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Le balcon posé sur la mer (38-1) à Πάτμος. Le poème toscan. Strophe 3 (La gratitude du Zeph)
La seule réponse possible à la qualité est la qualité.
À Πάτμος (transcription : Patmos), le Βασίλισσα a offert au Zeph un καιρόϛ d’une qualité exceptionnelle. Il est normal qu’en retour, la gratitude du Zeph envers le Βασίλισσα ait une qualité équivalente.
Le lendemain des agapes dans la baie de Γροίκος (transcription : Grikos), le Βασίλισσα a rejoint le port municipal dans la baie de Σκάλα (transcription : Skala), là où le Zeph était amarré.
Voici le Βασίλισσα en train d’accoster le quai, devant la proue du Zeph :
Sur la photo, le Capitaine tentait de repousser le bateau ami afin que les défenses de ce celui-ci ne soient pas écrasées.
Le capitaine du Βασίλισσα, lui, était en train de préparer l’amarre à l’arrière. Celle de devant venait d’être attachée, grâce à la Muse du Βασίλισσα, qui s’était postée du côté de la proue.
Au moment où la photo a été prise, le Capitaine du Zeph s’arc-boutait contre le quai pour protéger le Βασίλισσα. Ce faisant, il s’adossait à la nef amie. La position du corps, même si elle était en faveur du Βασίλισσα, disait que le Zeph réussissait son séjour à Πάτμος parce qu’il s’adossait à la bonne volonté et au dévouement du Βασίλισσα.
Comme la marche arrière est beaucoup moins sollicitée que la marche avant, la lecture symbolique de la configuration spatiale mettait le Βασίλισσα devant le Zeph, dans la position de celui qui ouvrait la voie.
Effectivement, depuis une semaine, le Βασίλισσα ouvrait la voie au Zeph, avec efficacité, avec dévouement et avec art.
Le succès du premier jour, qui avait eu lieu jadis, à Πύλος (transcription : Pylos), demeurait le succès de toujours : des légumes al dente seraient servis pour le premier merci.
Qui dit « premier merci », sous-tend qu’il y en aura au moins un autre.
Effectivement, ce jour-là, le Zeph dirait merci au Βασίλισσα à deux reprises. Une première fois, avec les agapes de la mi-journée. Puis une seconde fois, avec le festin du soir.
Voici la table dressée pour le premier merci :
Pour sa porcelaine, la couleur choisie par la Muse du Βασίλισσα était le bleu clair du ciel. Son capitaine préférait le bleu foncé de la mer. Quant à l’autre capitaine, celui du Zeph, il était fan de l’ocre orangé de la capucine. Et le mousse du Zeph, lui, se délectait avec le rouge intense du coquelicot.
Voici donc le plat du mousse, pour le premier service :
Pour le premier service, il y avait des cylindres de concombre cru, coiffés par des filaments de carotte crue et posés sur de grands pétales de poivron rouge, qui avaient séjourné dans une marinade aigre-douce. Grâce à une sauce au gingembre, chacun complétait à sa guise l’assaisonnement.
Le deuxième service, lui, a fait appel à la chaleur de la cuisson. Mais tout devait arriver sur la table de manière absolument al dente !
Les petits pois représentaient les cargaisons de deux pirogues, matérialisées par deux poivrons filiformes : l’un, jaune et l’autre, orangé. La tête pensante de chaque embarcation était représentée par une cerise. Les deux pirogues n’allaient pas toutes les deux dans le même sens. Au moment du croisement, étaient échangées des salutations qu’évoquait le profil transversal de certains haricots verts. La fleur, faite avec des pétales d’oignon, illustrait la solidarité entre des personnes vivant sur l’eau.
Sur la photo, l’assiette qui présentait cette composition était bleue foncée : c’était donc l’assiette du capitaine du Βασίλισσα.
Après le deuxième service, il y a eu un troisième, qui recrutait uniquement des végétaux, pour rendre la digestion fluide et légère. Le chou-fleur était rissolé au wok avec des champignons :
Le clin d’œil ayurvédique était assuré par le raisin blanc, en raison de sa saveur à la fois sucrée et légèrement acidulée. La menthe fraîche apportait le complément de chlorophylle.
À bord du Zeph, les agapes sont toujours festives, ludiques et édifiantes.
