• La saveur de la spontanéité

    Spontanément, une présence s'est rapprochée de votre serviteur pendant qu'il faisait la vaisselle.

    La tâche ménagère était technique, sans aucun attrait. Elle requerrait toute l'attention pour éviter les salissures. Il n'y avait pas lieu ni de faire le clown ni de jouer à l'artiste.

    Néanmoins, des yeux amis se sont spontanément posés sur les gestes répétitifs accomplis en savonnant, en frottant et en rinçant. L'insistance du regard disait la force de la spontanéité et sa beauté.

    Voici le cadre où a débuté la romance savoureuse de la spontanéité :

     

    La saveur de la spontanéité

     

    Il s'agit de l'angle Sud-Ouest du rectangle que le chantier Καλυψώ – ΚΑΛΥΨΩ occupait au sol. Tout à fait à droite de la photo, un poteau bleu et jaune, surmonté d'un projecteur, marquait l'entrée du chantier. Tout de suite à gauche du poteau bleu et jaune, se trouvait un bateau blanc, sans mât, qui servait de bureau administratif. Sur la proue, était encore lisible l'ancien nom « zéphyros », écrit en bleu.

    Derrière l'Administration, c'était le bloc sanitaire, avec les deux éviers pour faire la vaisselle ou la lessive.

    Pour accéder aux éviers, votre serviteur traversait une sorte de gazon vert. Une tache de lumière apparaissait sur ce gazon destiné à dissimuler la terre battue. Ce halo de lumière était l'endroit où était né le regard ami, qui, spontanément s'est arrêté sur votre serviteur, pour ne plus le quitter.

    Voici l'ami (e) :

     

    La saveur de la spontanéité

     

    De part et d'autre, la joie était spontanée.

    Nous revenions du Parc archéologique de Τροιζήνα – TPOIZHNA. Après l'immense plaisir culturel, il y a eu l'ineffable bonheur suscité par une affection spontanée.

    Le jeu d'acrobatie était spontané.

    C'était cette spontanéité qui rendait la fête émotionnelle éblouissante.

    À droite de la photo, se dressait un poteau vert qui marquait l'angle Sud-Est du rectangle de l'occupation au sol. Au sommet de ce poteau, un projecteur répandait une abondante lumière dissuasive dès la tombée de la nuit.

    Officiellement, l'ami(e) était donc une sentinelle, en charge de la sécurité à l'angle Sud-Est.

    Mais le coup de foudre survenu au moment où votre serviteur lavait la vaisselle ferait que l'ami(e) mettrait à profit le moindre temps de liberté pour nous témoigner son affection.

    Par définition, un coup de foudre est spontané.

    Les élans affectueux qu'il suscite sont marqués du sceau de la spontanéité.

    L'ami(e) venait nous rendre visite dès les premières lueurs de l'aurore.

    Voici le spectacle qui s'offrait à la poupe du Zeph, pour les matinaux.

     

    La saveur de la spontanéité

     

    Le catamaran à droite était savoyard. Celui de gauche était breton. Quant à celui du milieu, il était rhônalpin.

    Les panneaux solaires touchés par les premiers rayons solaires appartenaient à un voilier allemand garé à bâbord du Zeph. Des trois catamarans, celui qui était éclairé en premier par la lumière de l'aurore était celui qui défendait les couleurs de la Savoie.

    Voici ce qui se passait à l'étage inférieur :

     

    La saveur de la spontanéité

     

    À droite de la photo, le soleil naissant caressait avec volupté le ventre du catamaran savoyard.

    Au premier plan, l'ami(e) avait du mal à dire au revoir au sommeil. Le bâillement était bouleversant de spontanéité.

    Derrière la tête, se dressait une échelle jaune, qui permettait de rejoindre le pont du Zeph. Au pied de l'échelle, était posée une palette en guise de paillasson.

    Dès les premières lueurs de l'aurore, l'ami(e), qui nous avait suivis pour savoir où nous habitions, voulait tenir compagnie au Zeph.

    Cette spontanéité, qui était à l’œuvre de bon matin, était fort émouvante !

    La patte droite de devant s'est levée pour surprendre et charmer.

    Le geste symétrique ne tardait pas à se produire pour varier le plaisir visuel.

    L'empressement à rejoindre le Zeph n'a sans doute pas laissé aux étirements qui accompagnaient le réveil le temps de s'exprimer. Alors tout naturellement, ceux-ci avaient lieu au pied du Zeph.

     

    La saveur de la spontanéité

     

    Le Zeph était heureux d'avoir inspiré tant de naturel.

    Le désir d'affection multipliait les gestes spontanés de séduction.

    La spontanéité chorégraphiait l'expression corporelle.

    Le corps avait maintes ressources pour flatter le regard et faire vibrer la corde sensible. Dans la panoplie de la flexibilité, il y avait les figures exécutées en se roulant sur le dos.

     

    La saveur de la spontanéité

     

    L'humour était dans la contorsion de la colonne vertébrale, mais aussi dans la position repliée des deux pattes de devant, dont le jeu de la fausse pudeur était fort amusant.

    Performance inattendue, chorégraphie improvisée, générosité spontanée.

    L'attitude spontanée de l'ami(e) était spectaculaire par rapport au cadre temporel. Elle l'était tout autant par rapport au contexte spatial.

