• Le regard de la sœur

    Il s'agit de la sœur que la mer a donnée au mousse depuis le jour où le Zeph est arrivé à Αλιμιά – AΛΙΜΙΑ (en français : Alimia).

    La toute première chose que le mousse a vue dans le regard de la sœur était l'émerveillement. Quelle était la cause de cet émerveillement ? La prospérité du basilic dans le giardinetto du Zeph.

     

    Le regard de la sœur

     

    À cette occasion, la sœur est venue avec son compagnon, Daniel, qui vous a été présenté dans l'article « Le regard du marin », publié avant-hier, le 29 juillet 2022.

     

    Le regard de la sœur

     

    Nous voulions partager avec eux quelques frugalités à bord du Zeph.

     

    Le regard de la sœur

     

    Le regard de la sœur débordait de joie. En effet, elle savourait pleinement les petites attentions que nous leur prodiguions.

    L'assiette de crudités a charmé le regard de la sœur.

     

    Le regard de la sœur

     

    Il a vu plus loin que la simplicité du dressage de l'assiette : il a vu le luxe que représentait la dégustation des produits frais, malgré l'encerclement par l'étendue salée.

    Tout naturellement, la sœur a joint à cette dégustation suggérée une dégustation improvisée, en détachant avec douceur les feuilles du basilic cueilli à l'instant même et en les mettant une à une, dans sa bouche, avec solennité.

    Le bonheur illuminait le regard de la sœur.

    Les frugalités servies ont enchanté tout le monde.

    En guise de conclusion, le mousse a dit que cet enchantement était « un cadeau de la mer ». Jusqu'à maintenant, tous les convives ont approuvé cette locution. Mais le regard de la sœur était tout autre. La sœur a corrigé le mousse en disant : « Non, ce n'était pas un cadeau de la mer, mais un cadeau de ton cœur ».

    Regard perspicace, reconnaissant.

    Parole courageuse.

    Le regard de la sœur recherchait toujours la justesse en prenant bien soin de faire la part des choses.

    La sœur s'appelait Stella.

    Sa demeure, qui était flottante, rappelait à notre regard ce nom chaque fois que nous franchissions un seuil.

    En voici un exemple quand nous passions du parvis extérieur à l'intimité de la créativité :

     

    Le regard de la sœur

     

    L'inscription disait que depuis vingt-sept ans, le regard de la sœur se nourrissait du souvenir d'un rêve ardemment caressé et à présent, pleinement assouvi.

    Le regard de la sœur avait rêvé de rencontrer l'azur de l'eau à chaque instant.

    Ce rêve s'est accompli.

    L'accès au garde-manger et la contemplation de l'azur de la mer pouvaient être simultanés.

     

    Le regard de la sœur

     

    Un regard ingénieux a trouvé pour le garde-manger le bon emplacement qui fasse aussi profiter du meilleur panorama.

    La demeure flottante de la sœur abondait en trouvailles qui donnaient l'exquise sensation de faire corps avec l'azur ambiant.

     

    Le regard de la sœur

     

    Quelle que soit la direction du regard, celui-ci débouchait immédiatement sur l'azur.

    À moins que la soif ne le guide temporairement vers la boisson qui attendrait dans le support cylindrique.

    La sœur m'a laissé promener librement mon regard dans sa demeure flottante.

    Mais elle savait que ce qui retiendrait le plus mon attention, ce serait le contenu des assiettes.

    C'est pourquoi elle s'est appliquée à nous concocter des mets succulents grâce à son regard hédoniste.

    L'hédonisme raffiné de la sœur trouvait son inspiration en Orient, à commencer par l'Orient le plus proche de la Grèce, c'est-à-dire la rive Est de la Mer Égée, encore appelée « l'Anatolie ».

    Le regard hédoniste cherche toujours d'autres regards hédonistes.

