• Nous sommes fascinés par le pin parasol, par son port de tête gracieux, par son déhanchement suggestif, par la chorégraphie qu’il exécute, seul ou en groupe.

    Comme le cyprès, il est l’un des emblèmes du paysage italien, et plus particulièrement de la Via Appia.

     

    La ronde des pins

     

    Cette année, nous avons eu le privilège de remonter cette illustre voie consulaire intégralement, du Sud au Nord. En effet, en venant de Grèce, nous avons débarqué à Brindisi.

     

    La ronde des pins

     

    Dès la descente du ferry, notre regard était attiré par les rondeurs aériennes qui ornaient l’horizon.

    Au centre de la photo, se dressait un immense gouvernail qui commémorait la disparition des marins italiens tombés pendant la Grande Guerre. Tout autour du monument, le pin parasol multipliait ses effigies, au ras de l’eau comme sur les hauteurs.

    L’une des grandes étapes de notre remontée de l’Italie était le golfe de Naples.

     

    La ronde des pins

     

    La silhouette du Vésuve et celle du pin parasol étaient indissociables. Le cône minéral et la volute végétale avaient le même pouvoir enchanteur. Nous éprouvions la même fascination pour la coiffe de soufre et le bonnet de chlorophylle.

    L’émotion allait crescendo au fur et à mesure que nous nous approchions de la Cité des Césars.

    La géographie servait à exalter l’Histoire.

     

    La ronde des pins

     

    Les rondeurs naturelles du feuillage charmaient par leur élégance et leur volupté. Elles possédaient également une extraordinaire puissance évocatrice, qui faisait revenir sur le devant de la scène l’époque où tout le bassin méditerranéen était irrigué par la Pax romana.

    La contemplation des reflets de l’Antiquité ne faisait pas naître en nous l’élégie mais une douce joie.

     

    La ronde des pins

     

    Le pin parasol esquissait des pas de danse pour saluer le génie des bâtisseurs.

    Après la Calabre et la Campanie, le Latium nous disait à son tour : « Bienvenue dans la ronde des pins ! »

    Le pin parasol nous faisait la grande faveur de nous accompagner au-delà de la Via Appia, jusque sur les terres médicéennes.

    Admirez cette figure chorégraphique de la solidarité, qui s’est produite en pleine campagne toscane :

     

    La ronde des pins

     

    Entre deux pins, s’intercalerait un cyprès. En changeant de perspective, voici ce qu’on pouvait découvrir :

     

    La ronde des pins

     

    Chaque pin avait son jumeau. Il en était de même pour les cyprès. Et il y avait alternance entre les deux gémellarités.

    Le pin parasol nous savait gré de l’émerveillement que nous éprouvions à chacune de ses apparitions. Alors il nous a accompagnés jusqu’en Ligurie. Nous voici à Vingtimiglia :

     

    La ronde des pins

     

    Amusé, le pin parasol regardait notre carrosse qui reprenait son souffle.

    Et la ronde des pins a continué de plus belle de l’autre côté de la frontière.

    Une ronde s’exécute sur un pas dansant. Tous les pins parasols qui nous ont tenu compagnie avaient un profil dansant.

    Mais une ronde sous-entend aussi un déploiement selon un plan circulaire. En la circonstance, où était la circularité ? Celle-ci était dans l’incurvation de l’itinéraire au niveau de la Riviera cannoise et dans le retour vers le point de départ, c’est-à-dire Brindisi, pour fermer la boucle.

    Voici le lieu de l’inflexion de l’itinéraire :

     

    La ronde des pins

     

    Nous sommes au QG de l’Hypérion, qui a offert son amitié au Zeph depuis l’escale à Ίος – ΊΟΣ (en français : Ios).

    Sur la photo, on voit la lumière du lever du jour progresser de la gauche vers la droite. L’Est se trouvait donc à gauche.

    Continuons à regarder vers l’Est, non plus au niveau des tuiles, mais plus bas. Cette fois-ci, nous voyons la fée du logis, à la fois sur la terre ferme et en haute mer :

     

    La ronde des pins

     

    Cette figure de la bienveillance est un modèle de rigueur et d’humilité. C’est le copilote de l’Hypérion.

    Et le pilote de l’Hypérion ? Il est là, avec le Capitaine du Zeph et le mousse :

     

    La ronde des pins

     

    Nous sommes sur les hauteurs de l’Estérel. À l’arrière-plan, c’est la baie de Cannes. Et à l’horizon, c’est l’Italie, avec Brindisi en point de mire. Ainsi, la boucle est bouclée. Et la ronde des pins atteint sa plénitude.

    Rapprochons-nous un peu plus de l'Est. Se dévoilent alors les contreforts pré-alpins de la Riviera cannoise.

     

    La ronde des pins

     

    C'est la route d'Italie, que nous emprunterons au printemps prochain.

    Le pin parasol, qui apparaît en nombre au premier plan dans la photo ci-dessus, reste l'ornement incontournable de l'aller comme du retour.

    Pendant combien de temps va durer la ronde des pins ? Un élément de réponse est donné par le plan intermédiaire de la perspective. Voici ce plan intermédiaire :

     

    La ronde des pins

     

    Il existe une intimité entre le pin parasol et le bord de mer. Autrement dit, la ronde des pins durera tant que le Zeph pourra flirter avec les flots.

    Un autre présage est apparu au cours de la promenade à pied dans l'Estérel. Le chemin passait devant deux pommes de pin vernies :

     

    La ronde des pins

     

    Cette vision était une promesse de pérennité. Pérennité de l'amitié entre l'Hypérion et le Zeph. Pérennité donc de la ronde des pins, qui est un corollaire de cette amitié.

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