• La force de l'intuition

    Le Capitaine a toujours la bonne intuition pour les choses essentielles, aux moments les plus critiques. Grâce à cette intuition providentielle, nous avons bénéficié du meilleur balcon sur la mer, dès le jour où nous avons posé nos pieds sur le sol grec.

    La première vertu du balcon de rêve était d'apporter le délassement, tant pour le corps que pour l'esprit. La fraîcheur de l'ombre était un facteur physique primordial.

    Le nid de fraîcheur s'embaumait avec les effluves des agrumes.

     

     

    Le chemin d'accès au balcon sur la mer était odorant. Il obéissait à la coutume locale qui recommandait d'utiliser le basilic pour orner la lisière de l'espace intérieur.

     

     

    En empruntant l'allée des aromatiques, nous entrons dans un espace privé où l'art de de vivre se confondait avec l'art de la table.

    L'intuition immédiate du capitaine nous a menés vers un sublime balcon qui nous enchantait par les émouvants paysages qu'il dévoilait au sujet de l'âme grecque.

    En guise de bienvenue, du café nous a été offert. Nous avons tenu à préciser que nous le voulions ελληνικό – ΕΛΛΗΝΙΚΟ (littéralement : « grec »), c'est-à-dire à l'orientale, et non à l'occidentale. Notre requête a beaucoup plu à nos hôtes, qui ont compris que c'était au pays de l'âme que nous voulions voyager.

    Le prélude gustatif nous a offert une belle surprise : le marc de café n'était pas redescendu au fond de la tasse du capitaine et s'est fixé le long de la paroi.

     

     

    Quel avenir pouvait-on y lire ? Un avenir choyé par les divinités, puisque l'empreinte laissée sur la porcelaine évoquait une générosité qui débordait.

    Nous voulions vivre comme des Grecs. Notre vœu était pleinement exaucé, car nous étions reçus comme si nous étions des Grecs. Nous chérissions le privilège d'avoir accès à l'intimité grecque. Notre voyage ne se situait pas en périphérie, ni en surface. Grâce à l'intuition géniale du capitaine, ce voyage se déroulait au cœur de ce qui faisait la beauté de la Grèce : son univers affectif.

    Sur ce balcon de la douceur et de la paix, nous nous sentions vraiment chez nous. Alors nous avons fait nous-même à manger, comme si nous étions chez nous. Le plaisir de l'authenticité était inégalable !

    Il nous manquait un peu d'huile pour faire rissoler les légumes du terroir. Qu'à cela ne tienne ! Nos hôtes nous ont fourni tout de suite ce qui nous manquait, et même plus !

    À son frère qui lui demande un peu d'huile, la Grecque ne va pas donner que de l'huile, mais quelque chose en plus.

    Il en était de même pour nous. À ses deux frères de passage, la muse des lieux n'a pas apporté que le flacon d'huile, mais aussi un bocal rempli d'olives bien dodues, marinées d'après une recette familiale.

    Voici, sur la table de l'affection, l'huile et les olives de la générosité :

     

     

    Le sel qu'il y avait dans la marinade destinée à sublimer les olives était le même que celui de la plage. Mais en plus de ce sel à usage indifférencié, nous avons goûté la saveur qui faisait la différence : il s'agissait de la saveur du citron, qui servait de contre-point au sel, de signature d'un savoir-faire, de marqueur de notre condition privilégiée.

    Tant de sollicitude ne pouvait procurer que du bonheur. Celui-ci se voyait dans l'assiette de légumes crus :

     

     

    La pièce de vaisselle au rebord fleuri jubilait. Mais pas seulement elle. Celui qui faisait la préparation était aussi aux anges :

     

     

    Eh oui, c'était bien le Capitaine, qui pratiquait le dévouement, avec aisance et dextérité.

    Le plaisir offrait du spectacle en plein air, mais aussi dans l'espace clos où mijotaient marmites et casseroles :

     

     

    Le balcon qu'a intuitionné le Capitaine était celui de la danse du bonheur.

    Incontestablement, nous étions heureux, parce qu'on nous a offert un « chez nous ».

    Un « chez nous » prospère, au milieu d'un décor idyllique. Voici ce que nous voyions de notre balcon :

     

     

    Le tableau composé par les oliviers et les pétales mauves rappelait que l'intimité grecque était mue par un désir ardent de paix et une quête inlassable de la splendeur.

    Cette existence qui lutte pour rester fleurie, nous la faisons nôtre.

    La muse des lieux a mis à notre disposition de la vaisselle fleurie, mais aussi des draps fleuris. Voici la broderie qui nous tenait compagnie pendant notre sommeil :

     

     

    À ses frères de passage, la muse exprimait sa gratitude en donnant à celle-ci une double parure, celle de la sincérité et de l'élégance.

    Comme ils ont raffolé des olives bien juteuses et bien odorantes qu'elle avait confectionnées, elle leur a réservé une autre belle surprise le lendemain.

    Au retour de leur balade du matin, ils ont trouvé sur leur frigo une assiette de nourriture qui était déposée en leur absence. Il y avait dans l'assiette deux steaks et des haricots plats, cuits à la grecque.

    C'était la muse qui exprimait de nouveau sa sollicitude envers ses deux frères de passage. Des olives du bocal offert la veille ont été ajoutées au plat du jour :

     

     

    L'ensemble était absolument délicieux !

    La muse s'appelait Όλγα – OΛΓΑ (en français : Olga).

    Son compagnon s'appelait Νικόλαος – NIΚΟΛΑΟΣ (en français : Nicolas). C'est lui qui nous a fait franchir le seuil de leur demeure.

    Όλγα et Νικόλαος habitaient à Πάργα – ΠΑΡΓΑ, sur la route qui menait du débarcadère du ferry au chantier naval, où attendait le Zeph.

    De chez Όλγα et Νικόλαος, un chemin connu seulement des locaux menait en quelques minutes au bord de la mer. Nous l'empruntions, à la manière des natifs du pays, pour aller contempler la lumière du couchant.

     

     

    Pour cette première halte sur le sol grec, le Capitaine avait l'intuition du bonheur à portée de main et de la vie véritable.

     


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