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PORT NAPOLEON, un port pas comme les autres !
Lever de soleil.
Le ZEF attend son grutage.
Le ZEF dans son jardin !!! En fait, PORT NAPOLEON, c'est un port à la campagne !
Une belle barque.
Le ZEF est dans les sangles...
Ça y est ! Le ZEF vole...
Bon. Les dessous du bateau sont incroyablement propres. Pas un seul coquillage. Que du limon. Seul le propulseur d'étrave a été colonisé. Je n'aurais vraiment pas pensé que cela eut été possible, vu le flux d'eau important que génère l'utilisation de ce truc.
Sinon, les anodes ont fait leur boulot.
Ben, là, on peut dire que le voyage s'achève... Ainsi posé, on ne devrait pas aller bien loin !
Le parcours dans sa globalité
Et c'est ainsi que ce blog s'achève !!!
L'histoire du ZEF se prolongera surement par quelques articles... Mais, finies les mises à jour quasi quotidiennes ! Place aux mises à jour sporadiques !
- Et de toute cette aventure, qu'est-ce que tu retiens, toi ?
- Ben, c'est que le vin italien est quand même assez dégueu !
- Et c'est tout ?
- Euh, non. Le vin grec est pas mal du tout !
- Oui, bon. Mais y'a pas que le vin quand même, non ?
- Ah, ben non, y'a l'ouzo... J'ai testé toutes les marques que j'ai trouvées. Et... Bon... Y'en a pas vraiment une meilleure que les autres. Faut peut être un palais exercé !
- Oui. Bon. Le vin, l'ouzo, les bières, le romanetti, et j'en passe. Mais y'a rien d'autre que tu retiens de ce périple de 10 mois ?
- Ah si ! J'oubliais. Y'a tous les gens que tu rencontres pendant le voyage.
- Et c'était bien ?
- Ben, euh... Non, c'était pas bien...
- Ah bon ?
- Oui. C'était pas bien. C'était exceptionnel ! Tous ces gens de mer sont exceptionnels. Tous différents, mais tellement sympas.
- Et si tu nous en disais 2 mots sur ces gens ?
- Eh, oh, faut pas m'prendre pour un demeuré, hein ? Ta question prouve que t'as pas lu le blog ! C'est pas bien ça. Si tu veux savoir qui ils sont, ben t'as qu'à lire le blog.
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- Oui. C'est comme ça. Na !
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Commentaires
2anneDimanche 4 Septembre 2016 à 16:56Félicitations pour ton périple, j'espère que le retour à la vie quotidienne terrestre va bien se passer, gros bisous
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Mercredi 7 Septembre 2016 à 09:21
Merci Anne.
J'espère aussi que mon retour sur terre se fasse en douceur... Je ne voudrais pas, ni m'exploser en vol, ni me splasher au sol !
A bientôt !
Pierre
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3RPLundi 5 Septembre 2016 à 23:57Stupeur des Troyens, quand ils ont constaté qu'il n'y avait plus aucun Grec devant les murailles de Troie. Plus aucun navire grec sur le rivage, plus aucune trace de la présence ennemie, sauf un ex-voto gigantesque sous forme de cheval. La lassitude causée par dix ans de guerre, la meurtrissure irréparable laissée par la mort d'Hector, la surprise provoquée par le départ soudain des Grecs ont fait que les Troyens voyaient dans l'énorme cheval un présage de paix. Malgré la pression du nombre, une Troyenne n'a pas voulu adhérer à la vision mentale de la majorité. Cassandre était le nom de celle qui a flairé le piège grec. Seule contre tous, elle a combattu l'opinion dominante. Elle a fait valoir la lucidité de son être, en dépit de l'indifférence généralisée. Et les faits ont fini par donner raison à ses propos prophétiques.
Un jour, Cassandre est venue à Port Napoléon pour prophétiser sur l'aventure au-dessus des flots. Sa parole prophétique était un énoncé de la condition sine qua non du succès d'une navigation. Cette condition est quintuple :
1. Être jeune
2. Avoir de l'argent
3. Habiter près de la mer
4. Aimer la mer
5. Aimer le bateau
La résistance musculaire et l'endurance physique ; le pouvoir d'achat du porte-feuille ; la proximité géographique des amarres, ; la prédilection pour la masse aqueuse instable et l'horizon salé ; la satisfaction pour un logis flottant, dérivant, tanguant et gîtant : cinq hypothèses pour un théorème sur la faisabilité d'une navigation ! Peu ont écouté Cassandre. Plus rares encore ont été ceux qui ont pris au sérieux ses propos. Car son message était impopulaire. Mais quelle opinion dominante combattait-il ? Il tordait le cou aux clichés qui composaient la vision mentale de la majorité. Clichés de l'aisance : aisance de la la glisse, du déboursement, de l'investissement !
