• SALINA 2/2

    Quelques photos des paysages verdoyants

    Beaucoup d'arbres qui se mélangent aux cactus. On loue une mob pour parcourir la 20 taine de kms de route étroites et sinueuses.

     Dans les environs de la lagune de LINGUA

     

     

    Le village de MALFA

    SALINA 2/2

     

    SALINA 2/2

    Sur les hauteurs de RINELLA

    Le nez dans les coquelicots

    Le hameau de POLLARA, perché et perdu sur son plateau, ancien cratère du volcan dont une partie s'est effondrée en mer.

     

    Nous

    Pause déjeuner sur un muret à MALFA

    A RINELLA, à l'ombre de "Bernadette"

    Sur les hauteurs de RINELLA

    Dans ce champs coloré, j'y cueille de grosses fèves à manger crues.

     

    Vous l'aurez compris, SALINA est notre île préférée !

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • Commentaires

    1
    Fifi
    Mardi 26 Avril 2016 à 14:13

    "Rinellla et Bernadette ",tableau qui aurait pu être dépeint il y a plus de 60 ans :"les corailleurs ,Loulou à l'ombre de la petite Renée,après un journée de pêche à la palangrote,au filet ou à la dynamite.....la belle vie.

    2
    RP
    Mercredi 27 Avril 2016 à 02:08

    Venons-en à l'hospitalité émanant des humains.

    Sur la première photo de la série publiée ci-dessus, il y a à la fois le cadre géographique et le nœud sulfureux de la question.

    Vers le centre de l'image, un peu avant l'horizon, on distingue un bosquet de cyprès, qui indique l'emplacement d'un cimetière, dont on devine quelques tombes. Vision magnifique, qui s'offrait sur la route du Sud, de Santa Marina à Lingua. Première halte du scooter, pris en mains depuis seulement quelques minutes.

    Poursuivons notre route vers le Sud. Au retour, nous reviendrons sur cette première halte.

     

     

    Autre cadre enchanteur : une lagune paisible, gardée par un phare hiératique. A proximité, dans un champ parsemé de coquelicots, un homme glanait. Réagissant immédiatement aux sonorités enjouées d'un simple " Buon giorno ! ", l'homme a offert au voyageur égaré une pleine poignée de fèves fraîchement cueillies, non sans expliquer comment ouvrir la cosse et enlever le germe, pour une dégustation in situ optimale. Partage spontané, beauté de l'authentique. Instant de grâce.

    Le spectacle de la quiétude du cimetière aurait pu l'être aussi. Nous nous sommes activés pour en garder une trace numérisée, dès que nous avons reconnu la silhouette des cyprès. Pour garer le scooter, nous avons jeté notre dévolu sur un morceau de trottoir bien horizontal. Là-dessus, a surgi une furie qui nous a enjoint de déguerpir, prétextant que l'emplacement était une " proprietà privata ". Certes, une chaîne était censée marquer la limite entre le privé et le public. Mais cette chaîne gisait par terre, et était enfouie sous la poussière du trottoir, ce qui nous a fait croire que le lieu était désaffecté. Le capitaine a " demandé " deux minutes de dérogation. A dire vrai, il n'a pas " demandé " : il a " quémandé ", car il a adopté le ton de la supplique. Deux minutes de dérogation, qui seraient deux minutes de générosité, de bonté. La " mégère non apprivoisée ", comme dirait Shakespeare, n'en avait cure. Elle restait inflexible. Sourcils fardés et lèvres pincées, elle déblatérait dans un flot de paroles pour exiger que nous partions " subito " ! Sa dureté de cœur et son attitude impitoyable ne pouvaient que susciter une riposte inattaquable, quant au contenu et à la forme grammaticale : " Retorica ! Retorica ! Ma per l'ospitalità, niente ! "

    Voilà à quoi servait la rhétorique : à justifier l'exclusion et à pratiquer l'expulsion.

