• Le cercle dont il est question ici a pour centre Δήλος – ΔΗΛΟΣ (en français : Délos), l'île qui a vu naître les deux jumeaux Apollon et Artémis.

    En grec, « cercle » se dit « κύκλος – ΚΥΚΛΟΣ » (translittération : Kyklos).

    Un engin qui se meut grâce à trois cercles est un τρίκυκλο – TRIKYKLO. Translittération : trikyklo, ce qui donne en français « tricycle ».

    Le cercle qui a pour centre Δήλος – ΔΗΛΟΣ est l'archipel « cycladique ».

    Le nom grec de la douzaine d'îles qui sont disposées autour de Δήλος – ΔΗΛΟΣ est Κυκλάδες – KYKLADES (en français : Cyclades)

    C'était Άνδρος – ΑΝΔΡΟΣ (en français : Andros) qui nous a fait entrer dans la ronde des Cyclades. Puis Τήνος – ΤHΝΟΣ (en français : Tinos) nous a donné la main. En ce moment, c'est Σύρος – ΣΥΡΟΣ (en français : Syros) qui nous prend dans ses bras.

    Le souffle du cercle se voyait avec le museau des ferrys dont le ballet était inspiré par le temps de la Pâque grecque.

     

    Le souffle du cercle

     

    Les Grecs voyageaient pour retrouver la famille ou les amis à l'occasion de la commémoration de la victoire sur la mort.

    Le souffle du cercle rapprochait des êtres aimés et aimants.

    L'onde offrait une image poétique de ce souffle ré-unificateur.

    Les vagues, immanquablement générées par les ferrys, restaient de taille très modeste. Juste ce qu'il fallait pour faire miroiter la mer des Cyclades.

    Le souffle du cercle se voyait encore dans la position de l'orin, qui a dévié de la verticale, mais de très peu. Le drapeau tricolore s'est posé lascivement sur les tuyaux métalliques.

    Le souffle du cercle était un souffle de douceur. Et de fraîcheur aussi.

    Après l'amarrage, nous sommes allés vers les habitations qui dominaient le port. Le but était d'avoir un autre panorama qui nous livre une connaissance plus complète de la configuration du lieu.

    Voici la vue qui nous a été offerte :

     

    Le souffle du cercle

     

    Le Zeph se trouvait à gauche de la photo. Étaient visibles son mât et sa bôme. Le souffle du cercle se voyait dans les deux sortes de bleu dont se parait la mer : le bleu du calme parfait et le bleu agrémenté par des reflets d'argent. Le souffle du cercle choisissait le registre de la modération, pour apporter du plaisir et non l'angoisse. Les marguerites du premier plan ne cachaient pas leur bonheur d'être courtisées par le souffle de la délicatesse et de la sensualité.

    Le parcours initiatique s'est terminé par une promenade sur le quai septentrional. Là, une rencontre chargée de symboles a eu lieu, pour nous rappeler que nous nous trouvions dans le giron d'Apollon.

    En effet, un cygne nous a vus et il a vite accouru pour jouer avec le Capitaine.

     

    Le souffle du cercle

     

    Le Cygne était un emblème d'Apollon.

    Le messager du plus beau des dieux jouait à attraper le pied de l'unique navigateur qui venait de débarquer.

    Les deux protagonistes frôlaient le contact, l'esquivaient aussitôt pour le tenter juste après. L'alternance approche-retrait, répétée moult fois, déclenchait chez tout le monde une hilarité sans retenue.

    Regardez comme comme le bec de l'oiseau était rieur ! C'était Apollon qui riait à gorge déployée ! Le dieu jouait à s'emparer du pied du mortel. Et celui-ci, sans arrogance mais avec détermination, s'amusait à ne pas se laisser capturer par le dieu. Le rire du mortel était franc. C'était un rire d'ivresse.

    Le souffle du cercle était un souffle joueur.

    Avant de revenir au bateau, nous avons prolongé la boucle jusqu'à l'esplanade méridionale.

    Nous vous laissons admirer comme nous la sérénité des lieux :

     

    Le souffle du cercle

     

    Le Zeph, qui se trouvait sur la droite de la photo, était le seul bateau visiteur.

    Un homme s'émouvait de ce contexte exceptionnel. C'était le Capitaine. Sa présence, affranchie de toute sorte de parasite, prenait place au milieu de l'immensité du môle, d'une manière tout à fait naturelle.

    Le souffle du cercle, qui créait sur le miroir de l'eau, des zones qui réfléchissaient plus que d'autres le paysage du rivage, était inspirant.

    Que de merveilleuses sensations pour le jour d'arrivée dans le cercle cycladique !

    La soirée aussi était restée dans la même tonalité, celle de l'enchantement :

     

    Le souffle du cercle

     

    Sur la photo, le ferry était à l'arrêt. Les lumières dansantes dans l'eau n'étaient donc pas produites par le déplacement du ferry, mais seulement par le souffle du cercle, qui, une fois de plus, a choisi la modération.

