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L’œil de l’ensorcellement
Voici le Zeph, juste avant que l’ensorcellement ne nous plonge dans le malheur :
Les nuages, au lieu d’assombrir le ciel, lui donnaient encore plus d’éclat.
La mer demeurait calme et bienveillante.
La glisse était aisée, silencieuse, magique.
Autour de nous, tout inspirait la confiance
Tout allait pour le mieux, dans le meilleur des mondes quand le mousse, qui était assis à la table à cartes, a entendu une détonation, comme si une bombe venait d’exploser à bord, sur le pont à l’arrière. En même temps que la déflagration, il a capté le fracas d’une ossature qui volait en éclats. Projeté vers l’avant, il a heurté violemment le bord du meuble avec son thorax. En se tenant les côtes qui criaient leurs douleurs à gauche de la cage thoracique, il a escaladé vaille que vaille l’escalier qui menait du carré au cockpit. Une fois la tête à l’air libre, il a vu le spectacle le plus tragique qu’il n’ait jamais vu : personne n’était derrière la barre circulaire.
Il a tout de suite pensé que le Capitaine avait été projeté dans l’eau à cause de l’extrême violence du choc. Et au même instant, dans la tête du mousse, tout sombrait dans le néant : le Zeph, le pied à terre lyonnais, le cosmos tout entier !
Pendant les années précédant l’aventure avec le Zeph, le mousse a toujours entendu dire « Pas d’homme à la mer ! Pas d’homme à la mer ! Pas d’homme à la mer ! »
Et à présent, c’en est fait !
Par miracle, le Capitaine a réapparu, sans avoir été mouillé et sans avoir été blessé.
Soulagé, le mousse a repris ses esprits.
Mais l’œil de l’ensorcellement a déjà accompli son œuvre, cruellement, férocement, sauvagement.
Le Zeph venait de heurter un rocher immergé. La quille devenait même prisonnière du piège de la roche. Le Zeph n’a pu se dégager de l’étreinte funeste qu’à coup de craquements qui n’auguraient rien de bon.
Dès que le Zeph a repris un semblant de liberté dans l’eau, le Capitaine a fait l’inspection des lieux par rapport à l’étanchéité. Voici la toute première photo faite après la collision :
La photo n’a pas un très grand intérêt artistique. Sa seule raison d’être est le repère temporel qu’elle affiche. C’était le mercredi 26 avril 2023, à 13h18min14s, heure française. Pour avoir l’heure grecque, il suffit d’ajouter 1h de plus.
Le Capitaine, à quatre pattes, cherchait à savoir si l’eau entrait du côté du mât.
De ce côté-là, il n’y avait rien d’alarmant, pour l’instant.
Par contre, devant le frigo, des fissures étaient très nettes au fond des cales.
Il y avait surtout des traces d’eau suite aux infiltrations causées par le heurt violent.
Cette présence inquiétante de l’eau déclenchait la perspective de devoir quitter le bateau. Vite, la survie à bord de l’annexe commençait à se préparer :
C’était le moment où les priorités, clairement définies au préalable, devaient être scrupuleusement respectées.
Le fait que la hiérarchie des priorités était scrupuleusement respectée soulève la question de l’attitude scrupuleuse du Capitaine en amont de l’accident. Cette attitude scrupuleuse ne faisait l’objet d’aucun doute. Le Capitaine était connu de tous par sa conscience et sa prudence. Alors comment expliquer l’accident avec le rocher immergé ?
C’était que nous étions charmés, envoûtés, ensorcelés !
Nous étions tombés sous le charme des lignes de niveau qui s’organisaient et évoluaient à la fois avec grâce et rigueur, tel le corps de ballet de l’Opéra de Paris, chaque fois que l’espace entre le pouce et l’index du chorégraphe s’écartait ou se rétrécissait.
À titre d’exemple, voici, au niveau de la Crète, le ballet des lignes de niveau qui se préparait exercer leur charme :
L’été dernier, des amis bretons, rencontrés à Eρμούπολη - EPMOYΠOLI, nous ont révélé ce ballet des lignes de niveau.
À l’automne, des amis provençaux ont de nouveau fait l’apologie de ce merveilleux ballet.