Mais toi, Zeph, tu as prêté attention aux paroles de Cassandre. Ton périple initiatique était tout simplement la concrétisation du théorème à cinq hypothèses et la confirmation de l'analyse très pertinente de Cassandre.
Dans sa bonté, Cassandre a laissé son effigie au pied du mât, sous les traits d'une figure féminine dont le nom commençait par la même sonorité consonantique.
Merci à toi, Cassandre, pour tes propos de vérité, et pour le courage qui a permis leur émission !
4FifiMardi 6 Septembre 2016 à 17:59Après la Formidable Odyssée de Saint-Pierre le Vaillant........
Il va falloir réfléchir ,Pierrix le Gaulois...........
Pour penser à l'aventure suivante !!!!!!.............
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FifiMercredi 7 Septembre 2016 à 13:33
Les photos ne sont pas passées ,j'en remets une couche.........
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FifiMercredi 7 Septembre 2016 à 13:36
Après la Formidable Odyssée de Pierre Saint le Vaillant.......
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FifiMercredi 7 Septembre 2016 à 13:38
Il va falloir réfléchir,Pierrix le Gaulois.............
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FifiMercredi 7 Septembre 2016 à 13:39
pour penser à l'aventure suivante!!!!!!.................
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5zazaMercredi 7 Septembre 2016 à 09:39Bon retour sur la terre ferme, matelot !! Je lisais avec plaisir ton blog, tu as un vrai don du reportage.
Je te propose de lire "Dans les forêts de Sibérie" de Sylvain Tesson, récit d'un séjour dans une cabane en Sibérie par -30°, une autre manière de vivre l'immensité... Un film en a été tiré, en salles actuellement (moins bon que le livre quand même).
A bientôt autour d'un verre ! Bisous
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Nous voilà donc orphelins ! Lire ce blog régulièrement était devenu un de mes petits plaisirs matinaux, un peu triste de voir ce voyage et ce blog s'achever, mais pas autant que vous j'imagine.
Le plaisir de lire les histoires très amusantes de Pierre, le délice des notes historico-philosophiques de Minh.
Ce fut un beau voyage, ce fut un beau blog. Et ce fut un moment inoubliable pour nous, de cette belle rencontre bien trop fugace, une histoire qui restera dans notre mémoire comme nous l'appelons désormais: "le festin de Messolonghi" !
Nous ne souhaitons aujourd'hui que de rencontrer des gens comme vous. Enfin, mieux même, ne ne souhaitons en fait que de vous rencontrer à nouveau. Peut être une autre fois, car comme disait je ne sais plus qui, "l'avantage de rentrer, c'est que cela permet de repartir". Alors peut être à plus tard ?
Que la vie continue de vous sourire comme elle vous a souri pendant cette trop courte année. C'est tout le mal que nous pouvons vous souhaiter :-)
Les Grecs disent :
σίδηρος σίδηρον ὀξύνει ἀνὴρ δὲ παροξύνει πρόσωπον ἑταίρου
" Le fer s'aiguise par le fer. Ainsi, un homme aiguise le visage d'un autre. "
( Proverbes 27 : 17 )
Comment aiguise-t-on ? Par le tranchant. Avec quelle finalité ? Pour obtenir un tranchant sur l'autre fer.
Les questions posées par Nicolas étaient impressionnantes par leur tranchant, qui disait la finesse d'un esprit aiguisé, la précision de l'impact escompté, le doigté d'un savoir-faire de chirurgien, la sincérité de l'intérêt porté et l'authenticité de la sollicitude manifestée. Il était là, le " festin de Missolonghi ", dans l'échange au second degré, qui a transcendé le contenu des assiettes et des verres ! La fête était dans la réciprocité de l'hospitalité, mais c'était Freja qui, la première, a ouvert son esprit, son cœur et son giron.
Qu'en est-il des visages ? Freja connaissait le visage du Zeph, par l'écriture et par les illustrations. Mais, au début, le Zeph n'avait de Freja qu'un visage immatériel, le seul qui ait pu émerger de l'invitation. Visage admiratif, visage de la bonté, aussi. Visage de l'éthique, donc. Visage immatériel, mais réel, car c'était le visage de la bonté opérante et efficace.