    Avec l'effet de la perspective, l'une de ces vagues de lumière a même gagné le hublot de devant, situé aux pieds du Capitaine.

    Par le biais des vibrations chromatiques, le souffle du cercle établissait une connexion entre les deux nefs. Ce lien n'était pas que spatial, c'est-à-dire éphémère. Il était affectif, et sans limite de péremption, car il explicitait la raison d'être du Zeph : sonder le καιρός égéen. En l’occurrence, cycladique.

    Contemplez l'allure épanouie du Capitaine.

    Le souffle du cercle procurait du bonheur.

    Les lignes précédentes concernaient Γαύριο – ΓΑΥΡΙΟ (en français : Gavrio), qui était habituellement la porte d'entrée pour Άνδρος – ΑΝΔΡΟΣ.

    Sur la même île, à seulement huit kilomètres au Sud, se trouvait Μπατσί – ΜΠΑΤΣΙ (en français : Batsi). C'était là où le Zeph voulait passer le dimanche de la Pâque grecque.

    Voici le Zeph à Μπατσί – ΜΠΑΤΣΙ :

     

    Le souffle du cercle

     

    Dans l'eau, se reconnaissaient la bouée en fer à cheval, le groupe formé par l'orin rouge et le drapeau tricolore, la fin du nom en bleu : « ...ΟS ΙI ».

    Les traits qui, initialement, étaient rectilignes, s'incurvaient dans le reflet, à cause du souffle cycladique. Mais les distorsions étaient minimes. Aucune forme n'était disloquée dans l'eau. Ceci voulait dire que le souffle cycladique était très ténu. Il ne voulait pas effrayer, mais surprendre et enchanter.

    Pour s'amarrer, le Zeph a reçu l'aide d'un autre bateau français, qui stationnait vers l'entrée du port, près du phare vert. Voici le profil de cet nef courtoise et serviable :

     

    Le souffle du cercle

     

    Les reflets de la nef amie ne subissaient que de légères ondulations.

    Le souffle du cercle cycladique tenait à ce que la vision de la pureté des lieux ne soit pas brisée par une déstructuration excessive des formes dans l'eau.

    Tout le port de Μπατσί – ΜΠΑΤΣΙ bénéficiait de cette ambiance de la paix préservée.

    Voici l'espace qui séparait le quai et la poupe du Zeph :

     

    Le souffle du cercle

     

    Rien ne venait troubler ni la limpidité de l'eau, ni la tranquillité des lieux.

    Le souffle cycladique avait l'intelligence de préserver la beauté naturelle.

    Voici le spectacle qui s'offrait du côté des barques de pêche :

     

    Le souffle du cercle

     

    En dépit des quatre crocs bleus, le spectacle reflétait la sérénité.

    Le souffle cycladique dessinait sur la surface de l'eau de grands arcs qui s'étendaient mollement, sans brouiller la merveilleuse image de la pureté. En effet, la barque rouge semblait flotter dans l'éther.

    La lumière, don d'Apollon, a choisi se manifester dans la douceur en révélant la limpidité de l'eau.

    Les Grecs qui tiraient profit de la beauté du site n'ont pas oublié de rendre hommage au dieu. Voici l'entrée d'une aire de repos et de contemplation :

     

    Le souffle du cercle

     

    Deux dauphins au sourire charmeur souhaitaient la bienvenue au visiteur.

    Un coussin était même prévu pour la personne qui voudrait leur tenir compagnie.

    Les lignes courbes du museau, qui dessinaient le joli sourire, avaient la même douceur que les ondulations de l'eau ambiante.

    À l'arrière-plan, le Zeph confiait aux eaux paisibles son bonheur d'être seul au quai, seul à savourer le souffle cycladique dans un cadre paradisiaque.

    Il existe des circonstances où le fait d'être seul traduit un privilège inestimable.

    C'était le cas de ce dimanche matin.

    La photo suivante a été faite dans la même direction que la photo précédente, mais avec un peu plus de recul et en s'élevant davantage :

     

    Le souffle du cercle

     

    Sur le quai des plaisanciers, le Zeph, reconnaissable à son éolienne, n'avait aucun voisin. Magnifique privilège !

    La mer était à peine plissée. Le souffle du cercle cycladique agissait, mais pour susciter le plaisir et non l'angoisse.

    Tout en bas de la photo, sur la droite, les deux dauphins au corps marbré continuaient de rappeler que ce souffle est apollinien.

    Au premier plan, une structure alliait ombre et pénombre pour proposer le confort de la fraîcheur.

    Des tentures blanches, suspendues à l'antique, offraient le maximun de fraîcheur tandis que dans le compartiment voisin, des cordages espacés constituaient une coquetterie destinée à séduire une clientèle qui recherchait à la fois la fraîcheur et la chaleur.

    Après le panorama, offrons-nous une visite rapprochée. Voici le dispositif des tentures à l'antique, vu de l'intérieur de l'abri :

     

    Le souffle du cercle

     

    Les étoffes ondulaient légèrement, lascivement, sous l'effet caresant du souffle cycladique.

