• La route d'émeraude

    La route d’émeraude a commencé à Confluence, là où la Saône et le Rhône s’unissent. Puis elle s’est plu à faire un détour en Bourgogne avant d’emprunter le couloir rhodanien, en direction du Sud.

    À Confluence, l’équipage du Zeph a été reçu par celui de l’Ouvé, le jumeau du Zeph.

    Nous avons été choyés par une nourriture de choix.

     

    La route d'émeraude

     

    Émeraude de la gémellité, émeraude de la qualité biologique.

    Manger sain, manger vrai. Pour vivre intensément.

    Voici nos hôtes, qui étaient les apôtres de ce que les Grecs appelleraient volontiers « la pureté » :

     

    La route d'émeraude

     

    L’équipage de l’Ouvé défendait farouchement son idéal de pureté. Parce qu’il était cohérent avec lui-même.

    La cohérence est un héritage du savoir grec.

    Bientôt, l’équipage de l’Ouvé va migrer vers de nouveaux horizons, où l’émeraude s’étendrait à perte de vue, sur les plaines et les talus.

    Nous lui souhaitons des jours heureux au milieu de cette nouvelle opulence.

    Après l’Ouvé, l’Aventy a tenu à nous dire au revoir, avant que nous rejoignions le Zeph qui nous attendait sur l’île d’Eubée.

    L’Aventy nous a gâtés avec l’émeraude des joies champêtres. Les balades en forêt étaient agréables, régénératrices. L’émeraude qui enveloppait les troncs stimulait l’imagination créatrice.

     

    La route d'émeraude

     

    L’émeraude en forêt de Bécajat évoquait une mythologie du Septentrion. Avec enthousiasme, nous proposions plusieurs lectures du spectacle offert.

    À la table de la convivialité, l’émeraude de la sollicitude avait sa place d’honneur. Car l’Aventy tenait absolument à nous faire goûter les primeurs de son jardin. Voici le cerfeuil, fraîchement cueilli, et destiné à accompagner le gratin de bienvenue :

     

    La route d'émeraude

     

    Par la suite, ce cerfeuil odorant a aussi parfumé nos repas avant la traversée de l’Italie.

    Pour éviter les pièges de la neige et les mauvaises plaisanteries du verglas, le Capitaine a délaissé la route des cols et privilégié l’itinéraire par la Riviera.

    L’émeraude de la Riviera italienne nous a accueillis avec son apparat des tropiques. Nous avons passé notre première nuit de routard sous ce palmier :

     

    La route d'émeraude

     

    Nous étions à San Remo.

    L’émeraude saluait notre goût de l’aventure.

    Mais le profil typiquement italien était celui du pin parasol. Celui-ci devenait de plus en plus présent au fur et à mesure que nous descendions la côte ligure.

    Voici ce bourgeonnement de l’émeraude à Impéria :

     

    La route d'émeraude

     

    Jadis, le Zeph a passé des jours très heureux à Impéria.

    C’était au marché populaire d’Impéria que le Capitaine a acquis les plantes aromatiques qui composeraient le fameux « giardinetto » du Zeph, objet de louanges de la part d’une multitude d’observateurs, sur terre et en mer.

    La couleur de l’émeraude est la couleur préférée de nos cousins transalpins. Ils en multiplient les nuances et les utilisent avec générosité dans leur univers patrimonial.

    Voici l’émeraude qui venait nous saluer au moment où le Capitaine dégustait son premier café en territoire italien :

     

    La route d'émeraude

     

    L’émeraude décorait le museau d’une machine agricole.

    Émeraude de la terre nourricière.

    À l’arrière-plan, se profilaient des cimes enneigées. Le conducteur du tracteur s’en félicitait. Tout heureux, il a dit au mousse : « Plus longtemps la neige y reste (sous-entendu : là-haut, au sommet des montagnes), plus ça nous fait de l’eau en réserve. »

    Au pied de la montagne, s’étendait une exploitation agricole. Son domaine était un champ d’émeraude.

    Émeraude qui récompensait le labeur.

    Surprise pour le mousse : en scrutant l’émeraude qui s’y déployait, il a découvert une empreinte de l’Aventy. Il s’agissait d’une éolienne, qui donnait au jardin d’émeraude l’apparence d’un jardin flottant sur la mer.

    Nos lecteurs peuvent voir une pale sortir du gros arbre qui se trouvait à droite de la photo.

    À l’Aventy, nous dédions la photo suivante, qui livre le profil intégral de l’éolienne :

     

    La route d'émeraude

     

    L’émeraude du tracteur nous portait chance, car celui-ci était stationné devant le bar où le Capitaine a dégusté l’un de ses meilleurs cafés de routard. Meilleur par rapport au goût mais aussi par rapport au porte-feuille. L’établissement était fréquenté par des travailleurs agricoles et des routiers. Nous nous sommes toujours sentis à notre aise au milieu du peuple, même si d’aucuns qualifient celui-ci de « petit ».

