• Le balcon posé sur la mer (4) entre Χαλκίδα et Κάραβος

    Le balcon posé sur la mer a quitté la Marina de Χαλκίδα au lever du jour pour se diriger vers le Sud. L’œil joueur de l’astre diurne courait après la coque en restant légèrement à bâbord :

     

    Le balcon posé sur la mer (4) entre Χαλκίδα et Κάραβος

     

    Puis l’empreinte du disque solaire s’est métamorphosée en mille ocelles pour donner à l’escorte plus de joie :

     

    Le balcon posé sur la mer (4) entre Χαλκίδα et Κάραβος

     

    Nous sommes passés sous le nouveau pont de Χαλκίδα comme si c’était un arc de triomphe :

     

    Le balcon posé sur la mer (4) entre Χαλκίδα et Κάραβος

     

    En effet, nous avons triomphé du chagrin, du doute et du désespoir.

    Une énergie nouvelle animait le Zeph qui se trouvait dans la configuration de la flotte grecque, commandée par Agamemnon, quand le vent favorable s’est mis à souffler de nouveau.

    À tribord, c’était l’Aulide, sanctifiée par le sacrifice d’Iphigénie :

     

    Le balcon posé sur la mer (4) entre Χαλκίδα et Κάραβος

     

    Sur le rivage sacrificiel, l’industrie moderne a élevé ses hauts fourneaux, non sans faire allusion à l’épopée homérique.

    En effet, sur les façades de la modernité, apparaissaient des voiles peintes.

    Sur la gauche de la photo, on pouvait voir un groupe de voiles de couleur ocre jaune.

    Ce dévoilement a eu lieu parce que la lumière du soleil venait de la rive Est, qui se trouvait à droite de la photo.

    Au lever du jour, on voyait mieux et on comprenait mieux.

    Voici le groupe de voiles de couleur ocre jaune :

     

    Le balcon posé sur la mer (4) entre Χαλκίδα et Κάραβος

     

    Le groupe comprenait quatre voiles qui se suivaient. Celle qui se trouvait en tête représentait le vaisseau amiral tandis que les trois autres évoquaient le reste de la flottille.

    La couleur ocre jaune faisait allusion à l’or troyen, que convoitait toute la flotte grecque.

    Sur le rivage de l’Aulide, la modernité a exhibé d’autres groupes de voiles.

    Au Sud du groupe ocre jaune, il y avait le groupe pourpre :

     

    Le balcon posé sur la mer (4) entre Χαλκίδα et Κάραβος

     

    Là encore, le vaisseau amiral était représenté par la voile qui dépassait par ses dimensions toutes les autres.

    Le pourpre, c’était la couleur du pouvoir royal. Ici, il évoquait le commandement suprême d’Agamemnon, le Roi des rois.

    Il existait encore un troisième groupe de voiles, peintes en bleu. Ce groupe se situait au Nord du groupe ocre jaune.

     

    Le balcon posé sur la mer (4) entre Χαλκίδα et Κάραβος

     

    Le bleu était la couleur du prince.

    Le groupe de voiles bleues représenterait les autres rois grecs qui s’étaient ralliés à la cause d’Agamemnon.

    Au soleil du matin, c’était le groupe ocre jaune qui était le plus visible. Autrement dit, la lumière du jour naissant révélait que la véritable motivation de l’expédition punitive des Grecs, ce n’était pas la récupération d’Hélène, l’ex-reine de Sparte, mais l’appât du gain !

    Pour revenir au Zeph, la glisse sur l’eau était sans heurt, sans secousse.

     

    Le balcon posé sur la mer (4) entre Χαλκίδα et Κάραβος

     

    La lumière du soleil, qui venait de l’Eubée, inondait le rivage de l’Attique.

    Le génois, qui se gonflait à bâbord, se délectait du souffle de l’optimisme :

     

    Le balcon posé sur la mer (4) entre Χαλκίδα et Κάραβος

     

    Le Zeph se laissait chatouiller le museau par des rayons de soleil taquins :

     

    Le balcon posé sur la mer (4) entre Χαλκίδα et Κάραβος

     

    L’impact de la lumière se trouvait toujours à bâbord car l’astre du jour était encore loin de son zénith.

