La flamme du bien-être, c'est le Titan Prométhée qui nous l'a donnée.

Il l'a donnée aux humains après l'avoir dérobée à l'Olympe.

Un tableau du peintre allemand Christian Griepenkerl montre Prométhée en train de dérober la flamme :

 

 

Prométhée est à droite du tableau, derrière le nuage où Zeus s'assoupit avec Ganymède.

Discrètement et avec soin, le Titan récupère une flamme à partir de la foudre que tient le Souverain de l'Olympe.

Sur l'autre côté, l'aigle royal, qui symbolise la présence de Zeus, n'est pas en éveil.

Le peintre allemand Heinrich Fueger a illustré l'étape suivante :

 

 

Le foyer de lumière illumine l'espace supérieur.

En bas, l'homme qui vient d'être créé à partir de l'argile, attend dans l'ombre.

Une silhouette fait le lien entre les deux mondes. C'est Prométhée, qui porte un vêtement coloré par la flamme : jaune clair du côté de la source lumineuse, orangé du côté opposé.

Il se retourne en levant les yeux. Il regarde en direction de l'Olympe. Les sourcils froncés et l'index sur la bouche indiquent qu'il est sur le qui-vive.

La flamme dérobée, Prométhée l'a donnée aux hommes pour que ceux-ci cuisent leur nourriture, aient de la lumière, se réchauffent et forgent les métaux.

C'est la flamme du bien-être.

Le Zeph en fait un grand usage, dès le début de la saison.

Voici le Capitaine qui était tout heureux de retrouver notre habitat des beaux jours :

 

 

Parmi toutes les premières tâches de remise en route, il y avait la réouverture du camping gaz et le rétablissement de la flamme prométhéenne, pour que celle-ci réjouisse de nouveau les papilles.

Dès le lendemain matin, nous avons reçu un signe qui était un excellent augure. Le voici :

 

 

Jamais l'hélice du Zeph n'a revêtu un tel apparat.

L'or du temps nous était promis pour les semaines à venir.

Confiants, nous avons fêté la réception du message.

Nous avons préparé le festin des retrouvailles grâce au précieux concours de la flamme prométhéenne. La pièce maîtresse du menu était un roulé de porc, farci au fromage et aux champignons :

 

 

Dans un premier temps, la flamme servait à cuire. Mais c'était aussi la flamme de l'intelligence créatrice. D'où le soin apporté pour flatter l’œil et séduire l'odorat avant de conquérir les papilles.

La première halte à la sortie du chantier de Γαλατάς – ΓΑΛΑΤΑΣ était Μέθανα – ΜΕΘΑΝΑ, réputé pour son volcan.

Voici le Zeph à Μέθανα – ΜΕΘΑΝΑ :

 

 

Le Zeph était reconnaissable à son orin estampillé et à son drapeau tricolore.

Nous avons dressé la table du cockpit avec une nappe pourpre et une lampe-tempête.

C'était une vraie flamme, authentique et fière, qui éclairait notre table du soir. Le cadeau de lumière de Prométhée embellissait l'espace privé du Zeph et préservait notre autonomie. Car notre bien-être, nous le devions seulement à notre créativité, et aucunement à l'ambiance des terrasses. La flamme prométhéenne offrait au Zeph une indépendance prospère.

Les flûtes destinées à recueillir l'ouzo grec se paraient de superbes reflets grâce à la flamme prométhéenne.

 

 

La pureté du cristal était un magnifique cadeau de la flamme. Celle-ci avait permis la fusion dans les fours chauffés à plus de 1400°C.

 

 

Elle avait aussi permis l'élimination des impuretés.

La performance technique aboutissait à un résultat d'exception, qui portait une vision, celle de la poésie de l'instant.

La flamme prométhéenne nous menait vers des joies du second ordre.

Les plaisirs du premier ordre n'en étaient pas pour autant négligés.

Avec assurance, la flamme a présidé à la caramélisation des côtes de porc qui accompagneraient l'ouzo grec.

 

 

La diffusion de la chaleur de combustion s'opérait par l'intermédiaire d'un wok, qui assurait une cuisson douce et homogène.

