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Le balcon posé sur la mer (15-2) à Ερμούπολη. Le balcon de la solidarité
Initialement, le Zeph était contraint de retourner à Ερμούπολη pour s’abriter d’un coup de vent. Comme des signes de fatigue respiratoire s’étaient manifestés sur la route entre Μύκονoς et Πάρος. puis entre Πάρος et Ερμούπολη, le Zeph a pris la résolution de profiter de ce deuxième séjour à Ερμούπολη pour se faire soigner.
Entre-temps, un bateau ami, l’IraVera, a eu vent du bulletin de santé du Zeph. Aussitôt, le premier a fait parvenir au second une procédure de diagnostic, qui proposait cinq pistes à explorer.
Chaque piste était exposée en détail, avec un réel souci d’efficacité. Car le remède adéquat était indiqué pour chaque piste, au cas où celle-ci s’avérerait être celle qui menait à la véritable cause du mal.
Pour aider le Zeph, l’IraVera a fait un travail d’écriture énorme. Les efforts pédagogiques de la part de l’IraVera étaient admirables.
Le Zeph a fait la connaissance de l’IraVera il y a deux ans, au chantier naval situé à Λίμνη (transcription : Limni). À cette époque, les deux bateaux étaient côte à côte. De cette proximité spatiale, est née une belle amitié, grâce à l’initiative de la Muse de l’IraVera.
Le Zeph aimait beaucoup la compagnie de l’IraVera, car celui-ci ne voulait aucunement se comparer aux autres bateaux, ni par rapport à l’apparence extérieure, ni par rapport à la performance technique. Mais cette conscience de la valeur intrinsèque de soi-même n’a jamais empêché l’IraVera de porter un regard plein d’empathie envers autrui.
Voici un souvenir de cette époque :
Sur la photo, le Zeph se trouvait à droite.
Quant à l’IraVera, il se plaisait à occuper aussi le toit de notre voiture.
Au printemps dernier, l’IraVera a commencé son tour du monde. Et ce printemps-ci, il se retrouve dans les Caraïbes.
Ainsi, l’IraVera a volé au secours du Zeph malgré les 8500 km qui les séparaient.
Quel dévouement !
La grande ordonnance rédigée par l’IraVera est parvenue au Zeph à l’aube du jour où celui-ci a changé de place dans la marina pour éviter d’être poussé contre le quai par le vent du Nord.
L’IraVera était férue de mécanique. Le langage de l’IraVera se caractérisait par une extrême précision. Et l’IraVera excellait dans le ton de la bienveillance.
Le Zeph, qui a trouvé dans ces qualités de l’IraVera un puissant encouragement, s’est enfin aventuré dans un domaine qui jusque là l’avait considérablement effrayé : celui de la mécanique.
Le Zeph avait la chance fabuleuse d’être guidé par l’IraVera, qui était un excellent pédagogue. L’IraVera était un excellent pédagogue parce que l’IraVera était infiniment patient.
Le lendemain de la réception de la grande ordonnance, le Zeph a pris son destin en mains en demandant à l’IraVera la définition des termes techniques et la confirmation des gestes à effectuer. Ce jour-là, il y a eu une demi-douzaine de courriers adressés par le Zeph à l’IraVera. Et à chacun de ces courriers, l’IraVera a répondu avec une profonde empathie et une émouvante bonté.
Quand il le fallait, l’IraVera a envoyé des dessins explicatifs.
Que la réponse comporte ou non une illustration, l’IraVera n’oubliait jamais de joindre la douceur de caractère qui distinguait le pédagogue.
L’amitié rend meilleur.
L’amitié généreuse du Capitaine de l’IraVera faisait faire des progrès au Capitaine du Zeph. Le surlendemain de la réception de la grande ordonnance, celui-ci a écrit à celui-là ces mots d’une grande sincérité : « Pour le moment, j'avance doucement sur le moteur. C'est tellement pas mon truc qu’il m'a fallu deux jours rien que pour décider de démonter le coude d'échappement. »
Ça y est ! Le tournant, celui de la décision, venait d’être pris ! L’aboutissement final du geste n’était plus qu’une question de temps.
Grâce au pouvoir persuasif de son empathie, le Capitaine de l’IraVera a aidé celui du Zeph à vaincre la paralysante appréhension qu’était la peur de commettre l’irréparable.