Cette double recommandation nous a fait réfléchir et fléchir.
Effectivement, la joliesse du dessin évolutif avait un attrait irrésistible, à tel point que nous en étions terriblement envoûtés.
Il y avait le charme de la mouvance du graphisme et il y avait aussi la promesse d’une précision qui garantirait la sécurité.
Le glissement psychologique était là : de l’émerveillement suscité par le ballet des lignes de niveau, nous étions passés à une confiance aveugle dans les indications numériques affichées.
Que disaient les chiffres de la tablette qui était censée nous éclairer, nous guider et nous protéger ? Que là où nous voulions passer il y aurait onze mètres d’eau inoffensive sous la ligne de flottaison. Regardez donc :
Or le Zeph a violemment heurté un rocher malgré un tirant d’eau de 1,90m ! !
Mathématiquement, scientifiquement, objectivement, une immersion de 1,90 mètres ne pouvait pas et ne peut pas entrer en contact avec quelque chose situé à 11 mètres sous l’eau.
Mathématiquement, scientifiquement, objectivement et factuellement, l’indication des 11 mètres était erronée !
Le Zeph a été induit en erreur par une inexactitude, dont l’éditeur de la carte marine portait toute la responsabilité.
À ce sujet, les propos de l’écrivain Vauvenargues, né à Aix-en-Provence, sont très pertinents. Le penseur provençal a déclaré :
« Le faux, présenté avec art, nous surprend et nous éblouit... ». Vauvenargues – Les réflexions et maximes, 879 (1746)
Oui, l’an dernier, nous étions « surpris » par la beauté du ballet des lignes de niveau, car nous ne nous attendions pas à une telle dextérité graphique.
Oui, nous étions « éblouis » par tant de confort vanté par la promesse publicitaire de l’éditeur de la carte marine. Nous étions éblouis jusqu’à...
Il existe un témoignage de l’ultime moment de cet éblouissement. C’est la photo faite juste avant le choc avec le rocher immergé. Voici la photo du spectacle qui nous a menés vers l’accident :
Ce spectacle disait que notre route était absolument inoffensive, que nous n’avions rien à craindre puisqu’il y avait au moins onze mètres d’eau sous la ligne de flottaison.
La photo de la tablette a fixé l’instant. Vers le haut du cadre, tout à fait à gauche, on peut lire : 14:03 mer. 26 avr.
L’heure affichée était l’heure locale en Grèce. Il faut enlever une heure pour avoir l’heure française. En effet, le téléphone portable qui a pris cette photo a donné comme heure française 13:02:43.
En associant cette indication horaire et celle mentionnée au début de l’article, on peut dire que le malheur provoqué par le charme de la carte marine s’est produit entre 13h02min43s et 13h18min14s.
Pour reprendre les termes de l’écrivain français, il y a eu un « art » de la duperie, qui nous a terriblement porté préjudice.
Le préjudice n’est pas seulement matériel et financier. Il est aussi psychologique et moral.
Le « charme » de la carte marine nous a dépossédé de notre indépendance d’esprit.
Ici, le mot « charme » est employé au sens étymologique, qui renvoie toujours à un contexte maléfique. La langue française en donne les nuances.
Lautréamont, dans Les Chants de Maldoror, paru en 1869, a écrit :
« Réveille-toi, Maldoror ! Le charme magnétique qui a pesé sur ton système cérébro-spinal, pendant les nuits de deux lustres, s'évapore. »
Le poète parle d’un « magnétisme » qui s’est emparé du « système cérébro-spinal ».
En ce qui nous concerne, l’animation des lignes de niveau, leur resserrement ou leur dilatation à volonté, a eu un effet magnétique sur notre cerveau !
Dans son ouvrage Sensations et Souvenirs, paru en 1895, l’auteur Jean Lorrain, né à Fécamp, écrivait :
« Un horrible charme la tenait prisonnière dans la forêt spectrale [la Reine] »
Dans notre cas, le « charme » exercé par la carte marine nouvellement achetée faisait de nous des « prisonniers » de sa présentation graphique, de sa proclamation d’intentions. Nous étions devenus des captifs à cause de notre dépendance, que l’éditeur de la carte marine a su créer de manière très habile et sournoise. Le sortilège du vernis de la modernité nous a plongés dans l’asservissement.
