Les quatre éléments constitutifs du cosmos sont, d’après Aristote, le Feu, l’Air, l’Eau et la Terre.

Extrêmement présents pendant la navigation, ils le restent pendant les festivités organisées à Villeurbanne, où se trouve le QG du Zeph.

Le Feu se voit dans le filament électrique spécialement conçu pour illuminer l’avenue Henri-Barbusse, qui mène au bâtiment néo-classique de la Mairie.

 

 

La ronde du filament s’étire le long de l’axe de rotation du cercle, ce qui donne la forme spiralée. La flèche qui révèle le sens de la progression désigne le Sud.

À l’arrière-plan, apparaissent deux immeubles au profil emblématique. La ressemblance avec les immeubles new-yorkais fait que le centre-ville de Villeurbanne s’appelle aussi « le quartier des Gratte-ciel ».

Les Gratte-ciel de Villeurbanne ont vu le jour pendant l'entre-deux-guerres. Ils sont les premiers construits en France.

Le filament de l’énorme ampoule peut rester monochrome ou arborer la magie de l’arc-en-ciel :

 

 

Toutes les ampoules spiralées de l’avenue montrent le Sud.

Et le Sud pour nous, cela ne peut être que le bassin égéen, et plus particulièrement l’île appelée Εύβοια – ΕΥΒΟΙΑ (en français : Eubée), là où le Zeph nous attend.

Il existe un feu qui évoque merveilleusement la navigation, c’est le feu de l’azur :

 

 

La présence des cannelures nous plonge tout de suite dans l’esthétique grecque.

Nous sommes à l’angle Nord-Ouest du bâtiment de la Mairie de Villeurbanne.

Pour retrouver la couleur habituelle du feu, il faut passer de l’autre côté en faisant le tour du bâtiment. Nous voici à l’angle Sud-Est :

 

 

Au premier plan, c’est le monument dédié aux Morts de la Seconde Guerre Mondiale.

Le chant de Callas accompagne cette scène poignante, baignée de rouge.

Il s’agit d’une projection vidéo qui clôture en beauté le mandat de capitale culturelle française, confié à Villeurbanne pour 2022.

Le chant, c’est la magie de l’Air qui joue avec les cordes vocales.

L’Air produit aussi des frissons de plaisir quand il vibre à l’unisson avec la chair du métal. C’est le cas avec l’ouverture de la projection architecturale, qui fait la part belle à l’orgue :

 

 

Sous l’effet de l’éclairage, c’est-à-dire du feu de l’art, les piliers de la façade Sud se transforment en tuyaux d’orgue.

 

 

L’Air qui fait émaner le chant de l’orgue proclame la solennité de l’instant.

L’Air sait aussi mobiliser l’attention sans recourir aux accents de gravité. Son complice est alors le cuivre. Voici la ronde des instruments à vent, à la fois entraînante et comique :

 

 

L’Air crée l’entrain, voire l’ivresse, qui grimpent allègrement vers les étoiles.

 

 

Quant à l’Eau, le troisième élément du cosmos aristotélicien, elle est évoquée en cohérence avec les connaissances du XXIème siècle. Le décor des stalactites montre d’abord son omniprésence pendant les périodes de glaciation :

 

 

Puis vient le dégel, qui permet la réalisation des figures de ballet dans la mer :

 

 

La silhouette du cétacé est indissociable de l’univers marin :

 

 

C’est le symbole de l’environnement, que l’espèce humaine doit respecter et préserver.

La même exigence écologique existe par rapport à la Terre, ultime élément constitutif selon l’analyse aristotélicienne.

Dans la projection architecturale, la Terre apparaît par l’intermédiaire de la végétation qui pousse. La santé de la Terre se voit à travers la luxuriance de la végétation qui y a élu domicile.

 

 

La fresque lumineuse montre la robustesse des racines et des branches. Mais elle lance aussi un avertissement. Ce monde organique peut disparaître et céder la place à un univers minéral inerte.

La présentation exhibe alors des galets, des galets et des galets...

 

 

Le message de prudence nous incite à utiliser les ressources de la Terre avec modération et sagesse.

Nous sommes entrés dans la ronde des quatre éléments en faisant le tour du bâtiment de la Mairie de Villeurbanne.

Nous voici de nouveau devant la façade Nord, cette fois-ci à l’angle Nord-Est, où est installé un manège de Noël :

 

 

Sur la photo, les avions évoquent l’Air, la voiture représente la Terre et la fusée symbolise le Feu.

Faisons le tour du manège en suivant le sens inverse des aiguilles d’une montre, qui est le sens de rotation du manège. Voici ce que nous pouvons voir quelques pas plus loin :

 

 

Nous retrouvons la fusée à gauche de la photo, ce qui est logique. Quant aux roues, qui existent sous plusieurs formes, dans différents mécanismes, elles continuent d’évoquer la Terre.

Un esprit rigoureux, qui se rend compte que nous venons de faire le tour du manège, posera sans aucun doute la question : « Sur ce manège, où est l’évocation de l’eau ? »

Regardez au-dessus de la grande roue du bicycle. Au plafond, il y a un panneau réservé au « lac d’Annecy », avec toutes les activités que l’on peut y pratiquer.

Voilà, le manège de Noël se laisse entraîner, lui-aussi, par la ronde des quatre éléments, toujours au complet.

Le spectacle des illuminations à Villeurbanne a un enseignement : il nous appartient d’amadouer les quatre éléments pour que leur ronde soit un tour de manège agréable et enchanteur.