savoir-faire de Magellan :

     

    Le balcon posé sur la mer (8) entre Κέα et Ερμούπολη

     

    Les Grecs raffolent de tout ce qui est chou. En choisissant le chou-fleur, nous suivions la mode grecque et nous étions très contents d’agir ainsi.

    Ensuite, nous avons appris auprès des chefs français, que tout se mangeait dans ce légume, aussi bien l’inflorescence que les feuilles.

    Le Capitaine adhère pleinement à cette philosophie de l’anti-gaspillage.

    Un regard sainement revigoré accède à un plaisir visuel plus grand.

    Voici la vision qui nous était offerte à l’approche de notre destination :

     

    Le balcon posé sur la mer (8) entre Κέα et Ερμούπολη

     

    Trois couleurs se partageaient la palette : le bleu du ciel et de la mer, le blanc de la grand-voile et des nuages, le brun du relief montagneux. Ainsi, se donnait à voir une cohabitation paisible, mais sans monotonie.

    Les nuages, par leurs reflets, procuraient une nouvelle clarté au bleu de la mer :

     

    Le balcon posé sur la mer (8) entre Κέα et Ερμούπολη

     

    La mer répondait au ciel en faisant danser l’écume :

     

    Le balcon posé sur la mer (8) entre Κέα et Ερμούπολη

     

    Les aplats de blancheur venus du ciel et les points de lumière blanche créés par le pointillisme de la mer se courtisaient mutuellement.

    Puis il y a eu fusion des deux sortes de blancheur pour donner à la mer le chatoiement de la soie :

     

    Le balcon posé sur la mer (8) entre Κέα et Ερμούπολη

     

    Le bouquet du souvenir n’est pas resté étranger à cette illumination du cosmos :

     

    Le balcon posé sur la mer (8) entre Κέα et Ερμούπολη

     

    Le sillage évoquait la paix :

     

    Le balcon posé sur la mer (8) entre Κέα et Ερμούπολη

     

    C’est ainsi que nous sommes arrivés sans encombre à notre destination, qui était Ερμούπολη :

     

    Le balcon posé sur la mer (8) entre Κέα et Ερμούπολη

     

    Sur le GPS, Ερμούπολη se trouvait sur le flanc droit, vers le milieu.

    L’approche de la cité portuaire par le Nord nous a offert des paysages d’une grande beauté.

    Confiants, nous nous sommes dirigés vers le lieu qui nous servirait d’abri pendant les jours où le vent du Nord se déchaînerait.

     

    Le balcon posé sur la mer (8) entre Κέα et Ερμούπολη

     

    À gauche de la photo, l’on voit la colline septentrionale qui dominait le port. Au sommet de la colline, se dressait un édifice avec un dôme bleu. Les Grecs appelaient cet édifice Ο Ιερός Ναός της Αναστάσεως του Σωτήρος (en français : Sanctuaire de la Résurrection du Sauveur).

    Le balcon posé sur la mer entre Κέα et Ερμούπολη était le balcon de l’optimisation des ressources sensorielles et mentales


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