Pour la deuxième année consécutive, nous allons saluer le Hanabi à notre retour de Grèce, en nous rendant à son QG, qui se trouve dans les Hautes-Alpes.

Dans le QG du Hanabi, de l’endroit où nous choyions le corps, son apparence juvénile et son pouvoir séducteur, le regard prenait souvent son envol vers l’Est. Voici ce qui se dévoilait à l’Est :

C’était la montagne d’Oule, drapée dans son manteau ocre. Il y avait de la neige par ci par là. La forme arrondie du sommet conférait un caractère bienfaisant à ce voisinage.

Progressons de quelques pas en direction du Sud tout en restant attentif à ce qui se passe à l’Est. Nous arrivons à une croisée des chemins très surprenante. La voici :

À l’arrière-plan, est visible le sommet de la montagne d’Oule.

Au premier-plan, une bibliothèque est éclairée par le soleil de l’après-midi. Elle propose des livres en libre service. On peut s’installer sur place pour savourer la lecture. À cet effet, une table bleue et deux chaises, bleues aussi, ont été installées. Et pour signifier au visiteur qu’il peut trouver dans ce lieu de culture la quiétude d’un cocon, un portrait est accroché sur le mur septentrional, qui est en train de recevoir la lumière du soleil de l’après-midi. Le portrait est celui d’un chat.

Sur la droite de la photo, une fontaine jouxte la bibliothèque. Cet aménagement offre au visiteur une double satisfaction : celle d’étancher la soif d’eau en même temps que la soif de culture. Ainsi, l’hospitalité se vit à la fois au premier degré et au deuxième degré.

Sur le rebord supérieur de la fontaine, la robe jaune de deux coings émerge de la pénombre. Depuis quelques jours, un bouquet vient leur tenir compagnie. Il s’agit d’un bouquet de gui, cueilli au cours d’une promenade sur les hauteurs situées au Sud-Ouest du QG du Hanabi.

Le premier plan de la photo montre les deux coings et le bouquet de gui posés sur la fontaine tandis que le portrait du chat et une chaise bleue apparaissent à l’arrière-plan, dans l’espace éclairé de la bibliothèque.

Le gui est un symbole de prospérité.

En déposant un bouquet de gui sur la fontaine, juste à côté de la bibliothèque, le Hanabi souhaite la prospérité, dès à présent, sans attendre l’an nouveau, à toutes les personnes qui passent par là, qu’elles s’arrêtent ou non pour lire ou pour emprunter de la lecture.

Le bouquet de gui déposé à la croisée des chemins est un ex-voto pour le bien de la communauté.

Chronologiquement, ce bouquet de gui est le premier vœu de prospérité d’une série qui en comporte trois.

Voici le bouquet de gui déposé dans un deuxième temps :

Au premier plan, c’était le toit de notre carrosse. À l’arrière-plan, se profilait le pied-à-terre du Hanabi. Entre les deux, s’installait le bouquet de gui. Dans cette configuration spatiale, la position intermédiaire de celui-ci illustrait le lien d’amitié entre le Hanabi et le Zeph.

En plus de la disposition spatiale, les lois de l’optique déployaient sur le sommet de notre habitat nomade des reflets qui chantaient l’osmose entre la manière d’être du Hanabi et celle du Zeph. C’était le chant d’une amitié bâtie sur des valeurs impérissables.

En suivant le déroulement du temps, le Hanabi a mis à profit la cueillette du gui pour célébrer le bien-être du lien social, puis l’exquis lien d’amitié.

Qu’en est-il du troisième bouquet de gui ?

Sur la photo ci-dessus, il se trouvait à gauche, derrière une haie tapissée de feuilles vertes.

Le voici dans une vision rapprochée :

Dans cette présentation, le bouquet de gui jouissait de la compagnie d’éléments hautement symboliques.

D’abord, au premier plan, le laurier montrait des feuilles très vigoureuses. Puis, dans le plan moyen, à la même hauteur que le bouquet de gui, se profilait une lampe dont le corps translucide était un prisme à base dodécagonale.

Le laurier est l’un des attributs d’Apollon, le dieu de lumière. Cette lumière, en provenance de l’Olympe, est associée à la lumière créée par l’intelligence humaine. Ainsi, la lumière du jour s’allie à la lumière de la nuit. Autrement dit, le troisième bouquet de gui s’est installé dans un foyer de lumière qui fonctionne jour et nuit. Cette permanence au sein du cycle nycthémère s’étend même au-delà, c’est-à-dire sans limite de temps, comme l’évoque le lierre, qui émerge au-dessus du laurier et à droite de la lampe.

Cette architecture, ingénieusement conçue, était celle d’un phare qui montrait le chemin de la prospérité.

À qui était destiné ce phare ?

À droite de la photo, juste au-dessus du lierre, on peut deviner l’un des poteaux bleus de la porte d’entrée.

