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SIFNOS, KASTRO !
Une dernière visite sur l'île de SIFNOS avant de la quitter pour l'île de PAROS.
Il faudrait beaucoup de temps pour visiter chaque île... On a beaucoup de temps, en fait ! Mais c'est le beau temps qui nous manque ! Le beau temps (pas de vent supérieur à 25 nœuds). Ainsi que des infrastructures portuaires où tu peux abandonner le bateau plusieurs jours...
A SIFNOS, y'a bien le port et ses quelques pendilles, mais y'a aussi le catabatique qui rend les manœuvres des autres équipages, et surtout ceux des locations, difficiles et parfois périlleuses pour ton propre bord ! Surtout quand le catabatique est de travers !
Alors t'es obligé d'être souvent présent aux heures habituelles où tu sais que les charters vont arriver !
En cet instant (on est le 20 mai), le bateau est along side dans un coin de la marina abandonnée de SYROS, le temps de laisser un coup de vent rafaleux s'épuiser. Et j'ai le loisir d'ausculter depuis le quai les éraflures que le ZEF a subies ! Le rail de fargue est poinçonné par de nombreux impacts de ceux qui ont manœuvré avec un poil de dilettantisme, un poil d'inexpérience et une grosse touffe d'inconscience !!!
Et alors même que la beauté du KASTRO s'offre à nous par des ruelles tortueuses et fleuries, ...
Alors même qu'on découvre à chaque pas des coins presque secrets, ben j'ai toujours mon esprit un peu tiraillé par un ZEF que je sais être seul et à la merci des navigateurs les plus téméraires (et inconscients) qui vont improviser une manœuvre dans le vent parce qu'ils ont un RDV quelque part ou parce qu'ils ont payé cher leur location et qu'ils veulent la rentabiliser !
Beaucoup de marins expérimentés que j'ai rencontrés m'ont tous (TOUS) dit que le danger, en mer, plus que la mer elle-même, plus que le vent, c'est ton calendrier ! Tes impératifs horaires ! C'est d'avoir un RDV quelque part qui t'oblige, qui te pousse et parfois te contraint à affronter le temps qu'il fait, quel que soit le temps qu'il fait !!!
Et ça, ça crée beaucoup de dangers dans les ports ! Et même dans les mouillages d'ailleurs !
Bon. On poursuite la visite du KASTRO...
...
Vous remarquez que je n'ai plus rien à dire ? Juste contempler !
Et c'est ce que je fais !
Hier, au port, par vent nul, un bateau de loc, des Allemands, est arrivé. Il a mouillé à côté de nous. Rien à dire. Sa manœuvre était propre. Chacun avait un rôle précis et défini à l'avance. Et chacun s'y est tenu.
On a dû leur dire qu'il y avait des pendilles par ici. Mais là où ils se sont mis, toutes les pendilles étaient utilisées. Qu'à cela ne tienne, ils sont allés décrocher une pendille d'un bateau qui, hivernant à flot, en avait deux !
Jamais (JAMAIS), au grand JAMAIS, je ne me serais permis d'ôter une amarre d'un bateau, pour la prendre à mon propre compte !!! Mais eux, si !
Et c'est ça qui est dangereux !
Ils auraient aussi pu croire que j'avais deux pendilles puisque y'avait deux brins qui pendaient à droite et à gauche de mon étrave.
Il y avait bien deux amarres qui plongeaient dans l'eau. Mais sous l'eau, ces deux amarres ne rejoignaient plus qu'une seule chaîne !!! Ce qui fait qu'en fait je n'avais qu'une pendille !
Y z'auraient pu aussi avoir l'idée de décrocher du ZEF ce qu'ils pensaient être une seconde pendille... Et le ZEF qui n'avait pas mouillé serait parti au tas !
Bon. J'étais présent. Et j'ai expliqué que mes deux pendilles n'en formaient qu'une seule ! Mais si je n'avais pas été présent ?
Si je devais vous raconter toutes les histoires de manœuvres foireuses que j'ai pu éviter par ma seule présence à bord, on n'en finirait plus !
Et si le ZEF pouvait raconter l'origine de tous les impacts sur son rail de fargue, peut être que j'oserais distribuer quelques baffes ?
Bon. On continue la visite ?
Hier. Seulement hier, alors que le vent souffle à F9 et que les prévisions météo ont donné l'alerte il y a plus de 5 jours, j'ai dû aider FRANCIS, un plaisancier avec qui on a bien sympathisé, à refaire l'amarrage complet d'un gros cata de loc parce que ces messieurs se sont dit qu'avec 3 ficelles de la taille de mon petit doigt, leur bateau de 10 tonnes allait tenir dans le vent ! Forcément, les ficelles ont cassé dans les rafales. Moi, j'm'en foutait royalement que leur beau cata s'explose sur le quai ! Mais il menaçait aussi terriblement le bateau de FRANCIS ! Alors on s'est échiné à faire le boulot ! Avec nos propres amarres !!!
Bon. On avait dit qu'on poursuivait la visite du KASTRO, non ?
- Ben oui, mais y'a plus de photos !
- Bon. Ben c'est fini alors !
Tags : sifnos, kastro, voyage en voilier, grèce
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Commentaires
1FifiVendredi 20 Mai 2022 à 13:51MAG NI FiQUE ! Réserve nous un petit studio vue sur mer avec place de bateau en bas ,on arrive tous de suite!Répondre
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