    Chronologiquement, l'épisode du cimetière a eu lieu avant celui de la lagune. Si le récit a modifié l'ordre dans la description détaillée, c'était pour mettre en avant ce qui était encourageant, au détriment de ce qui était déprimant.

    Ce n'est pas un hasard si les plus nantis sont les plus pingres, et que les plus démunis sont les plus généreux.

    Vingt-cinq siècles auparavant, les Grecs ont connu pareille mésaventure. Par jeu et par réflexe satirique, ils l'ont condensée sous la forme de masques de théâtre, qui font actuellement la réputation du Musée Archéologique de Lipari.

    Dépeint en 3D, pour l'éternité, voici le visage de l'avarice :

     

     

    Humour des divinités. Leçon sur les masques du théâtre grec, la veille. Le lendemain, exercice d'identification à Salina, sur la route du Sud, de Santa Marina à Lingua !

    3
    RP
    Jeudi 28 Avril 2016 à 22:15

    Le trésor de Salina, c'est l'eau. L'eau qui donne la vie, au sens propre comme au sens figuré.

    Au sens propre, vie physique, vie physiologique. Éclosion et régénération cellulaires. Principe vital pour la sustentation matérielle. Floraison pour égayer les tuniques de  Δημήτηρ – ΔΗΜΗΤΗΡ .

    Au sens figuré, vie dans la liberté et la dignité, que sont venus chercher les Grecs contraints de quitter leur Péloponnèse natal pour fuir l'oppression ottomane. Grâce à l'eau de Salina, la terre d'exil est devenue une terre de survie et une terre de mémoire.

    Un élément véhicule à la fois le message de la vie au premier degré et celui de la vie au deuxième degré : le ceps de vigne, emmené de la lointaine Μονεμβασία – ΜΟΝΕΜΒΑΣΙΑ  , et transplanté sur le sol de l'archipel éolien.

     

     

    Elle est là, la vigne partagée par le Péloponnèse, et désormais si florissante grâce à l'eau de Salina. Sur une terre sans eau, aucune vigne ne pousse. Pas de vin, donc pas de breuvage pour  

    Διόνυσος – ΔΙΟΝΥΣΟΣ  , pas de nectar pour les Olympiens.

    Perpétuation d'une spécificité viticole, d'un savoir-faire ancestral, du souvenir des aïeux.

     

     

    Il y a quelques années, Capitaine, tu es allé en mob jusqu'à  Μονεμβασία – ΜΟΝΕΜΒΑΣΙΑ   , mais en ignorant tout des migrations de l'époque moderne. A présent, tu viens de faire le tour de l'île de Salina, en mob aussi. Ainsi la boucle du célèbre breuvage du Péloponnèse est bouclée. La boucle du vin a pu se refermer grâce à l'eau de Salina.

    D'une terre surgissant de l'eau à une autre terre surgissant de l'eau, le lien est dans la similitude des topographies, dans la filiation des sucs de la Terre, dans la parenté des mots. Les mêmes sonorités pour nommer la terre d'origine, en pays hellène, et désigner la sève emportée, comme une relique, un porte-bonheur, pour la survivance en terre d'exil.

     

     

     

    Le   λογός – ΛΟΓΟΣ   constitue le lien indéfectible à travers les âges, les générations, les époques.

    Le départ des Grecs de Μονεμβασία – ΜΟΝΕΜΒΑΣΙΑ  était une migration contrainte. En leur permettant de s'installer sur le sol éolien, et d'y faire prospérer les ceps amenés du Péloponnèse, l'eau de Salina assure la survie du souvenir.

    La navigation, la tienne, celle de Joschua ou de Joseph, est une migration consentie. L'eau douce, qui nourrit les proches restés sur le rivage et leur permet d'endurer l'attente, fortifie le souvenir de la vie.

     

     

     

    Assurer la survie du souvenir quand la migration est contrainte.

    Fortifier le souvenir de la vie quand la migration est consentie.

    Des quatre éléments : la terre, l'air, le feu et l'eau, qui constituent le cosmos, l'élément aqueux est celui qui participe directement et le plus à la constitution de la mémoire.

     

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