• Retour des amis discrets ou exubérants, récents ou de longue date, en mobilité ou en pause. Merci à tous, pour les témoignages de sympathie et les vœux de guérison adressés au capitaine du Zeph.

    Retour remarqué et remarquable de l'Aventy, qui, en une semaine, a fait quatre fois coucou au Zeph, et qui a envoyé non pas une série de photos, mais deux !

    C'est maintenant un rituel que l'impatience monte quand les photos envoyées par l'Aventy sont déclarées. Quelle est donc la surprise de cette fois ? Comme il est de notoriété que l'Aventy excelle dans l'art de conclure, tout le monde est aux aguets pour l'agencement et la teneur des photos qui terminent la série.

    Le deuxième envoi de cette semaine est entièrement dédié à Syracuse. La série comporte quatorze photos. Les quatre dernières composent la conclusion, dans un rythme binaire. En effet, l'Aventy jongle avec l'alternance antiquité-modernité. L'Aventy amorce la conclusion par les bains hébreux, qui se trouvent dans la partie la plus ancienne de la cité, et enchaîne avec un programme architectural absolument surprenant, conçu mille ans plus tard, pour le sanctuaire de la Madone des Larmes.

     

     

     

     

    Les bassins rituels se réfèrent à une injonction du livre des Nombres, qui est le quatrième des cinq livres rédigés par Moïse. Au verset 19 du chapitre 19, Moïse dit :

     

    יט וְהִזָּה הַטָּהֹר עַל-הַטָּמֵא, בַּיּוֹם הַשְּׁלִישִׁי וּבַיּוֹם הַשְּׁבִיעִי; וְחִטְּאוֹ בַּיּוֹם הַשְּׁבִיעִי, וְכִבֶּס בְּגָדָיו וְרָחַץ בַּמַּיִם וְטָהֵר בָּעָרֶב

     

    19. L'homme pur fera donc aspersion sur l'impur, au troisième et au septième jour ; et lorsqu'il l'aura purifié le septième jour, l'autre lavera ses vêtements, se baignera dans l'eau, et sera pur le soir.

     

    Pour que les bains rituels accomplissent leur fonction purificatrice, l'eau qu'ils contiennent ne doit pas y être déversée artificiellement, mais provenir de sources naturelles. Elle doit être en quantité suffisante pour que tout le corps puisse y être immergé.

    Mais dans quelles circonstances s'avère nécessaire un tel rite de purification ?

    Le verset précédent précise ces situations :

    18. Et un homme pur prendra de l'hysope, la trempera dans l'eau et aspergera la tente, ainsi que tous les vases et les personnes qui s'y trouvaient ; pareillement, celui qui aurait touché à l'ossement, à l'homme tué ou mort naturellement, ou au sépulcre.

     

    C'est donc le contact avec la mort qui nécessite le passage dans les bains rituels. Autrement dit, dans la liturgie hébraïque, l'eau des bains rituels contribue à éloigner le spectre de la mort.

    En offrant au Zeph la photo de ces bains hébreux, l'Aventy le rassure contre une issue fatale.

     

    Le passage à la photo suivante se fait en enjambant dix siècles. On y découvre la voûte, non pas sphérique, mais conique du sanctuaire de la Madone des Larmes. L'élévation du cône se fait par des cercles concentriques, avec des rayons décroissants.

     

     

     

     

     

    On peut parcourir le cône dans le sens ascendant. Dans ce cas, on accompagne la montée des volutes d’encens. Et les Écritures disent que l’encens représente la prière du croyant. Mais l’on peut aussi suivre le sens de la descente. Les larmes de la Madone, et celles des humains aussi, coulent de haut en bas. Comme chaque larme est chargée de peine et de détresse quand elle arrive au sol !

    L'Aventy a choisi de montrer l'intérieur et non l'extérieur du sanctuaire.

     

     

     

     

    L'extérieur n'impressionne que l'intellect. L'intérieur, lui, émeut tout l’être, et le console en rappelant que les sphères célestes ne sont pas indifférentes à nos épreuves d’ici-bas.

     

     

     

     

    Le choix de ce sanctuaire au nom si approprié par rapport aux tragédies que connaît actuellement le Zeph laisserait à penser que l’Aventy a su, par un moyen mystérieux, que des larmes ont été versées ces jours-ci pour pleurer sur l’acharnement du sort et la proximité de l’irréversible.

    Puis l'Aventy achève la conclusion en utilisant une deuxième fois l'alternance antiquité-modernité.

    Cette fois-ci, l'antiquité est évoquée par la photo des catacombes qui se trouvent sous la Chiesa di San Giovanni.

     

     

     

     

    Dans l’histoire des disciples du Nazaréen, les catacombes sont le lieu de l'éclosion et de la préservation de l'espoir en des temps meilleurs, le lieu de résistance contre un destin cruel et impitoyable. En offrant cette photo des catacombes, l'Aventy dit au capitaine du Zeph de ne pas perdre espoir en dépit des épreuves qui se succèdent.

    Puis vient la photo de la modernité, qui a pour fonction de clore tout le discours iconographique. La voici, cette photo :

     

     

     

     

    C'est une acquisition toute récente de la police d'état à Syracuse. La force d'un taureau, qui équivaut à la puissance de six cent dix chevaux ! Ce n’est pas seulement pour courir après les malfaiteurs. Officiellement, c’est surtout pour le transport médical dans les cas extrêmement urgents : l’objectif est de sauver des vies.

    Des vies sauvées, des vies sauves. Le message de l’Aventy est un message de vitalité et d’optimisme. Il s’appuie sur la personnalité de l’enfant le plus célèbre de Syracuse, qui est Archimède. Les prouesses de la technologie moderne rappellent le génie de l’illustre savant, tandis que l’exercice de l’empathie, qui est une forme d’hospitalité, et la recherche du καιρός – ΚΑΙΡΟΣ caractérisent la sagesse antique.

    Par rapport à la situation présente du Zeph, le discours iconographique de l’Aventy est un présage très encourageant : la guérison viendra grâce aux techniques de pointe de la médecine moderne, et aux vertus héritées de l’antiquité, que sont le dévouement, l’humilité et la patience.

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