• Force 8

    Coup de vent disent les instructions nautiques... En dessous, ce n'est que du grand frais ! Il Faut attendre la F10 pour avoir la dénomination de tempête !

    Force 8

     

    Force 8

    F8, mer forte. C'est à dire des vagues jusqu'à 4 mètres.

    Force 8

     

    Force 8

     

    A NETTUNO une mer forte suffit à empêcher quiconque d'entrer ou de sortir du port...

    Force 8

    A ANZIO, c'est pareil en pire...

    Force 8

     

    Force 8

    Mais c'est joli.

    Force 8

     

    Force 8

     

    Force 8

     

    A bientôt

    Pin It

    Tags Tags : , , , , , ,
  • Commentaires

    1
    RP
    Lundi 8 Février 2016 à 22:26

    De Nettuno, tu dis qu'une " mer forte suffit à empêcher quiconque d'entrer ou de sortir du port ". C'est comme si l'on disait d'une ambulance qu'il n'est pas possible d'ouvrir les portes pour faire entrer ou sortir la civière ! un bateau pris dans la tempête au large de Nettuno serait donc condamné ! Tragique constat pour qui ausculte la configuration des lieux et ne se fie pas aux lumineuses cartes postales. Voilà le cliché de l'accessibilité qui vole en éclats. C'est le deuxième que tu dénonces.

    Avant celui-là, il y a eu le cliché du havre de paix, que Genova, puis Salerno ont aussi fait voler en éclats. Les deux séjours génois et salernitain t'ont fait prendre conscience que certains ports sont de véritables pièges, qu'il faut à tout prix fuir.

    Tu vois, toi aussi, tu as trouvé ton " miroir de la mer ", qui te renvoie le spectre de la mort pour te donner les moyens de la survie.

    Belle expérience, capitaine !

    2
    RP
    Mercredi 10 Février 2016 à 15:07

    Capitaine, ton retour en Gaule sera comme un entracte entre la première partie et la seconde partie d'un opéra intitulé " Voyage d'hiver ", avec comme fosse d'orchestre, celle de la Mer Tyrrhénienne, et comme mur de scène, les montagnes de la côte ligure, napolitaine ou salernitaine.

    Il semblerait qu'au cours de cette première partie, les divinités t'aient offert le privilège d'approcher toutes les problématiques qui sous-tendent la navigation.

     

     

    Laurence d'Arabie, qui a tant navigué, non pas sur la mer océane, mais sur la mer de sable, a résumé son expérience dans les  " Sept Piliers de la Sagesse ". De même, ta navigation au milieu, non pas des vagues d'or et de pourpre, mais des vagues d'azur et d'argent, repose sur quatre principes fondamentaux :

    1. la fiabilité du refuge, ou comment éviter les ports piégés,

    2. la résignation face aux éléments, ou comment rester à quai quand ils sont en furie,

    3. le lien viscéral avec la terre nourricière, ou comment s'extasier devant les potagers,

    4. la fécondité dans le face-à-face avec soi-même ou comment savourer le temps de la solitude.

     

     

    Le croisiériste, parce qu'il a ouvert son porte-monnaie, s'imagine que tous les ports l'accueilleront forcément à bras ouverts, qu'il fera forcément beau, que le banquet sera forcément prêt chaque soir, qu'il y aura forcément foule pour le divertir.

    Le navigateur, lui, est conscient que rien n'est acquis d'avance. Ni la sécurité des ports. Ni la clémence des éléments. Ni l'accès aux produits frais de la terre ferme. Ni la survie en solitaire, encore moins, le bonheur de la solitude.

    Somme toute, quand Joschua (Slocum) et Joseph (Conrad), dont tu es si admiratif, transcrivaient leurs expériences, ils n'ont parlé que de tout cela, certes avec le talent de conteur et la verve d'écrivain.

    Dans le Voyage du Liberdade et autres récits de la mer de Joschua Slocum, on peut lire :

    " Nous passions sur un banc et la mer brisait sur le haut fond ! Une seconde vague arrivait, énorme, et se dressait, haute, plus haute, toujours plus haute, jusqu'à ce que rien ne pût soutenir plus longtemps la montagne d'eau ! Elle parut alors marquer un temps d'arrêt, puis s'écroula comme pour mieux nous engloutir et nous emporter dans sa furie dévastatrice. Barre dessous, je ne pouvais rien faire de plus, sinon prier. La manœuvre fit brutalement virer le canot, étrave face au danger, tandis que, le souffle coupé par l'anxiété, nous nous apprêtions à affronter la suite. Nous avions à peine eu le temps de murmurer " Sauvez-nous, Seigneur, ou nous allons périr..." que la vague brisait avec une violence terrifiante...et passait en nous laissant là, tremblants, dans la main de Dieu, réduits plus que jamais à l'impuissance."

    " Anxiété " et " impuissance ", on reconnaît là le double sceau de la navigation.

    Quand l'horizontalité ne conduit, de toutes parts, qu'à des impasses, la seule issue de secours, c'est la verticalité, qu'il faut chercher en se replongeant dans soi-même. D'où l'évocation et l'invocation de la transcendance, qui est interne et non externe.

    A quoi pourrait bien servir la suite si tout est déjà dit, écrit et vécu ? A la manière des variations qui développent un même thème musical en l'ornant différemment à chaque fois, tes autres périples seront des variations de ce voyage initiatique. Les quatre problématiques majeures sous-tendront chaque voyage, il faudra prêter attention à la nuance et exercer la finesse du regard pour que la répétition ne soit pas routine mais  renouvellement émerveillé.

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :