• Le balcon posé sur la mer (9-2) à Eϼμούπολη. Le balcon du Mardi Saint

    Voici l’une des photos faites quand le Zeph commençait à entrer dans Eϼμούπολη, la ville portuaire dédiée au dieu des échanges :

     

    Le balcon posé sur la mer (9-2) à Eϼμούπολη. Le balcon du Mardi Saint

     

    Parmi les bâtiments qui apparaissaient à tribord, celui dont nous étions très amoureux avait un dôme bleu.

    Le nom officiel de cet édifice était « O Ναός Αγίου Νικολάου » ( en français : « Le Sanctuaire [dédié] à Saint Nicolas » ).

    Le balcon du Mardi Saint permettait d’approcher la lumière de ce sanctuaire et de la chérir.

    Mais avant de nous consacrer aux choses spirituelles, il fallait d’abord nourrir le corps, physiquement.

    C’était le Capitaine qui s’est dévoué pour la tâche du ravitaillement en denrées comestibles :

     

    Le balcon posé sur la mer (9-2) à Eϼμούπολη. Le balcon du Mardi Saint

     

    Il incombait ensuite au mousse d’honorer la valeur nutritionnelle de chaque aliment.

    Au programme de ce Mardi Saint, figuraient les κεφτέδες (transcription : keftédès) revisités.

    La revisite consistait à alléger la farce en y ajoutant des filaments de carotte crus.

     

    Le balcon posé sur la mer (9-2) à Eϼμούπολη. Le balcon du Mardi Saint

     

    La présence du légume à l’intérieur des boulettes de viande donnerait une mâche qui ne soit pas monotone tout en évitant la surcharge en protéines animales.

    D’autres légumes avaient aussi pour mission d’accompagner les boulettes de viande. En tête venait le poivron. Pour commencer, il fallait torréfier les épices destinées à parfumer le plat. Le chef Joël Robuchon recommandait de ne pas utiliser trop de sortes d’épices à la fois. En suivant ce conseil, le mousse s’est limité à deux épices différentes pour chaque préparation. Dans le cas présent, il a torréfié le fenouil et le cumin :

     

    Le balcon posé sur la mer (9-2) à Eϼμούπολη. Le balcon du Mardi Saint

     

    Le cumin est filiforme tandis que le fenouil a plutôt une forme ovale, mais aplatie.

    Ensuite, le poivron est rissolé en profitant des parfums du cumin et du fenouil.

     

    Le balcon posé sur la mer (9-2) à Eϼμούπολη. Le balcon du Mardi Saint

     

    Des tomates et du brocoli complétaient l’accompagnement en légumes. Les tomates étaient chaudes sans être cuites, pour rester en harmonie avec la texture al dente du brocoli.

     

    Le balcon posé sur la mer (9-2) à Eϼμούπολη. Le balcon du Mardi Saint

     

    Après avoir mangé à la manière des Grecs, mais sainement, nous avons commencé à flâner en direction du Sanctuaire dédié à Saint Nicolas.

    Voici la magnifique façade, éclairée par le soleil d’une fin d’après-midi :

     

    Le balcon posé sur la mer (9-2) à Eϼμούπολη. Le balcon du Mardi Saint

     

    Le marbre échangeait sa blancheur originelle contre la teinte de l’ambre.

    Tout était si suave !

    Quatre colonnes ioniques marquaient le seuil.

    Mais elles n’étaient pas identiques, pour ne pas être répétitives.

    En effet, les deux colonnes les plus centrales avaient un ornement spécial : à la base de chacune d’elles, une couronne de laurier était tressée.

     

    Le balcon posé sur la mer (9-2) à Eϼμούπολη. Le balcon du Mardi Saint

     

    D’ordinaire, la couronne de laurier apparaissait à un niveau plus haut. Le fait qu’elle se trouvait ici en position si basse avait très certainement une signification. Or, la qualité des êtres qui pensent qu’ils ne sont pas plus précieux que l’humus, est l’humilité. Les couronnes de laurier tressées à la base des deux colonnes ioniques centrales constituaient donc l’éloge de l’humilité.

