-
Par zéphyros2 le 18 Août 2019 à 17:23
Le maestro était une femme. Elle se prénommait Christiane. Elle donnait le la à l’espace vital du Hanabi.
Avec patience, elle a ciselé la partition de l’amitié, construit son œuvre et préparé la fête de l’hédonisme.
Avec beaucoup de générosité, elle a offert au Zeph un très beau concerto gustatif.
Dans l’après-midi du vendredi 16 août 2019, accompagné de son dévoué directeur artistique, elle est venue jusqu’au Zeph pour informer celui-ci que le spectacle débuterait à 19h30.
Avec patience, elle s’est occupée de la décoration scénique, en privilégiant la présence des aromatiques.
Elle aimait beaucoup le giardinetto du Zeph et faisait du miroir des aromatiques un motif de gémellité entre les deux voiliers.
Avec patience, elle communiquait à son jardin aromatique un influx qui favorisait la croissance en hauteur, comme pour parcourir les latitudes, tandis qu’à bord du Zeph, le giardinetto s’étoffait plutôt en épaisseur, comme pour couvrir les longitudes.
Elle a conçu le premier mouvement du concerto sous la forme d’un allegro. L’allégresse était dans la fraîcheur des verres sortis tout droit du frigo et dans la saveur de l’orge qui pétillait sur le mode grec, mais avec trois tonalités différentes : Mythos, Fix et Pils.
La μπύρα μύθος – ΜΠΥΡΑ ΜΥΘΟΣ avait la saveur de Thessalonique et des régions du Nord.
La μπύρα φιξ – ΜΠΥΡΑ ΦΙΞ apportait la sensibilité d’Athènes et des contrées du Sud.
La μπύρα πιλς – ΜΠΥΡΑ ΠΙΛΣ, elle, était fière de porter les couleurs de Aταλάντη – ΑΤΑΛΑΝΤΗ et des terres du Centre.
Ainsi, le maestro du Hanabi a convié toute l’Hellade pour assister au concerto célébrant l’amitié des trois voiliers.
Elle a donné à la ligne mélodique l’authenticité de l’ocre du froment hellène.
Elle a fluidifié le phrasé avec le concours de l’huile d’olive.
Patiemment, note après note, elle a posé l’ornementation avec l’onctuosité du fromage blanc, la fraîcheur du concombre, le parfum du basilic et la tonicité de la tomate.
Quel ravissement à chaque bouchée !
Pour le deuxième mouvement de son concerto festif, elle a choisi le mode affettuoso. Elle a créé la surprise en évoquant avec minutie et dextérité l’Indochine.
Elle se plaisait dans l’exotisme et offrait ainsi au mousse du Zeph un doux retour vers les rives du Mékong.
Elle était fabuleuse en modelant patiemment l’hospitalité pour en faire un témoignage d’affection.
Et pour le troisième mouvement du concerto de la joie fraternelle, elle a choisi, avec pertinence, l’adagio. Un délicieux adagio, avec le goût suave de la figue du pays.
Un adagio somptueux, aux couleurs chatoyantes, qui enchantait les papilles et faisait pleurer le cœur.
La vie est rude, chaotique, et angoissante, surtout en mer.
Le maestro du Hanabi, avec patience et talent, en a préparé un antidote en célébrant avec virtuosité la douceur, l’harmonie et la fraternité.
Voici le talentueux maestro et son charmant directeur artistique.
Le Zeph a découvert la patience du maestro du Hanabi grâce à la médiation d’une autre Christiane, qui était la messagère de cette sublime rencontre. « Messager » se dit en grec άγγελος – ΑΓΓΕΛΟΣ, qui redonne en français « ange ». La Christiane dont l’initiative a fait éclore cette belle fête de l’amitié était donc « l’ange » de Μισολόγγι – ΜΙΣΟΛΟΓΓΙ.
Voici l’ange de Μισολόγγι – ΜΙΣΟΛΟΓΓΙ et son cher timonier.
Un beau concert a toujours son bis.
Le bis initialement accordé par le maestro ne devait qu’une soixantaine de minutes. Mais, à la faveur d’un gâteau au chocolat et à la noix de coco, nappé d’un coulis de mûre, le bis a bénéficié d’une rallonge d’une centaines de minutes !
Les magnifiques retrouvailles à Κυπαρισσία – ΚΥΠΑΡΙΣΣΙΑ ont eu lieu au moment de la pleine lune.
Le Hanabi s’interrogeait au sujet de la coïncidence. Aurait-elle une signification ? Serait-elle une forme d’oracle ?
Le Zeph répondrait volontiers par l’affirmative. La perfection de la rondeur serait une incitation à la générosité. La plénitude de l’astre signifierait une bénédiction.
2 commentaires