    Et notre regard hédoniste a trouvé que le börek, doctement cuisiné, était très appétissant. Au moment de goûter cette tarte venue de l'Anatolie, nous avons vu le grand talent d'une amoureuse du Bosphore.

     

    Le regard de la sœur

     

    Le börek de l'Anatolie était servi avec des légumes lactofermentés. Un vrai régal !

    Le regard de la sœur chérissait l'Orient, au-delà même de l'Indus.

    En conséquence, le plat suivant a fait la part belle au curcuma.

     

    Le regard de la sœur

     

    Le regard de la sœur aimait le voyage. Mais surtout, il aimait offrir le voyage.

    Le plaisir du voyage, oui. Mais l'insécurité du voyage, non.

    Donc, non au scorbut.

    Le regard de la sœur avait la prévoyance qui caractérisait Magellan quand celui-ci organisait les préparatifs de la circumnavigation.

     

    Le regard de la sœur

     

    Le dessert donnait à voir la préoccupation de l'équilibre, pour toujours rester en bonne santé.

    Le regard de la sœur a capté notre vive émotion à chaque dégustation. Il a réfléchi à la prolongation de ce bonheur et il a trouvé une excellent moyen pour y parvenir : la transmission du savoir.

    Le regard de la sœur s'est souvenu de la prospérité du basilic à bord du Zeph. Cette mémoire visuelle a donné naissance au partage d'une recette, celle du pistou.

    Voici la sœur en train de nous écrire la recette de son pistou :

     

    Le regard de la sœur

     

    Le regard de la sœur ne pouvait se satisfaire d'une simple feuille de papier, où figurait la liste des ingrédients.

    Alors, il a étoffé le partage en joignant au support cellulosique deux produits comestibles. Les voici :

     

    Le regard de la sœur

     

    Au premier plan, se trouvait un sachet rouge que la sœur nous a remis comme un trésor.

    À la dernière ligne, apparaissait, dans la langue des Stambouliotes, l'inscription « çam fıstığ » (en français : pignons de pin). À travers ce cadeau, la sœur partageait avec nous son regard d'amoureuse de l'Anatolie.

    À l'arrière-plan, se voyait le deuxième produit que la sœur nous a offert pour faciliter la réalisation de la recette. Sur l'emballage, on pouvait lire : « PARMIGIANO REGGIANO » (en français : PARMESAN DE REGGIO ».

    Le regard de la sœur ne verrait pas en direct l'exécution de la recette. Mais il débordait de confiance quand il nous a vus partir avec les instructions écrites et les deux ingrédients les plus précieux.

    La sœur s'est installée devant la table à cartes pour rédiger la recette. Mais ce n'était pas là son QG. Voici l'endroit où elle laissait son regard inventif et généreux faire émerger des choses prodigieuses :

     

    Le regard de la sœur

     

    Sur la gauche de la photo, une créature ailée profitait d'un plan incliné pour prendre son envol. C'était le dessus de la hotte dans la cuisine. L'oiseau, hirondelle ou mouette, satisfaisait son instinct gourmand en flirtant avec les effluves délicieux de la bonne nourriture.

    Autre décoration originale sur la droite de la photo, mais il faudrait sortir du cadrage. Une pancarte offrait au regard ces deux lignes :

    SHIP'S BAR OPEN

    9.00 ⁓ 8.59

    En français :

    LE BAR DU BATEAU EST OUVERT

    DE 9h00 À 8h59

     

    Le regard de la sœur

     

    Chaque jour, le service commence à 9h00 pour s'arrêter le lendemain à 8h59. Puis il reprend à 9h00 pour s'arrêter le surlendemain à 8h59. Autrement dit, le service ne s'accordait qu'une seule minute de pause par tranche de vingt-quatre heures.

    Quel humour pour évoquer le dévouement !

    Le regard de la sœur exprimait sa sollicitude envers autrui.

     

    Le regard de la sœur

     

    C'était le regard de la profondeur, de la tendresse et de l'authenticité.

     


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