    Une fois franchie la porte d’entrée, l’émerveillement était immédiat. En voici la cause :

     

    Le balcon posé sur la mer (9-2) à Eϼμούπολη. Le balcon du Mardi Saint

     

    Une lumière pourpre se répandait d’en haut sur la nef centrale.

    L’or, si souvent apparent dans d’autres édifices ayant la même fonction, semblait ici totalement absent.

    Dans le cas présent, le pourpre oscillait entre le rouge et le violacé, entre la couleur du sang sacrificiel et la couleur de la royauté messianique. Ainsi, dans le pourpre, se voyaient à la fois la première et la seconde venues du Messie.

    Comment était l’éclairage des bas-côtés ? Regardez comme il était somptueux, lui-aussi :

     

    Le balcon posé sur la mer (9-2) à Eϼμούπολη. Le balcon du Mardi Saint

     

    La lumière venue de l’extérieur frappait les motifs décoratifs peints et leur donnait plus de relief. Cette lumière naturelle n’était plus neutre quand elle pénétrait à l’intérieur du sanctuaire. En effet, elle venait de traverser de grandes baies vitrées teintes en bleu, en vert, en jaune et en rouge.

    L’effet de cette quadrichromie intermédiaire était la sensation d’être immergé au milieu d’un immense arc-en-ciel :

     

    Le balcon posé sur la mer (9-2) à Eϼμούπολη. Le balcon du Mardi Saint

     

    L’arc-en-ciel faisait référence à l’arche de Noé, qui, elle-même, était une préfiguration de l’Arche de l’Alliance.

    Autrement dit, les couleurs de l’arc-en-ciel qui baignaient l’espace intérieur du Sanctuaire évoquaient la mansuétude du Très-Haut.

    La mansuétude du Très-Haut rendait ses serviteurs tolérants, généreux, divinement hospitaliers. En voici une preuve extrêmement émouvante :

     

    Le balcon posé sur la mer (9-2) à Eϼμούπολη. Le balcon du Mardi Saint

     

    Il s’agissait de l’autel situé derrière l’iconostase. Normalement, seul y avait accès l’officiant qui préparait l’encens, le pain et le vin de la liturgie.

    La photo ci-dessus n’a pas été faite au zoom mais avec un téléphone portable situé à quelques centimètres seulement de l’objet photographié, ce qui signifie que le photographe, ce jour-là, disposait d’un libre accès à l’autel le plus sacré du Sanctuaire.

    Qu’est-ce qui a permis ce libre accès ?

    La mansuétude du Très-Haut, qui avait inspiré celle de ses serviteurs !

    Une photo faite au zoom a un grain plus gros qu’un instantané réalisé avec un téléphone portable. C’est cette nuance dans le rendu de la photo qui témoignait de l’exercice d’une mansuétude.

    Cette confiance et cette liberté accordées à chaque forme de vie rendaient le cosmos heureux. Regardez, ces cygnes, qui d’ordinaire étaient rigides et hiératiques, se sont mis à danser :

     

    Le balcon posé sur la mer (9-2) à Eϼμούπολη. Le balcon du Mardi Saint

     

    La faune dansait. La flore faisait de même :

     

    Le balcon posé sur la mer (9-2) à Eϼμούπολη. Le balcon du Mardi Saint

     

    Ici, les rinceaux, fins et souples, dansaient, de manière lascive même.

    Tout ce ballet ne pouvait pas être le fruit du hasard. En effet, voici le chorégraphe :

     

    Le balcon posé sur la mer (9-2) à Eϼμούπολη. Le balcon du Mardi Saint

     

    Sous la coupole la plus haute était représenté le Messie dans son second avènement. L’intégralité du corps était représentée, et non pas seulement la tête, comme dans la quasi-totalité des effigies du Pantocrator. De plus, cette représentation ne souffre d’aucune rigidité. Au contraire, la position des membres pourrait très bien être celle d’un chorégraphe en plein travail.

    La lumière du Sanctuaire dédié à Saint Nicolas était vraiment captivante.

    Le balcon posé sur la mer à Eϼμούπολη pendant le Mardi Saint était le balcon de la nuance.

     

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  • Commentaires

    1
    anne
    Dimanche 5 Mai à 15:01

    Tout cela semble exquis, régalez vous 

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