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Scauri
Hier, j'ai fait 40 kms A/R à vélo pour aller voir Porticciolo Romano. Heureusement, il n'y avait aucune côte. Que du plat. Parce qu'avec le petit vélo pliant, avaler les kms nécessite quand même beaucoup d'efforts !
La destination en valait la peine.
En dépit de son nom, même si l'idée d'un port romain me faisait plus rêver, il ne s'agit en fait ici que de la version romaine d'une ferme à poisson. Un vivier quoi. Mais le vivier est joli !
Bon. je ne vais pas vous bassiner (c'est le cas de le dire) avec mon port romain !
Sur le chemin, au final, peu de chose à voir. Juste une ambiance. A l'image de ce chantier où des passionnés construisent leur rêve à coup de soudure, de sablage, de peinture...
J'aime cette ambiance presque romanichelle. En même temps, c'est fou de voir par quoi certaines gens passent pour accomplir leur rêve. En espérant que le rêve, après des années de labeur, ne s'arrêtera pas dans un port quelconque parce que le vent aura été ce jour là trop tempétueux. Combien de bateau issus de rêve, ne serait-ce qu'à Port Napoléon (mon port d'attache), ne prendront jamais la mer ? Combien de bateau sont à vendre parce que le rêve a été mis à mal par le mauvais temps ou seulement par le mal de mer ?
La route longe la mer sauf quand ce sont des résidences qui en condamnent l'accès.
A SCAURI, le port est minuscule, juste pour accueillir des petits bateaux. Mais l'ambiance est tranquille et sereine.
Bon je me dépêche un peu parce que aujourd'hui, j'ai 50 miles à faire jusqu'à NETTUNO. Normalement le vent F3 au départ et F4 à l'arrivée devrait être du portant.
Bon une derrière pour vous agacer un peu. Parce que, même si c'est un vivier, moi, j'y vois un port. Certes pas pour la galère de Jules, mais pour quelques barques marchandes.
A bientôt.
Tags : port, reve, scauri, italie, nettuno, romanichelle, zéphyros, croisière, voyage
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Zeph, te souviens-tu du cousin éloigné qui a vu à Salerno, dix jours avant toi, les mouettes posées sur la tête des pingouins ? Te souviens-tu qu'il gisait, depuis Noël, sur le rivage occidental de l'Adriatique, tel un corps sans vie, dans l'antichambre de la mort ?
Cette fois-ci, c'en est fait, le rêve de l'hiver grec est définitivement fini pour lui. Rêve éventré, rêve explosé. Rêve éventré avec la douleur quand on est transpercé. Rêve explosé avec la dislocation du corps et l'éparpillement aux quatre vents.
Zeph, ton capitaine redoute le fracas des vagues, qui renvoie l'image de l'embarcation brisée. Ton capitaine redoute aussi le ressac, qui entraîne de façon irrésistible et projette de façon sauvage. Zeph, le ressac pour ton cousin a été d'une telle violence qu'il a éclaboussé au-delà de la chaîne des Apennins et du massif des Alpes. Quel morcellement ! Quel émiettement !
Avant, les marins et le bateau ne formaient qu'un. Maintenant, une immensité les sépare. Avant, le capitaine et l'équipage ne formaient qu'un. Maintenant, une immensité les sépare aussi. Avant la dispersion, il y a eu l'écartèlement, ô combien douloureux !
Douleur double, deuil double. Deuil par rapport à la Grèce, parce que son rivage, le rivage oriental de l'Adriatique, est resté cruellement inaccessible pour ton cousin. Deuil aussi par rapport à l'avenir de ce côté-ci de la mer.
Hasard des calendriers certes, mais hasard très troublant. L'oraison funèbre de ce matin, sur les rêves échoués et brisés, est en résonance avec les lamentations de ce soir, sur le sort funèbre de ton cousin. Bienvenue aux larmes comme lorsque le valeureux Achille pleurait la disparition de Patrocle.
On n'entre pas dans la mer pour plaisanter.