Le travail du métal, à des fins nutritionnelles et pacifiques, est encore un splendide cadeau de la flamme prométhéenne.

La cuisson qui est pensée, élaborée et réalisée par une intelligence créatrice, porte un nom : c'est la gastronomie.

Le Zeph se laisse toujours inspirer par la flamme de la gastronomie.

En permettant à l'homme de cuire les aliments, la flamme donnée par Prométhée apportait un bien-être à l'organisme en élevant la condition humaine au-dessus de l'animalité.

Avant la flamme, l'homme avait vu les animaux se nourrir de viande crue et n'avait pu que les imiter. Avec la flamme, il disposait désormais d'une alimentation plus adaptée à sa propre physiologie et se détachait des autres espèces du règne animal.

La flamme prométhéenne rapproche l'homme de son prochain. Tous les deux sont attirés par la même source bienfaitrice.

La flamme donnée par Prométhée crée du lien social.

Le Zeph en est très conscient et ne manque aucune occasion pour honorer la flamme du rapprochement.

Nous voici à Νέα Επίδαυρος – NEA EΠΙΔΑΥΡΟΣ :

 

 

Sur la droite de la photo, le Zeph était reconnaissable à son éolienne tricolore.

À bâbord du Zeph, se trouvait le « Fil d'écume » de Madeleine et Jean-François, immatriculé à Nantes.

Les Nantais, affables et charmants, nous ont offert l'agréable fraîcheur d'un rosé du terroir. Nous leur avons dit merci avec un riz bien chaud, préparé au wok :

 

 

La flamme nous a rendu un double service. D'abord, en ramollissant les grains de riz avec l'eau bouillante. Ensuite, en faisant rissoler les haricots verts apportés quelques heures auparavant par le marchand ambulant qui ravitaillait le port en fruits et légumes frais.

Flamme de la gratitude, de la réciprocité, du lien social fécond.

Flamme de la pensée novatrice, de la science éclairante.

La flamme donnée par Prométhée était à l'origine de l'essor civilisationnel.

Toute réussite dans le groupe social est inséparable de la flamme prométhéenne.

Dans notre cas, l'une de ces réussites était la thérapie appliquée par le Centre Médical d'Athènes pour réparer le bras gauche du Capitaine.

Flamme de l'initiative et de l'audace, certes. Mais aussi, flamme de l'efficacité assurée et du résultat garanti.

La technique de l'implantation des broches sans ouvrir le corps est un progrès qui fait partie des progrès que laissait entrevoir la flamme donnée par Prométhée.

Voici le Capitaine qui venait d'apprendre que les os étaient en train de se souder convenablement :

 

 

L'excellente nouvelle nous procurait une joie immense, que nous avons réinvestie dans le menu du jour, avec la bénédiction de la flamme prométhéenne :

 

 

Cuisson lente, pour ne pas agresser le produit.

La douce flamme faisait joyeusement grésiller les écailles des poissons, les filaments de gingembre, la peau des tomates.

La flamme donnée par Prométhée est un puissant encouragement à aller de l'avant.

Récemment, le retour au chantier de Λίμνη – ΛΙΜΝΗ nous a révélé l'ampleur des dégâts provoqués par les incendies. Loin de se morfondre dans la désolation, le Capitaine a recherché des expériences qui combattent la déprime. C'est ainsi qu'il a découvert les vertus régénératrices de la rivière qui coulait à Λίμνη – ΛΙΜΝΗ.

Nous voici sur le site du charmant cours d'eau :

 

 

La balade nous enchantait. Et plus l'enchantement était puissant, plus il creusait l'appétit.

Nous avons alors demandé à la flamme prométhéenne de nous préparer un menu qui nous procurerait le même enchantement. Vive, alerte, enthousiaste, elle nous a proposé ceci :

 

 

Des raviolis chinois bien croustillants ! Nous y mordions à pleines dents. Et nous continuerons à mordre dans la vie à pleines dents.

Grâce à la flamme donnée par Prométhée, le Zeph a connu le bien-être. Et le bien-être, c'est déjà le seuil du bonheur.