Toujours dans le même ouvrage, on peut encore lire ces lignes sous la plume de l’écrivain normand :
« ...il emmenait avec lui [le duc de Lorraine] l'évêque de Nancy et douze membres du chapitre en cas de charmes à rompre et d'exorcismes à opérer. »
L’auteur parle de charmes à « rompre », de prison à défaire, de libération à effectuer.
Il n’utilise pas le mot « libération » mais le mot « exorcisme », qui est plus fort, qui désigne une situation plus grave, qui parle de l’emprise d’un démon !
Oui, nous avons besoin de « rompre » le charme exercé par la carte marine utilisée, qui avait sur le Zeph une influence démoniaque.
Ce mercredi 26 avril 2023, ce n’était pas la mer qui s’est retirée, ce n’était pas le rocher immergé qui s’est soulevé. C’était un démon qui nous a poussés vers la roche récalcitrante.
Nos amis comprennent à présent pourquoi le titre de l’article parle d’ensorcellement.
L’œil de l’ensorcellement qui a frappé le Zeph a provoqué la dislocation de la coque mais aussi la dislocation de la confiance.
On s’est mis à douter de tout. On s’est mis à douter de tous, même de la personne à qui l’on réclamait de l’aide.
Voici le Capitaine qui informait l’assurance avant que les choses ne s’aggravent par rapport à la solidité de la quille et par rapport à l’étanchéité des cales.
L’Hexagone nous a enjoints de nous réfugier auprès du chantier naval le plus proche, qui se trouvait à Χαλκούτσι – ΧΑΛΚΟΥΤΣΙ (transcription : Khalkoutsi).
L’appel au secours adressé à Χαλκούτσι – ΧΑΛΚΟΥΤΣΙ a été reçu favorablement.
Mais le doute engendré par l’œil de l’ensorcellement s’est répandu comme une gangrène, qui infestait notre cerveau, notre cœur, tout notre corps, jusqu’aux extrémités de nos membres.
En effet, nous redoutions que les bonnes volontés ne soient de nouveau abîmées par le mauvais sort.
Nous voici enfin à Χαλκούτσι – ΧΑΛΚΟΥΤΣΙ, après avoir parcouru trente-trois miles nautiques avec une quille qui a perdu sa perspicacité, sa vaillance et sa confiance :
La pluie s’est abattue sur le Zeph quand il a pris place devant le chantier du répit.
Le ciel pleurait-il le sort injustement infligé au Zeph ?
Bas sur l’horizon, le soleil des astronomes et des cartographes a gardé sa forme sphérique. Mais au-dessus de lui, s’est formé un autre œil plus gros, avec des pointes latérales comme dans un dessin d’artiste. C’était un œil larmoyant. Que disait-il ? L’imminence d’un autre danger ou un chagrin partagé ?
La photo a été faite à l’air libre, sans la protection ni de la capote, ni du bimini, avec l’intention de capter toutes les parcelles du cosmos ambiant. La réponse des éléments a été immédiate : un vent violent a ramassé l’eau d’en bas, à tribord, et l’a projetée sur le pont, contre le mât et contre la bôme. Une goutte a quand même atterri sur le minuscule œil du téléphone portable. D’où la larme aux reflets ambrés, juste au-dessus du disque solaire.
Pour éviter d’autres projections de sel, le mousse s’est réfugié derrière la capote. Et voici ce qu’il a vu :
D’innombrables yeux s’interposaient entre le soleil couchant et le preneur d’images.
Tous se tordaient de douleur.
Des larmes d’eau salée se mêlaient à des larmes d’eau douce.
L’image évoquait la douleur de l’éclatement de la coque. Mais cette même image exprimait aussi l’éclatement de la douleur qui était la nôtre. Douleur d’avoir été piégés, dupés, manipulés.
En prolongeant le glissement de l’appareil photo en direction du flanc droit, une autre vision s’offrait au mousse. Voici cette autre vision, qui était une vision de la béance :
Cette béance de la capote devait être réparée à l’automne dernier pour cinq cents euros. Six mois après, on nous réclame huit cents euros. Alors le Zeph a pris la décision de s’habituer à ses béances.
