L’attrait du houblon est d’abord gustatif. Mais ce n’est pas son seul atout en matière de séduction.

Pendant que le Zeph descendait l’Italie pour rejoindre la Grèce, c’était en Calabre que le Capitaine a eu le coup de foudre pour le houblon qui y était en vogue. La découverte a eu lieu à Vibo Marina, pendant les jours où le Zeph s’est arrêté à la Marina Stella del Sud.

Voici le breuvage qui nous a procuré l’enchantement de la nouveauté :

 

 

Avec pertinence, l’étiquette faisait référence au célèbre détroit qui allait nous faire passer en Mer Égée.

En effet, le détroit de Messina ne se restreignait pas au goulet gardé par Charybde et Scylla depuis les temps homériques. Son aire d’influence s’étendait, au Nord, jusque vers l’archipel éolien et au Sud, jusqu’aux flots de l’Adriatique.

À Vibo Marina, c’était donc tout naturel que l’attrait du houblon contribue à vanter une position stratégique connue depuis l’Antiquité.

Pour notre gosier de mortels, le houblon de la Birra Messina était franchement fabuleux. Le hasard des stocks mis en vente faisait que nous sommes tombés d’abord sur la ricetta speciale, caractérisée par la présence inattendue des cristalli di sale. Ces cristaux de sel dans la recette spéciale rendaient le houblon encore plus odorant.

Avec bonheur, la Birra Messina a accompagné les aromatiques utilisés pour la salade de concombre :

 

 

En présence de la sauge, de la ciboulette et du basilic cueillis à bord du Zeph, l’attrait du houblon était décuplé.

L’enchantement nous a incité à vouloir en savoir davantage sur la Birra Messina.

Notre curiosité a été satisfaite à Reggio di Calabria, qui nous a révélé une version aux reflets plus lumineux. C’était la ricetta classica. La voici :

 

 

Ravis, nous en avons constitué un important stock dans les soutes. Désormais, selon l’humeur à bord, la tentation du houblon fonctionnerait sur le mode de la gravité ou sur celui de la légèreté.

Par conséquent, l’attrait du houblon mis à l’honneur en Calabre était celui d’une synergie qui faisait la part belle à la fantaisie et au rêve.

Ivres d’embruns, nous ne nous sommes pas arrêtés à Santa Maria di Leuca, contrairement à ce que nous avions prévu.

Nous avons aperçu la cité portuaire au loin, à l’heure du crépuscule. Mais nous avons choisi de rester au large et de continuer notre route vers la Grèce. Voici comment les éléments ont réagi à notre décision :

 

 

Tout l’ambre de la Birra Messina s’est répandu dans l’univers pour nourrir notre exaltation.

Sur la droite de la photo, apparaissait la signature de l'artisan qui avait construit et installé le portique des panneaux solaires. Les lettres sculptées sur l'ambre céleste évoquaient la longue route parcourue depuis le Delta du Rhône.

Ainsi, d’une seule traite, nous sommes passés de la Calabre en Grèce.

Et dès notre arrivée au premier bastion grec, qui était Οθωνοί – ΟΘΩΝΟΙ (en français : Othôni), nous nous sommes délectés avec le magnifique chatoiement de la Birra Messina, qui exhibait à chaque fois, ses perles de fraîcheur :

 

 

Le houblon à l’honneur dans tout l’espace du détroit de Messina s’est montré solidaire de la continuité de notre route.

Dans l’Antiquité, tous les territoires que le Zeph a traversés en compagnie de la Birra Messina ne formaient qu’un seul ensemble, que les Anciens appelaient η Μεγάλη Ελλάδα (en français : la Grande Grèce), c’est-à-dire la Grèce agrandie grâce à l’émigration.

L’étiquette de la Birra Messina était un losange dont le pourtour était décoré par la palmette grecque, qui servait à évoquer une unité territoriale.

Le premier attrait du houblon découvert à Vibo Marina était celui de la sympathie.

Puis il est devenu celui de la synergie.

Après la traversée de l’Adriatique, il a acquis une dimension géopolitique.