Ensuite, au fil des miles dans le Golfe de Patras, le Zeph percevait de Freja un visage où seul le désir avait sa matérialité. Désir de rencontre, ardent et irrésistible, qui pressentait la certitude du lieu et de la date du rendez-vous.
Puis, lorsque les soubresauts de la météo ont menacé d'ébranler cette certitude, le Zeph a connu de Freja le visage de la patience inépuisable, de l'intensité affective et de l'attachement inaltérable.
Une fois le pont de Rion-Antirion passé, le Zeph a capté un visage sonore de Freja, grâce à la matérialité des ondes de la VHF. Prévenance et vigilance : Freja était aux aguets, à l'avant-poste, à l'extrémité extérieure du ponton.
Ce n'était qu'à partir de cet instant que la matérialité visuelle de Freja s'est dévoilée intégralement pour offrir au Zeph la splendeur d'un triptyque signé Nicolas, Siri et Hannibal.
L'aiguisage a été progressif et allait crescendo pour décupler la joie de la découverte.
Il existe des bonheurs dont l'évocation fait venir les larmes. Être choisi, attendu, accueilli et chouchouté par Freja fait partie de ces bonheurs.
Missolonghi, lieu de la déchirure et de la fêlure, s'est métamorphosé, par la volonté des divinités, en terre de concorde et d'harmonie.
Agapes de la générosité. Festin pour célébrer la naissance d'une belle amitié.
Dans les reflets d'or et d'argent de la table, les aspirations hédonistes de Freja et du Zeph se miraient, se rencontraient, se stimulaient. Bonheur d'un rivage, entre terre et mer. Festin de " l'entre-deux " , que les divinités ne manqueront pas de renouveler pour un prochain καιρός – ΚΑΙΡΟΣ .
En France, l'on a coutume de dire : " Loin des yeux, loin du cœur ". Mais à Missolonghi, dans le Golfe de Patras et dans le Golfe de Corinthe, depuis la fin du mois de juillet, sous l'impulsion de Freja, l'on dit plutôt : "Loin des yeux, mais si près du cœur ! "
C'est marrant parce que dans le texte de Minh, il y a le nom de FREJA ! ... Minh y aurait-il pensé ?
Ben oui, Nico et Siri. Minh a tout dit ! Ca me touche vraiment, votre commentaire ! Je suis désolé de vous faire orphelin... J'aurais aimé continuer. Mais j'ai pas encore l'âge de prolonger les bêtises au delà de 1 an !!!
Mais bon, comme dit je-sais-plus-qui : Je reviendrais !
Portez vous bien. Vraiment. Et puis, si le vent de la vie m'est encore favorable, alors je suis sur que l'on se reverra !
Pierre
L'équipage de Freja se dit "orphelin" depuis que le Zeph a regagné l'Extrême-Ouest de la Mer Intérieure.
" Orphelin " est un mot très fort. Il parle de la grande solitude causée par le traumatisme qui rompt une relation de filiation. Le vocable dit aussi l'extrême courtoisie de Freja qui attribue ainsi au Zeph un rôle nourricier, alors que chronologiquement, c'est Freja qui a planté et arrosé pour que pousse la magnifique plante de l'amitié sur le rivage de Missolonghi.
La condition d'orphelin se réfère à un décès et parle du triste état de ceux qui en portent le deuil. Pour Freja, l’éloignement du Zeph et la disparition du sillage de celui-ci sont ressentis comme une perte tragique. Mais ce que Freja craint le plus, ce n'est pas la disparition du sillage d'eau salée et d'écume blanche, mais l'évanouissement du sillage des mots, le tarissement de l'encre qui s'était allègrement répandue pour l'aventure, l'émerveillement et le lien social.
Comme il est beau, le chant funèbre de Freja, car il dit toute la noblesse et la force de l'attachement pour le Zeph !
Freja a redouté et senti l'irréversibilité du cours des événements.
Le deuil est un gouffre. Peut-on en sortir ? De quelle manière ? Pour combien de temps ?
Comment vit-on l'absence ? En guérit-on ?
Freja perpétue la tradition homérique de la nostalgie et de la mélancolie.
Le Zeph peut-ii être indifférent à la tristesse et au chagrin des autres, surtout des êtres dont il a apprécié et chéri la compagnie ?