Dans le cas présent, la déchirure du matériau servait à évoquer une autre déchirure, intérieure celle-là, et bien plus difficile à réparer. Nos amis lecteurs l’auront deviné : cette dernière déchirure était causée par l’absence de conscience professionnelle de la part de l’éditeur de la carte marine utilisée.
Objectivement, le triangle déchiré montrait des masses d’eau tumultueuses, dont la couleur sombre était plutôt déprimante, pour ne pas dire angoissante. Car ces masses d’eau qui s’opposaient à toute exploration de la partie immergée du Zeph détenaient probablement la réponse à une question non encore élucidée : quel genre de béances le heurt du rocher avait-il créé au niveau de la quille ?
Mais nous n’étions pas encore au stade de la préparation de la salle d’opération, mais au stade de l’attente de l’ambulance qui assurerait le transfert de l’accidenté.
Pour l’heure, l’urgence consistait à stabiliser le Zeph accidenté avant que la houle, excitée par l’avis de tempête, ne se déchaîne.
Dure tâche, très dure tâche pour le Capitaine fortement ébranlé par la tromperie pratiquée par la carte marine :
À force de douter des autres, on finit par douter aussi de soi.
La contagion du doute n’est pas freinée par les limites de l’enveloppe corporelle.
Pourtant, aucun doute n’était permis au moment d’exercer la force de traction qui était censée rapprocher le Zeph de la bouée « salvatrice ».
La photo montre un artefact qui n’était pas dénué d’intérêt. En effet, l’épaule gauche du Capitaine semblait dévorée par la boule de feu du soleil couchant. La langue de feu qui partait du disque solaire pour envahir le corps humain s’étirait jusqu’en bas de l’épaule droite en une pointe effilée.
Était-ce une illustration du cisaillement provoqué par l’effort de traction ?
Ou était-ce la révélation de l’empathie qu’éprouvait le disque solaire face au malheur subi par le marin ?
La réponse est fournie par la photo qui a été faite juste après. Voici cette photo :
L’effort de traction a porté ses fruits. La bouée d’amarrage se trouvait à présent sous le delta, légèrement à tribord. Le Capitaine n’était plus debout. Assis près de l’ancre, il se reposait de l’effort physique tout en réfléchissant à la sécurité de cet amarrage temporaire.
Un autre artefact apparaissait sur la photo. Il présentait deux points communs avec le précédent artefact : la proximité du disque solaire et la pointe effilée qui s’étirait vers la droite de la photo.
Cette parenté quant à la disposition spatiale et à la forme montre que c’était le même objet qui produisait la même illusion d’optique. Il s’agissait encore d’une goutte d’eau qui avait atterri sur l’œil du téléphone portable et qui produisait ce losange plus ou moins étiré.
Sur la dernière photo, ce losange, qui prenait appui sur le cordage, ressemblait véritablement à un œil, qui observait le Capitaine de dos.
Le doute, devenu obsessionnel depuis l’accident, ne nous a pas permis de deviner l’intention de ce œil crépusculaire.
Nous avons eu la réponse à cette question au début de la nuit.
Les vagues tapaient si fort que l’amarre qui reliait le Zeph à la bouée de détresse menaçait de rompre d’un moment à l’autre. Et s’il y avait rupture de cette amarre, le Zeph s’échouerait sur la plage devant le chantier naval, qui n’était qu’à une quarantaine de mètres de la bouée.
Le malheur amplifie la peur du malheur.
C’est pourquoi le Capitaine a décidé, à trois heures du matin, de se libérer de la bouée pour regagner la haute mer, au milieu de l’obscurité !
L’œil qui s’est formé dans le dos du Capitaine après que celui-ci avait réussi à attacher le Zeph à la bouée était donc une exhortation à toujours assurer ses arrières.
Voici l’une des dernières photos du Zeph avant qu’il ne se sépare de la bouée, dont la traîtrise n’était pas démentie :
C’était l’espace de la table à cartes, éclairé par la lumière des moments d’urgence.
La couleur était celle d’un feu de détresse.
