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De Lipari à Messina
Je ne voulais pas passer le détroit de MESSINE hier...
Je voulais me rendre sur MILAZZO, sur la côte nord de la SICILE, y déposer Minh, attendre les meilleures conditions de vent et de mer, à MILAZZO si ces conditions se présentaient rapidement, où retourner à LIPARI ou TROPEA ou GIOIA TAURO si celà devait durer quelques jours. Je voulais attendre la conjugaison parfaite entre un vent faible, de dos, une mer plate, un coefficient de marée bas, faire le passage de jour, arriver au port de jour, passer le détroit au soleil, sans nuages, ni brume. Bref. Peu de chose en vérité !!!!
Bon. Ça, c'était la théorie.
La réalité est qu'une tempête arrive sur la zone et qu'elle risquait de m'immobiliser à MILAZZO pour une petite semaine... Et là, c'est pas le top pour mon porte monnaie...
La situation prévisionnelle : Vent jusqu'à F9
Et vagues jusqu'à 6 mètres !
Bon. Une partie de campagne entre potes, non ?
Bref. Pour échapper à ces jolies couleurs, malgré un petit vent annoncé de face, malgré un coef de marée à 84 (haut donc), malgré des nuages annoncés, avec Minh, On prend la décision de passer le STRETTO DEL MESSINA.
Je choisis mon créneau d'entrée dans le détroit entre 13h30 et 13h45. C'est précis, hein ?
Mon but est de passer le détroit à la fin de la descendante et juste avant la montante pour échapper aux 6 becs de SCYLLA et à la dentition aiguë de CHARYBDE ! Bref échapper à ça...
...Pour passer avec ce régime de courants :
Et ben... A part 3 vaguelettes et 2 petits remous, tout s'est bien passé. Y'a rien de plus à dire. Et c'est déjà pas mal !
Sinon ?
Question météo, la suite n'est pas drôle non plus à MESSINA !
Le jaune, c'est du vent F6 et rafales à F8, et le vert du F6 rafales à F7. (Moi, j'aime que le bleu !)
Quand on sait que dans le détroit y'a du catabatique qui chevauche le vent régnant, et ben on a pas envie d'y rester. Donc, dimanche, normalement, je vais quelque part !
La carte des 46 miles entre LIPARI et MESSINE
Voilà, c'est fini.
A bientôt
Tags : vent, messine, passe, detroit, lipari, blog, océanis 393
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Commentaires
Jeudi soir, conseil de guerre à Marina Corta, au pied de l'acropole liparote.
Subir l'exaction des brigands de Milazzo, ou revenir sur ses pas et moisir dans le désœuvrement. S'offrir en sacrifice sur l'île ou s'imposer une errance insipide sur la presqu'île. Topographiquement et symboliquement, choisir entre Charybde et Scylla. Impasse évidente, tourment insupportable, crise insoluble. Crise insoluble tant que la philosophie n'est pas encore intervenue. Mais de quelle utilité la philosophie pouvait-elle bien être en pareille situation, surtout quand les cartes marines du site Lamma s'enflammaient d'heure en heure et que l'encerclement par la tempête signifiait l'imminence de l'immobilisation du Zeph ? La philosophie préconise de chercher la solution en s'élevant au degré supérieur. Pour ne pas avoir à choisir entre la Sicile et la Calabre, on traverse le détroit. Pour ne pas avoir à choisir entre le Charybde et le Scylla de l'époque moderne, l'équipage a suggéré au capitaine de défier le Charybde et le Scylla des temps homériques.
Merci à toi, acropole de Lipari, qui nous a donné la lumière, comme jadis, ta sœur à Athènes avait inspiré Thémistocle et Périclès !