En effet, c’était à l’occasion de ces agapes de la mi-journée que la Muse du Βασίλισσα a mis sur la table de la convivialité mais aussi du dialogue, l’une des questions les plus cruciales de la navigation, sinon la plus cruciale : il s’agissait du rapport entre le capitaine et le reste de l’équipage. Rapport de coopération, il va de soi. Or la coopération ne fait allusion qu’à la convergence des objectifs, mais ne précise aucunement la modalité pour que cette convergence s’accomplisse. Autrement dit, comment les ordres du Capitaine doivent-ils être exécutés ? Le sens critique est-il autorisé ? L’efficacité des manœuvres est- elle compatible avec l’exercice démocratique ?
La Muse du Βασίλισσα posait la vraie question concernant la viabilité d’une nef.
Grâce au Βασίλισσα, la joie à bord du Zeph n’était pas futile. Car elle se parait des choses essentielles et fondamentales.
Le second rendez-vous festif avec le Βασίλισσα avait lieu le même soir, à l’heure du coucher de soleil.
Voici la table dressée pour le festin du soir :
L’effervescence champenoise célébrait une amitié née sur les flots grecs.
L’aliment qui accompagnait le breuvage de l’euphorie, devait rappeler que la navigation, quand elle avait du sens, rendait la vie délicieusement croustillante : le mousse a donc préparé des rouleaux de printemps.
À son tour, le Zeph prenait en compte les convictions intimes du Βασίλισσα en matière de nutrition : aucune protéine animale n’entrait dans la composition de la farce qui garnissait les galettes de riz. Des crevettes , exclusivement, ont été utilisées :
Le protocole de cuisson, lui, demeurait inchangé.
Le croustillant était bien au rendez-vous :
Le croquant des rouleaux de printemps se mariait à merveille avec les bulles du champagne bien frais :
Le Βασίλισσα a prévu des notes de douceur pour clore le festin.
D’abord, avec un gâteau au miel :
L’intérêt de la photo était dans le reflet au niveau de la pelle.
L’aspect sous-jacent se référait aux qualités de cœur. En l’occurrence, s’y voyait la générosité.
Le Βασίλισσα a aussi apporté des rouleaux croustillants, fourrés à la pistache :
Dans la pelle, se reflétait le sens de l’équité.
À bord du Zeph, la joie de la convivialité n’était jamais vaine, car elle servait de tremplin à des considérations de la plus haute importance. En la circonstance, c’était encore la Muse du Βασίλισσα qui était pionnière dans l’échappée vers le second degré, non par provocation, ni par fantaisie, mais par amour de ce qui était beau. Et par rapport à l’éthique, l’essence du beau, c’est la bonté.
En effet, le lendemain de ce festin des retrouvailles, le Βασίλισσα devait quitter Πάτμος et voguer vers Κως (transcription : Kôs), à cause des impératifs sur le calendrier, qui étaient non négociables. La route ne s’annonçait pas très confortable pour le Βασίλισσα, mais celui-ci ne voulait pas différer le départ, de peur de prendre du retard par la suite.
Malgré cette nécessité qui était ressentie en tant que telle de manière unanime, la Muse du Βασίλισσα a livré son sentiment personnel par rapport à l’épreuve du lendemain. La Muse avait des craintes pour Bouboulina et Spiro, qui avaient constitué la garde d’honneur la veille, dans la baie de Γροίκος (transcription : Grikos).
Dans le chaos du vent et des vagues, Bouboulina et Spiro évacuaient par l’orifice supérieur du tube digestif tout ce qu’il y avait dans celui-ci. Ce n’était pas tant le travail de nettoyage que redoutait la Muse, mais « la souffrance » qu’auraient subies Bouboulina et Spiro et dont les vomissements étaient les symptômes.
Comme l’analyse de la Muse du Βασίλισσα était fine et exacte !
Et quel courage dans la libre expression de cette pensée !
L’échange du soir ne se cantonnait pas qu’à des choses périssables.
La bonté d’âme de la Muse du Βασίλισσα a rappelé, à juste titre, que la joie était au service de la vie, et non le contraire !
Puisque nous parlons de Bouboulina et Spiro, où étaient-ils pendant le festin de l’au revoir ?
Voici Bouboulina dans le couloir du vent, au pied du lit du Capitaine :
C’était l’endroit le plus frais du Zeph. Bouboulina s’y sentait si bien qu’elle enchaînait roulade sur roulade en pivotant autour de son épine dorsale.
Et Spiro, que faisait-il pendant ce temps ?
Spiro trouvait son plaisir à inspecter les niches gourmandes du mousse.
L’absence de contraintes allait bien à Bouboulina et Spiro.
Nous nous réjouissons qu’ils savourent leur liberté totale à bord du Zeph.
Le balcon posé sur la mer à Πάτμος était le balcon de la réciprocité. La troisième strophe du poème toscan chantait la gratitude du Zeph.
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