• La lumière de l'après-midi à Rhodes

    Il y a l'après-midi qui commence lorsque le Soleil vient de quitter la position zénithale, et l'après-midi qui s'achève quand l'astre solaire se prépare à plonger sous l'horizon.

    Découvrons la lumière de l'après-midi rhodien en suivant le cours du temps.

    La proximité du Soleil avec la position zénithale entraînait immanquablement un désir irrépressible de se rincer le gosier. Pour étancher notre soif, nous avons fait le choix de la qualité. Et en la matière, le vin français restait insurpassable, mondialement.

     

    La lumière de l'après-midi à Rhodes

     

    Le Grand Maître de l’Ordre des Chevaliers n’aurait pas boudé ce Vacqueras, sorti en 2015 des fûts de la Réserve des Cardiniers.

    La lumière du début de l’après-midi réveillait le moindre tanin tout en inondant notre être d’une douce euphorie.

     

    La lumière de l'après-midi à Rhodes

     

    À bord du Zeph, on évitait toujours de boire le ventre vide. Par conséquent, pour accompagner ce Vacqueras, il y avait des frites et des saucisses grillées.

     

    La lumière de l'après-midi à Rhodes

     

    Les saucisses étaient une spécialité de Μύκονος – ΜΥΚΟΝΟΣ (en français : Mykonos). Elles avaient une telle réputation qu’elles passaient de l’archipel des Cyclades à celui du Dodécanèse sans offusquer nullement le chauvinisme rhodien.

    Nous les avons grillées avec de l’origan cueilli sur les sentiers de randonnée.

    Les saucisses grillées étaient servies avec des frites taillées à la grecque, c’est-à-dire à la manière d’un bûcheron qui fend un tronc d’arbre, sans se préoccuper du parallélisme des plans de coupe.

    Rassasié, le corps pouvait à présent mener à bien l’exploration de la cité médiévale.

    La lumière du début de l’après-midi avait le privilège d’éclairer tout ce qui se trouvait en profondeur. Elle était l’alliée idéale pour découvrir le fossé défensif qui séparait les deux enceintes. Voici une vue de ce fossé au niveau de la porte appelée H Πύλη Ελευθερίας (en français : la Porte de la Liberté).

     

    La lumière de l'après-midi à Rhodes

     

    Le mur visible sur la photo était le rempart extérieur. La mer se trouvait de l’autre côté des bougainvilliers et des palmiers.

    Et que voyons-nous au milieu du fossé ? Un immense bouquet.

    Voici ce bouquet dans son intégralité :

     

    La lumière de l'après-midi à Rhodes

     

    Cette fois-ci, le mur visible sur la photo est le rempart intérieur.

    L’énorme bouquet fleuri qui ornait le fossé signifiait un désir de paix.

    Autrefois, c’était l’odeur de la poudre à canon, de la fumée et du sang qui y régnait.

    La lumière du début de l’après-midi à Rhodes révélait la nouvelle vocation à être un lieu de concorde universelle.

    Nous venons de découvrir le flanc Ouest de la Porte de la Liberté. Y avait-il l’équivalent pour l’autre côté ? Voici comment se présentait le flanc Est :

     

    La lumière de l'après-midi à Rhodes

     

    Le rempart visible sur la photo appartenait à l’enceinte interne.

    D’immenses lauriers sur pied remplissaient le fossé. Certains étaient presque aussi hauts que le rempart.

    La lumière du début de l’après-midi permettait de les contempler depuis les racines jusqu’au sommet.

    C’était l’image de la prospérité.

    La lumière du début de l’après-midi était favorable à tout ce qui était exploration de la verticalité.

    Après avoir plongé notre regard vers le bas, levons les yeux au-dessus de nos têtes :

     

    La lumière de l'après-midi à Rhodes

     

    Ce spectacle se déployait sur le flanc Ouest de la Porte de la Liberté. Mais cette fois-ci, nous nous sommes hissés au sommet du rempart extérieur. En effet, sur la photo, ce sommet était recouvert par d’énormes massifs de bougainvilliers. L’ascension se poursuivait avec le profil vertigineux des palmiers, qui poussaient au-dessus des murailles.

    La lumière du début de l’après-midi célébrait l’art du jardin et offrait la vision d’un paradis retrouvé. Retrouvé, c’est-à-dire à portée de main. Point besoin d’aller si loin vers les régions d’en bas, ni vers celles d’en haut. À hauteur d’homme, le paradis rhodien fleurissait, généreusement. Jugez-en par vous même :

     

    La lumière de l'après-midi à Rhodes

     

    Le chemin de terre qui apparaissait sur la photo longeait le sommet de l’enceinte extérieure. La lumière du début de l’après-midi faisait ressortir la magnificence de chaque parcelle proche du promeneur.

    Là où il y avait des effusions de sang, la lumière de l’après-midi faisait éclore l’image de l’harmonie.