Une telle victoire mentale et psychologique se fêtait. Et le mousse s’y est employé comme si le Zeph recevait à son bord le Capitaine de l’IraVera et sa Muse bien-aimée.
En ce beau jour de victoire, était donc servi du poulet au raisin blanc.
Les grains de raisin blanc, qui ne renfermaient aucun pépin, étaient rissolés avec du poivron rouge :
Les champignons étaient taillés en lamelles, puis seulement trempés dans le jus de poulet pour garder le côté croquant :
Et voici le plat d’un début de fête :
Un dessert devait servir de clairon pour la joyeuse circonstance. La mission était confiée à une glace à la vanille, agrémentée de fraises, elles-mêmes parfumées au rhum :
Il y aurait donc une suite de la fête, le jour suivant, qui était le dimanche 12 mai 2024.
Il s’agissait surtout de la fête de l’intelligence au bout des doigts.
Car en ce dimanche, le fameux coude d’échappement a finalement été démonté par le Capitaine du Zeph, non sans sueur froide.
Voici l’objet tubulaire à configuration recourbée, qui apparaissait désormais comme un trophée :
L’objet était suspecté d’être le lieu où des débris venaient s’agglutiner. Or il n’en était rien :
C’était encore une bonne nouvelle !
Le Capitaine de l’IraVera était tout content pour celui du Zeph. Le professionnalisme du premier a conseillé le second de nettoyer quand même l’intérieur de la pièce. Le Capitaine du Zeph a tout de suite suivi le conseil de son Mentor.
Voici la pièce nettoyée pour devenir celle de l’optimisme :
Après ce premier succès, d’autres démontages ont eu lieu. Et à chaque fois, le Capitaine du Zeph exultait. Car la pièce démontée était encore en bon état.
Ainsi, le diagnostic de l’essoufflement commençait à s’affiner. La structure mécanique n’était plus en cause. Dorénavant, il faudrait s’intéresser à la qualité du carburant, qui était le diesel.
L’élan de la réussite n’a pas fait oublier au Capitaine de l’IraVera ses réflexes de pédagogue talentueux. En effet, il a spontanément envoyé au Capitaine du Zeph un document de 316 pages, qui était le guide de l’entretien du moteur.
Jusqu’au bout, le dévouement du Capitaine de l’IraVera aurait été extra-ordinaire !
Un bon pédagogue forme à l’autonomie.
À l’avenir, le document de 316 pages motivera l’autonomie du Capitaine du Zeph et témoignera de la sagesse et de la sollicitude du Capitaine de l’Iravera.
Toutes ces belles choses accomplies en ce dimanche 12 mai 2024 méritaient d’être fêtées dignement, avec l’esprit de la convivialité. Le mousse a pensé le menu comme s’il avait eu à table le Capitaine de l’IraVera et sa charmante Muse.
Pour l’heure méridienne, le mousse a prévu un gâteau au brocoli.
Le centre du gâteau était formé par des tomates et des quartiers de patate douce :
La périphérie était garnie de boulettes de viande :
Le brocoli devait embellir le tableau avec la teinte de la chlorophylle.
La courgette, al dente comme le brocoli, contribuait aussi à l’apport chlorophyllien, mais sous forme biseautée :
Un dimanche aussi réussi ne pouvait pas se terminer sans qu’il y ait une fête pour les papilles à l’heure du coucher de soleil.
Le mousse a exprimé sa gratitude envers l’IraVera en lui dédiant une moussaka revisitée.
L’innovation consistait à agrémenter la moussaka avec le croquant du brocoli et la saveur acidulée de l’abricot.
Voici la moussaka revisitée du Capitaine :
Et voici la moussaka revisitée du mousse :
Un dessert s’imposait. Il s’agissait d’une glace à la vanille avec du melon.
Voici la glace qui introduisait le bonheur nocturne pour le Capitaine :
Et voici la glace qui introduisait le bonheur nocturne pour le mousse :
Le balcon posé sur la mer à Ερμούπολη était le balcon de la solidarité.
Tags : balcon posé sur la mer, Ερμούπολη, Λίμνη, IraVera, solidarité, coude d’échappement, empathie, patience, moussaka
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