    La photo du museau éclairé sur le côté gauche a été faite une demi-heure avant le passage devant la clinique de Χαλκούτσι.

    Διονύσης, le chef de la clinique, à qui le Capitaine avait dit la veille : « I love you ! », nous avait fortement conseillés de faire le test de la solidité de l’articulation entre la quille et la coque, en soumettant cette articulation à des poussées contraires.

    Ce test, qui devait faire partie de l’examen probatoire de la veille, a été décalé par le Capitaine à ce matin, quand le Zeph repasserait devant la clinique, pour profiter de la proximité de celle-ci, au cas où la quille lâcherait.

    Coup de théâtre : le programme de vérification de la solidité de la quille selon la méthode de Διονύσης n’aurait pas lieu, telle a été la décision du Capitaine quand nous nous apprêtions à repasser devant la clinique.

    La décision du Capitaine peut être perçue à plusieurs niveaux.

    D’abord, au niveau technique, le Capitaine a jugé que le résultat probant obtenu par la méthode homéopathique suffisait.

    Ensuite, au niveau psychologique, la décision du Capitaine indiquait que nous avons repris suffisamment confiance en nous-mêmes pour décider désormais par nous-mêmes de notre propre sort. Autrement dit, la convalescence était terminée, la guérison était définitive.

    Troisièmement, au niveau de l’éthique, c’est le patient qui a le dernier mot et non le médecin, selon la déontologie française.

    Le GPS a enregistré la position géographique du Zeph au moment où le Capitaine a repris les rennes du destin de celui-ci. Voici la carte de l’indépendance d’esprit :

     

    Le balcon posé sur la mer (4) entre Χαλκίδα et Κάραβος

     

    L’emplacement de la clinique y était indiqué par le nom KHALKOUTSION, qui était, en caractères latins, la version littéraire de Χαλκούτσι (transcription : Khalkoutsi).

    Ainsi, après le passage devant la clinique, nous portions l’entière responsabilité de tout ce qui pourrait arriver au Zeph.

    Il fallait de la maturité et du courage pour accéder à cette prise de conscience.

    Le cosmos nous a accompagnés dans cette affirmation de nous-mêmes. La lumière du soleil, qui s’était répandue à bâbord, ruisselait maintenant à tribord.

     

    Le balcon posé sur la mer (4) entre Χαλκίδα et Κάραβος

     

    Quelles têtes avions-nous face aux nouvelles responsabilités ?

    Dites-nous comment vous nous voyez à cet instant d’une grande gravité :

     

    Le balcon posé sur la mer (4) entre Χαλκίδα et Κάραβος

     

    Nous avions foi dans notre vigilance.

    Nous continuions à croire à la clémence des divinités.

    Du principe de l’indépendance, en matière de décision, à celui de l’autonomie, en matière d’alimentation, le pas était facile à franchir.

    Ainsi, à bord du balcon posé sur la mer, au large de l’île d’Eubée, des poivrons ont grésillé en compagnie des aubergines, parfumées avec des graines de fenouil, pour nourrir l’indépendance d’esprit qui tracerait désormais la route de l’évasion :

     

    Le balcon posé sur la mer (4) entre Χαλκίδα et Κάραβος

     

    Nous nous sommes restaurés quand le balcon était au large d’Αμάρυνθος (transcription : Amarynthos), célèbre par son sanctuaire d’Artémis. À ce moment-là, nous étions à une paire d’heures de la destination finale.

    Pour cette deuxième journée en mer, le terminus était Κάραβος (transcription : Karavos).

    Une heure avant l’accostage, le Capitaine préparait les amarres :

     

    Le balcon posé sur la mer (4) entre Χαλκίδα et Κάραβος

     

    Le balcon posé sur la mer entre Χαλκίδα et Κάραβος était le balcon de la guérison complète. C’était aussi le balcon de la proclamation d’indépendance et de l’affirmation de soi.

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  • Commentaires

    1
    anne
    Mercredi 24 Avril à 20:13

    je vous trouve heureux et apaisés, et très beaux !!

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