    La lumière de l’après-midi n’effaçait pas la mémoire du passé, mais elle cicatrisait et guérissait.

    Des lanternes rappelaient l’ère des Chevaliers de l’Ordre de Saint-Jean. Mais le métal n’était plus utilisé pour la guerre, mais pour la séduction.

     

    La lumière de l'après-midi à Rhodes

     

    La lumière de l’après-midi réussissait à accomplir la transformation dont rêvaient tous les alchimistes : transformer le fer en or !

    Ces lanternes médiévales aux reflets d’or ornaient une terrasse qui promettait de traiter chaque visiteur comme un prince d’Orient. L’établissement se trouvait sur une artère célèbre, appelée Η οδός Σωκράτους (en français : la rue de Socrate), dans la partie qui donnait sur la Fontaine d’Hippocrate.

    La présence ottomane aussi était utilisée par la lumière de l’après-midi pour redorer le miroir de la cité médiévale. Voici un exemple, vers le milieu de la Rue de Socrate, avec un édifice absolument original :

     

    La lumière de l'après-midi à Rhodes

     

    Le nom de l’édifice est : مسجد محمد آغا

    (en français : Mosquée Mehmet Agha)

    Ce lieu de culte a été érigé par l’Ottoman en 1820.

    Par rapport à l’architecture habituelle, l’édifice présente deux particularités : l’absence de coupole et la construction du minaret en bois.

    Les services d’archéologie de l’État hellénique en prennent le plus grand soin, en procédant à de nombreuses restaurations.

    Dans la lumière de l’après-midi, l’édifice ottoman apparaissait comme au temps de sa première splendeur, pour donner à Rhodes des raisons de faire partie du patrimoine mondial, reconnu par l’Unesco.

    Sur la façade, une plaque de marbre, qui ne paraissait pas souffrir des outrages du temps, rappelait que la langue des lettrés de l’Empire ottoman était l’arabe.

     

    La lumière de l'après-midi à Rhodes

     

    Le service d’urbanisme de l’État grec a installé juste à côté une lanterne inspirée par le style des Chevaliers de l’Ordre de Saint-Jean. Le voisinage des deux objets en provenance de deux belligérants qui s’affrontaient jusqu’à la mort prêchait, non pas pour la réconciliation, mais pour une cohabitation pacifique.

    La lumière de l’après-midi, qui éclairait le marbre ottoman, faisait l’apologie de la nouvelle politique culturelle de Rhodes, qui privilégiait la complémentarité à l’antagonisme.

    À l’autre extrémité de la Rue de Socrate, nous trouvons un autre exemple de la contribution ottomane, que mettait en valeur la lumière de l’après-midi.

    Il s’agissait d’une institution mondialement célèbre.

    Son nom est : مكتبة أحمد حافظ آغا

    (en français : Bibliothèque Hafiz Ahmed Agha)

    La bibliothèque a été fondée en 1793. Elle abrite d’innombrables documents très anciens et précieux. Elle a bénéficié de nombreuses restaurations de la part de l’État grec moderne pour faire partie de la vitrine multiculturelle de Rhodes.

    Voici le bandeau qui ornait le haut du frontispice :

     

    La lumière de l'après-midi à Rhodes

     

    L’inscription était en arabe parce que c’était la langue des lettrés qui fréquentaient l’institution. La couleur verte a été soigneusement appliquée pour respecter la tonalité de l’islam.

    L’intégralité de l’inscription était éclairée par la lumière de l’après-midi.

    La lumière de l’après-midi fait rendre conscience du temps qui passe.

    Voici le palais des Grands Maîtres des Chevaliers de Saint-Jean en fin d’après-midi :

     

    La lumière de l'après-midi à Rhodes

     

    La lumière de l’après-midi dit que le matin n’est plus, et que le crépuscule approche.

    C’est la lumière de l’irréversibilité.

    À Rhodes, elle devient aussi la lumière de la guérison et de l’apaisement.

    Notre adhésion au message de paix proclamé par la lumière de l’après-midi était évidente. En contemplant les tours crénelées qui s’empourpraient dans la lumière de la fin de l’après-midi, nous méditions sur la souplesse d’esprit des Rhodiens du XXIè siècle.

     

    La lumière de l'après-midi à Rhodes

     

    Un autre lieu pour dire au revoir à l’après-midi était là où le Colosse avait posé ses pieds. De nos jours, l’emplacement du pied droit est marqué par une colonne avec une biche au sommet tandis que celui du pied gauche est indiqué par une colonne avec un cerf en haut. Nous aimions nous tenir devant la colonne du cerf pour regarder l’après-midi s’en aller.

     

    La lumière de l'après-midi à Rhodes

     

    Nous ne cessions de songer à la souplesse des Rhodiens. Jusqu’à quel point faisaient-ils preuve de souplesse ? La lumière de l’après-midi révélait la souplesse de leur intellect. Cette souplesse concernerait-elle aussi l’affect ?


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