Ce feu de la détresse, allumé dans la nuit qui a suivi l’accident, continue, jusqu’à ce jour, à consumer la quiétude de nos jours et la sérénité de nos nuits.
C’était aussi la couleur du sang répandu sur la chaussée dans un accident de voiture.
Cette couleur disait que la désinvolture de l’éditeur de la carte marine utilisée était criminelle.
L’éditeur de la carte marine utilisée par le Capitaine est connu sur le marché anglo-saxon sous un nom qui comporte neuf lettres. Les trois premières sont : « Nav ». La dernière est « s ».
Le siège social de cette entreprise se trouve en Toscane, près de Lucca.
Voici une copie d’écran du texte officiel, rédigé en français pour la clientèle exclusivement francophone :
Dans le paragraphe situé en haut, à gauche, le texte rédigé par le Service Commercial a mentionné l’entreprise par son appellation anglo-saxonne, qui, traduite en français, devient, non pas « Carte Marine », mais « Carte Nautique », pour préserver l’initiale de l’appellation anglo-saxonne.
Mais au-delà de ce raffinement linguistique, l’entreprise affirme qu'elle dispose de ses « propres recherches Nav...s ».
On peut s’interroger sur la qualité du travail des ingénieurs payés par « Nav...s » avec ses « propres » sous quand un rocher que ces ingénieurs avaient déclaré officiellement à onze mètres sous l’eau entrait en collision avec un voilier dont le tirant d’eau n’était que de 1,9 m !
L’exactitude n’était pas au rendez-vous.
L’indication chiffrée donnée par « Nav...s » était erronée.
Le savoir que « Nav...s » prétendait posséder était lacunaire, donc fausse.
On connaît la parade : « Personne n’est parfait sur terre (que celle-ci soit émergée ou immergée). Et voici comment « Nav... » élabore sa défense en pondant cet autre texte officiel :
Sur la colonne de gauche, le tout dernier paragraphe dit ceci :
« Rien de pire pour un bateau que de heurter un rocher. C’est pour cette raison que nous encourageons les marins à partager la position des rochers visibles et submergés pour nous aider à compléter nos recherches... »
Entendez-vous cela ? Les ingénieurs de « Nav...s » sollicitent l’aide du marin pour « compléter » leurs recherches. Si celles-ci sont à compléter, c’est qu’elles n’étaient pas du tout au point. Dans ce cas, a-t-on le droit de commercialiser des informations incomplètes, c’est-à-dire fausses ?
Deuxièmement, comment le marin peut-il partager la position d’un rocher submergé s’il ne l’a pas heurté ? D’abord, à quoi sert la carte marine éditée par « Nav..s », si celle-ci n’a pas empêché le marin de heurter le rocher submergé ? Ensuite, « Nav... » espère qu’après avoir heurté le rocher submergé, le marin infortuné communique la vraie valeur numérique à « Nav... » pour que celle-ci revende à d’autres marins cette vraie valeur numérique ! De tels propos écrits sont d’un cynisme effroyable malgré les précautions oratoires qui manipulent l’empathie (« Rien de pire pour un bateau… ») et la fibre participative (« Nous encourageons les marins à partager... »)
Le contexte très spécifique de la mer entraîne un double impératif : celui de l’exactitude scientifique et de la probité morale.
L’accident subi par le Zeph montre sans ambiguïté que « Nav...s » a fait très peu de cas de ce double impératif, senza vergogna (littéralement : sans vergogne !)
Le préjudice, matériel et moral, n’est pas causé par le fond marin mais par des humains qui font croire qu’ils maîtrisent la question et qui commercialisent cette illusion.
Le physicien britannique Stephen Hawking a déclaré :
“The greatest enemy of knowledge is not ignorance, it is the illusion of knowledge.”
Le plus grand ennemi de la connaissance n’est pas l’ignorance, c’est [plutôt] l’illusion de la connaissance.
Le Zeph forme ardemment le vœu que d’autres bateaux échappent à l’œil de l’ensorcellement.
Tags : œil, ensorcellement, charme, carte marine, rocher immergé, Vauvenargues, Lautréamont, Jean Lorrain, Stephen Hawking
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