    En vérité, tout cet enchantement de la vue ou de l'épiderme servait de prélude à d'autres découvertes encore plus exquises, car elles révélaient des êtres de lumière, des figures apolliniennes.

    Ce qui semblait être un hasard n'en était pas un, car Apollon a guidé les pas de votre serviteur pour aller dans la bonne direction, au bon endroit, au bon moment.

    Voici le lieu du premier ravissement :

     

    Le souffle du cercle

     

    Que faut-il y voir en premier ?

    L'agneau en train de cuire ? Il faisait quatorze kilos, et nécessitait dix heures de cuisson.

    Le souffle cycladique était dans le souffle de la braise.

    Chronologiquement, c'était le grillage blanc que le mousse a vu en pemier. Il l'a vu au dessus d'une fontaine publique et l'a pris pour une clôture de poulailler. Pendant qu'il cherchait le bon cadrage pour faire la photo de la topographie, un homme lui a fait signe pour venir voir à l'étage supérieur.

    L'homme qui a lancé l'invitation était celui qui était assis à côté de la rôtissoire artisanale. Ce que le mousse a pris pour un poulailler était en fait une extension de l'espace-cuisine.

    À l'hôte bienveillant, le mousse a demandé :

    « Τι είναι το όνομα σου ; »

    Littéralement : C'est quoi ton nom ?

    En guise de réponse, le mousse a entendu, phonétiquement : « Armando ».

    Tout de suite, le mousse a dit : « Δεν είναι ελληνικό ! »

    Littéralement : « Ce n'est pas grec ! »

    Avec un sourire d'acquiescement, l'hôte a dit : « Italian ».

    Dans la bouche de celui qui m'accueillait dans son espace privé, l'Italie s'étendait jusqu'à la rive orientale de l'Adriatique.

    Depuis ce dimanche 24 avril jusqu'à aujourd'hui, j'ai envoyé quatre mails à Armando. Et à chaque fois, il m'a répondu par retour du courrier !

    Quatre allers-retours de courrier en seulement six jours, c'est fabuleux !

    La réciprocité fait de Armando un véritable être de lumière, une vraie figure apollinienne.

    Je lui écris en grec, en utilisant la graphie Αρμάντο. Il me répond en gréco-albanais.

    Mes échanges avec Αρμάντο / Armando portaient sur l'universalité de la fraternité, grâce à la médiation de la langue grecque.

    Apollon n'était pas avare en cadeaux. Il a fait découvrir au mousse deux autres êtres de lumière, dans la même matinée. Les voici :

     

    Le souffle du cercle

     

    Il s'appelait Κώστας – ΚΩΣΤΑΣ (translittération : Kôstas). Il avait la charge de faire fonctionner manuellement le tourne-broche. L'agneau faisait douze kilos et nécessiterait cinq heures de cuisson.

    Elle s'appelait Μαρία – ΜΑΡΙΑ (translittération : Maria). Elle avait la responsabilité d'alimenter le feu en charbon de bois. À un moment donné, elle a mis trop de charbon de bois, ce qui a provoqué une flamme trop forte. Vite, elle a essayé d'éteindre cette flamme avec un liquide, de peur que la cuisson ne soit trop agressive.

    Le mousse, qui a obtenu l'autorisation de rester pour observer mais aussi pour photographier et filmer, s'est exclamé quand il a entendu le grésillement de la flamme arrosée : « Δεν είναι ούζο ; » (en français : c'est [quand même] pas de l'ouzo ?). La réponse de la Grecque était : « Όχι, μόνο νέρο ! » (en français : Non, seulement de l'eau ! )

    D'ordinaire, l'ouzo est destiné à apaiser la soif et non à éteindre le souffle du feu.

    Mais l'humour du mousse a bien plu aux deux Grecs.

    Pourquoi le mousse parle-t-il d'eux comme de deux êtres de lumière ?

    Parce qu'ils étaient beaux, physiquement, grâce à leur jeunesse.

    Parce qu'ils étaient beaux aussi au second degré. Ils étaient beaux par la manière dont ils pratiquaient l'hospitalité : avec joie et générosité. Beaux par l'intérêt sincère qu'ils portaient au visiteur.

    Le souffle du cercle cycladique était joueur, enrichissant, exceptionnel.

    À l'heure de la tombée de la nuit, il restait fidèle à sa promesse de paix et de bonheur.

    Voici le port de Μπατσί – ΜΠΑΤΣΙ, caressé par le souffle cycladique quand le soleil a disparu sous l'horizon :

     

    Le souffle du cercle

     

    De très faibles ondulations parcouraient la surface de l'eau. Elles témoignaient de la présence du souffle cycladique. Et celui-ci participait activement à la magie nocturne en stimulant la création artistique.

    Souffle de plaisir

    Souffle du temps fructifié

    Souffle de la chance

    Souffle de la vie, belle, enchanteresse, enivrante.

     

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