Le phare disait au visiteur qui se présenterait sur ce seuil que la route de la prospérité se trouvait juste devant lui.

Le gui et le lierre sont des symboles d’immortalité. Le message du phare ne sera jamais caduc.

Nous voici en compagnie des deux artistes qui ont mis en place la scénographie du gui :

À côté du mousse, se tenait le pilote du Hanabi. C’était un esthète, doté du sens de la rigueur et du rythme.

À côté du Capitaine du Zeph, se trouvait le copilote du Hanabi. C’était l’incarnation de l’empathie et du dévouement.

Derrière ce portrait à quatre, se devinaient les plissements de la roche, survenus au cours des âges géologiques précédents.

Le mousse y voyait les vagues de la mer et les tourbillons des courants.

Dans ces soubresauts figés, les géologues ont trouvé des vestiges appartenant à des vies antérieures.

Le schéma de la spirale est magnifiquement exploité par la Nature sous l’eau.

La découverte des ammonites dans les plissements géologiques justifie l’expression « la mer à la montagne ».

Au QG du Hanabi, c’était forcément « la mer à la montagne ». En voici un exemple :

Voici un autre exemple de « la mer à la montagne », au QG du Hanabi :

N’oublions pas que l’amitié entre le Hanabi et le Zeph est née dans les eaux qui baignaient Μισολόγγι – ΜΙΣΟΛΟΓΓΙ (transcription : Missolonghi). L’affection mutuelle, qui a éclos en mer, continue de prospérer en cohérence avec l’évocation de la mer.

Il existe un autre phénomène naturel qui est associé au lien d’amitié entre le Hanabi et le Zeph : c’est la pleine lune. La pleine lune du Péloponnèse les a vus s’amouracher l’un de l’autre.

De nouveau, c’était la lune qui s’est réjouie quand nous étions de retour au QG du Hanabi. La voici au petit matin, devant la fenêtre de la chambre du mousse :

Avec tendresse, elle nous encourageait à chérir l’amitié.

La lune a choisi de révéler sa douce présence au dessus des montagnes qui se trouvaient au Nord du QG de l’Hanabi.

C’était aussi dans cette direction que se trouvait la charmante ville de Gap.

C’était à Gap que le Hanabi nous a fait découvrir des crêtes éblouissantes, non pas du massif du Dévoluy, mais du savoir-vivre.

La première expérience a eu lieu sur la place Jean Marcellin. Le mousse cherchait à capter la finesse du scintillement des guirlandes dans la voûte céleste.

Ses hésitations pour trouver le bon cadrage gênaient la circulation des passants, mais le mousse ne s’en rendait pas compte. Derrière lui, une lycéenne attendait la fin des allers et venues du photographe pour passer. Elle restait bien en arrière pour ne pas gêner les mouvements du celui-ci. Ce n’était qu’au moment de replier le trépied que le mousse a pris conscience du trésor de patience qui avait attendu dans son dos. Immédiatement, le mousse s’est mis à remercier avec transport la jeune fille aux si belles manières.

À cet instant, l’extrême courtoisie dont il venait de bénéficier était si singulière qu’il pensait qu’il ne la rencontrerait plus dans les minutes qui suivraient.

Ce pronostic s’est avéré inexact, absolument inexact !

En effet, à peine quelques pas plus loin, dans la rue de France qui passait devant le bâtiment de la mairie, le mousse a aperçu à l’autre bout un immense sapin illuminé et un ours lumineux, assis devant.

Il s’agissait de la place Alsace Lorraine.

L’attrait des illuminations de cette place était irrésistible. Alors le mousse a recommencé à faire des allers et venues pour chercher le meilleur cadrage. Absorbé dans ses exigences de lumière, il n’a nullement prêté attention à ce qui se passait dans son dos. Plusieurs haltes ont eu lieu selon ce scénario. Et à chacune d’elles, des personnes extrêmement aimables ont patienté derrière le photographe. Quand celui-ci a fini par revenir aux réalités de la circulation dans la rue, il s’est empressé de s’excuser auprès des charmantes personnes qui avaient manifesté un immense respect pour le travail de quelqu’un qu’elles avaient pris pour un artiste.

Après les excuses qu’il a dites avec une grande sincérité, il a prononcé avec une profonde émotion des mots de gratitude.

Alors, avec beaucoup d’élégance, ces personnes qui ne connaissaient nullement l’impatience, et encore moins la trépidation, l’ont salué par un sourire extrêmement bienveillant.

Jamais de tels sommets de courtoisie n’ont été égalés dans l’Hexagone pour le mousse !

Quelles découvertes exquises ! Quels souvenirs inoubliables !

La ronde des crêtes, organisée par le Hanabi au milieu du massif alpin, nous a menés vers des perles.

Ces perles inestimables appartiennent au domaine du savoir-être. Il s’agissait de l’amitié et de la courtoisie.