    L'ami(e) guettait les déplacements de votre serviteur pour galoper vers lui et lui emboîter le pas. L'attachement né spontanément devant les éviers qui avaient servi à faire la vaisselle renforçait l'acuité visuelle et dynamisait la célérité.

    Une des balades favorites de votre serviteur était celle qui longeait le rivage du chantier en direction du soleil couchant. Voici ce chemin bucolique :

     

    La saveur de la spontanéité

     

    Au bout de ce chemin, un spectacle onirique attendait le promeneur. Voici ce spectacle :

     

    La saveur de la spontanéité

     

    Certains jours, ce ballet plein de grâce était donné par quelques trois cents individus.

    Depuis le coup de foudre devant les éviers, l’ami(e) n’a jamais manqué une seule occasion pour accompagner votre serviteur sur la route des flamants.

     

    La saveur de la spontanéité

     

    Dès que celui-ci se mettait en marche, l’ami(e) accourait vers la plage de galets pour prendre ensuite la direction de l’Ouest, à l’instar du chasseur d’images.

    Au fil des jours, l'aire de déplacement de votre serviteur se glissait progressivement dans le territoire de l'ami(e).

    Au moment du coup de foudre devant les éviers, c'était votre serviteur qui était adopté, et non le contraire. Avec le temps, cette adoption était visible de maintes manières, dont la plus bouleversante était illustrée par la photo suivante :

     

    La saveur de la spontanéité

     

    L'ami(e) a pris place sur la chaîne d'ancre enroulée sous la proue, comme dans un nid.

    Nidification absolument spontanée, sans aucune invitation de notre part.

    Magnifique figure de proue, qui exprimait la progression d'un lien affectif grandissant.

     

    La saveur de la spontanéité

     

    Cette annexion territoriale montrait clairement que c'était l'ami(e) qui nous avait adoptés !

    Notre cœur en était très ému. Mais notre esprit s'est interrogé pendant longtemps sur la mise en route du lien logique qui voyait dans la chaîne d'ancre posée sur la palette, le symbole indubitable du seuil de notre demeure.

    Nous sommes arrivés à la conclusion que l'ami(e) avait un sens de l'observation très aigu et que son intelligence lui avait conseillé d'occuper cet emplacement stratégique pour montrer à quel point nous étions chers à son cœur.

    La spontanéité de l'ami(e) nous émouvait jusqu'aux entrailles.

     

    La saveur de la spontanéité

     

    Le câlin était spontané.

    Les yeux mi-clos, aussi.

    La saveur de la spontanéité était celle du territoire confié à la vigilance de l'ami(e). L'ami(e) était en charge du demi-périmètre situé à l'Est. Voici ce territoire, vu à partir de la mer, pour quelqu'un qui venait de Πόρος – ΠΟΡΟΣ :

     

    La saveur de la spontanéité

     

    Le poste de guet se situait vers le cyprès qui est au centre de la photo.

    Entre le cyprès central et les installations du chantier, étaient visibles les cimes du verger qui introduisait celui-ci à la manière d’un parvis qui menait vers l’espace intérieur d’un sanctuaire. Voici ce jardin où prospéraient orangers, citronniers et oliviers :

     

    La saveur de la spontanéité

     

    Par conséquent, la saveur de la spontanéité possédait à la fois la douceur de l’huile d’olive et la fraîcheur tonifiante des agrumes.

    En raison de son pelage, nous surnommerions l’amie Άσπρη του Γαλατά – ΆΣΠΡΗ ΤOY ΓΑΛΑΤΑ (en français : Blanche de Galatas). Car le chantier se trouvait dans la ville Γαλατάς – ΓΑΛΑΤΑΣ (en français : Galatas)

    Voici une photo d’il y a cinq jours :

     

    La saveur de la spontanéité

     

    C’était la photo de l’au revoir.

    Ce jour-là, une pluie torrentielle s’est abattue sur le chantier et la baie environnante. Mais les divinités ont eu la bonté de nous offrir une vision plus poétique : de derrière les énormes masses nuageuses blanchâtres, une lumière rose a surgi pour sublimer l’horizon. L’éclaircie était inattendue. Le geste des divinités était spontané, sans aucune sollicitation de notre part.

    Pour avoir le Zeph sur un fond rose, votre serviteur a dû reculer jusqu’au traîneau de levage.

    Sur la photo, le Zeph était tout de suite à droite du traîneau.

    Vers le bas du traîneau, qui était là, au premier plan aussi ? Blanche de Galatas, la muse de la spontanéité ! Elle est venue dire au revoir à votre serviteur, quand la couleur du ciel rappelait l’émotion du coup de foudre.

    L’historienne de l’art Germaine Greer disait : « The essence of pleasure is spontaneity. »

    « L'essence du plaisir est la spontanéité. »

    Par sa splendide spontanéité, l’amie Blanche de Galatas nous a procuré un immense plaisir durant notre séjour dans le chantier Καλυψώ – ΚΑΛΥΨΩ.

    Elle incarnait à merveille l'accueil que la Grèce nous a réservé et qui est marqué par le magnifique sceau de la spontanéité.

    Γεια σου, Άσπρη του Γαλατά !

    Porte-toi bien, Blanche de Galatas !


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