Après avoir dit merci au Roch’hir pour les belles retrouvailles à Χίος (transcription : Khios), le Zeph est parti le lendemain :

 

 

Sur la photo, c’est le museau du Zeph qui se trouvait au premier plan.

La douceur de la lumière provenait du fait que le soleil était sorti il y a seulement une heure.

Le premier voilier à bâbord du Zeph était le Roch’hir. Celui-ci avait laissé contre le mur qui protégeait des vagues deux vélos pliables. Quand nous étions venus vers le Roch’hir pour son apéro de l’avant-veille, nous avions vu son capitaine arriver sur l’un des vélos pliables, avec un énorme sac de glaçons, qu’il venait d’acquérir auprès d’une station-service. Le geste de dévouement, réalisé au nom de l’amitié, a profondément ému le mousse.

Le cadre paisible s’appréciait encore plus quand il se faisait l’écho de l’harmonie entre les êtres.

La paix, extérieure et intérieure, était un augure très encourageant pour la route jusqu’à Λέσβος (transcription : Lesbos).

Les voiles ont généreusement participé à l’enchantement de la glisse :

 

 

La photo montre la conjonction des forces favorables au sommet du mât.

Y avait-il l’équivalent au pied de celui-ci ? Regardez donc :

 

 

Non loin du pied du mât, en bas de l’étai, le Capitaine, qui laissait sa tête se reposer sur le bord inférieur du génois, savourait le rêve de la mer, magnifiquement comblé par les divinités.

De tels instants de confiance et de détente étaient extrêmement précieux.

Pendant que cet article était en gestation, une co-équipière du capitaine du Roch’hir, que nous avons revu très récemment, à Ικαρία (transcription : Ikaria) cette fois-ci, soutenait que la problématique de la navigation ne pouvait pas ne pas inspirer le mousse. Avec cette déclaration présente à l’esprit, découvrons le tableau que le mousse a créé grâce à cette inspiration :

 

 

Il y avait une fleur centrale, dont les cinq pétales étaient évoqués par des tranches de pêche. Une cerise occupait la position du pistil.

Un plan élargi montre que cette fleur s’épanouissait sur un parterre composé de plusieurs sortes de choux. On pouvait reconnaître le chou blanc, le chou rouge et le chou-fleur.

 

 

Il s’agissait de la salade préparée pour le repas de la mi-journée. L’assaisonnement était fait avec une sauce au gingembre.

C’était l’image de la tonicité, sans aucun conflit parasite.

Les choses continuaient à se montrer paisibles jusqu’à l’arrivée à Λέσβος. Jugez-en par vous même :

 

 

Aucune agitation n’était perceptible, ni dans la Nature, ni au sein de la famille humaine.

La paix, douce et onctueuse, fécondait chaque instant.

Le balcon posé sur la mer à Λέσβος était le balcon du confort, mental bien sûr, mais aussi physique.

En effet, la marina mettait à notre disposition, gratuitement, une machine à laver le linge.

Sans tarder, nous avons veillé au confort de l’épiderme en débarrassant nos étoffes de toute trace de sel, que celui-ci soit exogène ou endogène :

 

 

Sur la photo ci-dessus, il n’est pas difficile de reconnaître le Zeph, même lorsque l’éolienne tricolore n’était pas visible. En effet, le linge qui séchait au soleil était, pour le Zeph, le pavillon de la vie authentique, sans fard et sans simulacre.

Sur la gauche de la photo, le Capitaine, vu de dos, venait de sortir de la buanderie avec le flacon de lessive dans la main droite.

La grande mobilité de l’air chaud accélérait le séchage :

 

 

Le pragmatisme en arrivant à Λέσβος charmait à la fois le toucher et l’odorat.

Le balcon posé sur la mer à Λέσβος était celui du bien-être et de la prospérité.

À Λέσβος, la proue du Zeph regardait le Sud tandis que la poupe s’orientait vers le Nord. Le Zeph avait l’Est à bâbord et l’Ouest à tribord :

 

 

L’inévitable vis-à-vis avec l’Ouest, où étaient aménagés de nombreux espaces de dégustation, soulevait tout naturellement la question suivante : « Où trouver le véritable plaisir gastronomique ? Chez soi ou ailleurs ? »

Il y avait là un défi que le Zeph se devait de relever.

Le voici qui retroussait ses manches :

 

 

La photo montre l’espace interne du Zeph, avec ses casseroles.

Dehors, un arbitre attendait la démonstration du Zeph : c’était le disque lunaire, dans sa plénitude, c’est-à-dire dans l’objectivité la plus totale.

 

 

Qu’a produit le Zeph pour le premier dîner après l’arrivée à Λέσβος ? Une symphonie avec les tons de l’ocre. Il y avait l’ocre roux du poulet caramélisé, l’ocre ambré des poires rôties et l’ocre brun des pétales d’oignon :

 

 

La photo ci-dessus montre l’assiette du Capitaine, dont la bordure bleu foncé rappelait les profondeurs de la mer.

Voici l’assiette du mousse :

 

 

Le bleu du ciel indiquait que le mousse se plaisait à s’occuper des choses d’en haut.

Quant au premier repas de la mi-journée après l’arrivée à Λέσβος, le Zeph a réalisé une composition basée sur les variations de la couleur rouge. Il y avait une couronne centrale, faite de cerises :

 

 

La couronne extérieure faisait alterner l’enveloppe rouge de la pêche, les filaments de chou rouge et les rondelles de tomate :

 

 

Voilà comment le Zeph a préservé son esprit indépendant.

Le balcon posé sur la mer entre Χίος et Λέσβος était le balcon de l’aisance.