-
Le jardin de Thalès
La première découverte du jardin de Thalès a souvent lieu à l’époque du collège, dans l’univers des droites parallèles. Puis il se peut que la visite se poursuive quelques années plus tard, avec le jardin de la sagesse, qui s’est épanoui sur les rivages de l’Anatolie, dont Milet était l’un des plus beaux fleurons.
Thalès de Milet, qui faisait partie des Sept Sages de la Grèce antique, considérait l’Égypte comme la source de tout savoir.
Les paysages du Nil étaient indissolublement liés au jardin où le corps et l’esprit de Thalès aimaient se mouvoir.
Une semaine après le passage à l’an neuf, l’Aventy a offert au Zeph une réception avec des papyrus graciles qui ondulaient au vent, des canards grassouillets qui se pavanaient et un félin espiègle qui s’ébrouait entre deux câlins.
Ce décor inattendu suscitait l’émerveillement du Zeph à cause de l’évocation du jardin mental et affectif de Thalès.
La pensée de Thalès reconnaissait la place prépondérante de l’eau dans l’organisation du monde. Des quatre éléments participant à la constitution du cosmos, celui qui avait la primauté était l’élément aqueux.
Signe des temps : au moment où l’Aventy recevait le Zeph, la terre et les cieux regorgeaient d’eau, comme pour appuyer la pensée de Thalès.
Saturation de l’air par l’élément aqueux avec la brume qui enveloppait le palmier.
Eau du ciel à profusion, avec la rosée qui perlait sur les feuilles du laurier.
La cité portuaire de Milet était située à l’embouchure du Méandre, réputé pour ses sinuosités.
L’Aventy n’a cessé d’offrir à la vue du Zeph de multiples représentations stylisées des coudes du fleuve. Géométrisation des changements de direction, cheminements parallèles des berges, alluvions polychromes.
De nouveau, omniprésence de l’élément aqueux à travers les méandres qui encadraient chaque compartiment du cosmos.
Méandre au-dessus de la tête, pour l’eau qui était en suspension dans la voûte céleste.
Méandre au sol, pour l’eau qui effleurait sous les pieds.
Le jardin de Thalès ne craignait pas d’exhiber sa fécondité.
Grappes destinées la dégustation immédiate, ou réservées à la fermentation.
Le jardin de Thalès n’avait pas peur de montrer sa coquetterie.
Branches, feuilles, fleurs et fruits étaient combinés avec raffinement grâce à d’innombrables procédés de symétrisation.
Trajets rectilignes ou chemins ondulants, les croisements se multipliaient pour évoquer le plaisir des rencontres au sein du jardin de Thalès. Et les enchevêtrements se déployaient avec élégance pour chanter l’idéal d’harmonie que poursuivait la sagesse milésienne.
Ce n’est pas anodin que Milet, la patrie de Thalès, soit omniprésent au cours de ces toutes premières agapes de 2018, organisées par l’Aventy en l’honneur du Zeph.
Pour cette année nouvelle, l’Aventy a prévu de mettre le cap vers l’Est, jusqu’à la mer Égée. Et de là où l’Aventy a établi ses quartiers d’hiver, il suffirait de suivre la même latitude pour arriver à Milet.
Il en serait de même pour le Zeph, peu de temps après, quand il aurait franchi le détroit de Messine.
Capitaines, fortifiez les gouvernails ! Équipages, tenez-vous prêts !
L’hiver donne à contempler le jardin symbolique de Thalès.
Et quand l’hiver se sera retiré, ce sera la réalité physique du jardin de Thalès qui tendra ses bras à l’Aventy et au Zeph.
L’accès au jardin de Thalès se pare du charme des scènes pastorales.
Le berger guide le marin dans ce retour aux rivages antiques.
Horizon milésien, béni sois-tu !
-
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment
Ajouter un commentaire