Dans l’archipel ionien, Κέρκυρα – ΚΕΡΚΥΡΑ (en français : Corfou) occupait une place choix, grâce à la prospérité à la fois sur le plan économique et sur le plan culturel. Le Zeph a passé des jours merveilleux sur cette île, non sans la complicité du houblon corfiote.

Le ravitaillement était aisé. Les prix restaient très, très doux. La qualité surprenait agréablement. Alors nous n’avons pas hésité à nous en donner à cœur joie.

Pour défier l’ardeur su soleil, nous pouvions compter sur cet allié que voici :

 

 

Avant d’être gustatif, l’attrait du houblon était d’abord visuel, avec la condensation qui se formait sur les parois de la bouteille. Car à bord du Zeph, toutes les Corfu Beer, comme toutes les Birra Messina, étaient servies glacées.

Une salade de crudités apporterait plus d’ampleur à la saveur du houblon corfiote.

Les Grecs raffolent de citron.

Ajoutons alors une note d’agrumes à la salade. La Corfu Beer conseillée serait celle-ci :

 

 

C’est la Weiss.

Le mousse aimait revisiter la salade grecque en y incorporant des lamelles de pêche. Il proposerait dans ce cas cette Corfu Beer :

 

 

C’est la Red.

Pour se transporter en Anatolie, on pourrait mettre des câpres, beaucoup de câpres. Cette fois-ci, la Corfu Beer recommandée serait celle-ci :

 

 

C’est la Dark.

Le choix, qui était plaisant, rendait ludique l’attrait du houblon corfiote.

Le houblon séduit l’odorat et le palais.

C’est pourquoi nous faisions volontiers appel à lui quand il s’agissait de convoquer le plaisir par le biais de la fraîcheur. C’était le cas quand nous avons retrouvé le Zeph à la Marina Aktio, après d’interminables semaines de confinement pour cause de covid. Voici le houblon promu dans le Golfe appelé Αμβρακικός Kόλπος – AMBPAKIKOΣ ΚΟΛΠΟΣ (en français : Golfe Ambracique) :

 

 

La Kaiser exerçait un charme considérable sur les papilles du Capitaine. C’est pourquoi nous l’avons gardée pour tout le repas des retrouvailles avec le Zeph :

 

 

À quoi servaient les grandes feuilles de laitue ?

À envelopper les rouleaux de printemps qui venaient d’être préparés à bord :

 

 

L’attrait du houblon était irrésistible pour prolonger le contraste des textures par celui des températures.

La présence séduisante du houblon est liée au souvenir des moments très agréables passés à découvrir les spécificités du terroir grec.

Le retour en France n’a pas altéré la beauté de ces souvenirs.

Αργοστόλι – ΑΡΓΟΣΤΟΛΙ (en français : Argostoli) nous a révélé à plusieurs reprises la fière silhouette des ovins qui gambadaient de cime en cime. En voici un qui s’est arrêté pour nous dévisager :

 

 

On dirait qu’il était encore dans les parages, pendant que nous nous apprêtions à savourer le houblon préparé pour les fêtes de fin d’année :

 

 

La créature aux cornes torsadées portait une tenue de soirée qui évoquait les ailes d’une cigale.

 

 

Le grand attrait du houblon n’est-il pas dans la facilité à faire éclore des sensations et des visions qui rompent avec la routine ?

Voici une réponse fournie par le poète américain Edgar Poe :

Fill with mingled cream and amber,

I will drain that glass again.

Such hilarious visions clamber

Through the chambers of my brain.

Quaintest thoughts — queerest fancies,

Come to life and fade away :

What care I how time advances ?

I am drinking ale today.

 

 

Remplissez de crème mélangée et d'ambre,

Je vais vider ce verre à nouveau.

De telles visions hilarantes grimpent

À travers les chambres de mon cerveau.

Pensées les plus pittoresques - fantaisies les plus étranges,

Viennent à la vie et s’évanouissent :

Que me soucié-je de la façon dont le temps avance ?

Je bois de la bière aujourd'hui.