    Voyez à quel point le Capitaine était satisfait du déroulement de cette halte :

     

    La route d'émeraude

     

    Près de l’épaule droite du Capitaine, on peut voir les trois ailes de l’éolienne du maraîcher qui semait l’émeraude dans la terre.

    La route du littoral nous offrait le spectacle de l’émeraude de la mer :

     

    La route d'émeraude

     

    Nous entrions dans le Golfe de Gênes. C’était notre première grande destination, à l’époque où le premier Zeph commençait à s’affranchir du Delta du Rhône.

    Émeraude des temps héroïques.

    Puis l’émeraude toscane a pris la relève de l’émeraude ligure. Et avec quel talent !

    Sur la route de Pise, l’arbre-roi était le pin parasol.

     

    La route d'émeraude

     

    Le chemin pisan n’aurait rien à envier à la célèbre Voie Appienne. Ce serait même le contraire qui se produirait, car l’émeraude pisane savait se mettre en valeur intelligemment, grâce à l’ocre sertie au sein de l’émeraude des orangers.

    Cette palette de coloris, qui embellissait l’itinéraire pisan, n’était pas sans rappeler celle qu’affectionnait l’antique Corinthe.

    Question pour nos amis botanistes : faut-il plus de deux mois pour que l’oranger fasse des fleurs et que celles-ci engendrent des fruits bien mûrs ? Si la réponse est affirmative, alors les oranges du chemin pisan dataient de 2021. Autrement dit, elles ont passé l’hiver sans flétrir et sans choir. Dans ce cas, comme l’émeraude pisane avait raison de s’afficher avec l’or pérenne de la sève !

    Désormais, nous tournions le dos à la mer Tyrrhénienne et nous regardions vers l’Adriatique.

    La Reine de l’Adriatique est Ancône, fille de Syracuse.

    Nous avons atteint Ancône par l’Ouest, en suivant la voie rapide SS76, qui faisait office d’autoroute gratuite depuis Sienne.

    Ancône a déroulé ses tapis d’émeraude pour nous souhaiter la bienvenue.

     

    La route d'émeraude

     

    Au premier plan, les talus fleuris dévalaient en direction du port. À l’horizon, la cité dorique s’étirait en direction du Nord, qui se trouvait à gauche de la photo.

    Tout en étant absolument sûre de sa valeur intrinsèque, l’émeraude d’Ancône s’est adjointe la joyeuse compagnie d’autres joyaux aux teintes plus claires ou plus chaudes.

     

    La route d'émeraude

     

    Les pâquerettes, elles, par leur fraîcheur et par leur vigueur, étaient tout heureuses de participer à la fête de l’émeraude.

    L’émeraude de la rive occidentale de l’Adriatique se rendait coquette pour nous souhaiter une agréable traversée. Y avait-il de l’émeraude sur l’autre rive pour nous souhaiter la bienvenue ?

    Sur la rive orientale, nous avons débarqué à Πάτρα – ΠΑΤΡΑ (en français : Patra[s]), avant-hier, à 20h30 au lieu de 16h30 (heures locales), car le ferry avait des problèmes techniques. Puis nous nous sommes empressés de rejoindre le continent grâce à un bac et nous avons sollicité l’hospitalité de la première cité rencontrée, qui était Ναύπακτος – ΝΑΥΠΑΚΤΟΣ (en français : Nafpaktos). Après nous être rassasiés avec la délicieuse nourriture locale, nous avons retrouvé, avec délice aussi, le sommeil du routard. Et voici ce qui nous attendait au réveil :

     

    La route d'émeraude

     

    L’émeraude, incarnée par les oliviers, nous prenait dans ses bras.

    Émeraude de la douceur de la paix.

    En haut de la photo, se dessinait le profil crénelé des murailles de la forteresse qui dominait le golfe où s’était déroulée la célèbre bataille de Lépante, qui avait mis un frein à l’expansion en mer de l’Ottoman.

    Au premier plan, un lampadaire municipal était encore allumé. Sans doute était-il encore régi par l’heure d’hiver, en dépit du passage à l’heure d’été, survenu au cours de la nuit écoulée.

    Quelle qu’en soit la raison, la lumière dorée qui accompagnait notre grasse matinée illustrait de façon émouvante le fait que la Grèce restait en éveil pour accueillir le retour de l’équipage du Zeph.

    Émeraude de la paix, or de la sollicitude. Quelle magnifique symbiose !

    À partir de là, l’or et l’émeraude ont toujours agi de concert pour nous réjouir le cœur, jusqu’au moment où nous avons retrouvé le Zeph.

     

    La route d'émeraude

     

    La route de l’émeraude est celle de l’apaisement, car elle contribue activement à la réalisation du projet de vie.


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