• Il ne pleut plus à Salerne.(Photos mises à jour)

    NOTA : Dans l'article "La passegiatta del capodanno 2016", j'ai été contraint de supprimer quelques photos parce que celà alourdissait considérablement le blog.

    Il ne pleut plus, c'était prévu. Il y a même du grand soleil. Mais à l'heure ou j'écris, la pluie est revenue. Et le ressac aussi, qui est quand même bien pénible à vivre. Ce n'est pas seulement le mouvement du bateau, mais ce sont les saccades lorsque les amarres se tendent brusquement. J'ai beau donner du mou, il y a toujours un moment où le rappel est brutal. Et c'est pénible.

    Alors pour échapper à ce perpétuel balancement, je suis parti voir comment c'était de l'autre côté du golfe de SALERNO, à AGROPOLI, 50 kilomètres plus au sud. Je parle en kilomètres parce que j'y suis allé en bus. 3,1 € l'aller et zéro le retour parce que je n'avais pas de billet et que le chauffeur du bus a accepté quand même de me prendre à son bord...

    Il ne pleut plus à Salerne.

    Quant au port lui même, comme de nombreux ports de cette côte italienne, lorsqu'il y a un coup de vent de sud, il y a du ressac. Ici aussi, le ressac est important. Les bateaux qui hivernent à flot ont jusqu'à 6 pendilles et une toile d'araignée en guise d'amarres arrières... En plus, l'ormeggiatore du coin est assez gourmand : 50 € par jour et il nous place à l'entrée du port, là ou le ressac est le plus important. Et pour couronner le tout, le port est grand ouvert aux vents de nord à nord-est. La joie quoi.

    Il ne pleut plus à Salerne.

    Il ne pleut plus à Salerne.

    J'ai donc visité le vieux village qui domine le port, et son château aragonais, libre d'accès (c'est assez rare pour ne pas le mentionner) duquel, depuis ses remparts, j'ai pris cette photo :

    Il ne pleut plus à Salerne.

    J'aime beaucoup la sérénité qui s'en dégage. Un simple homme travaillant dans son verger avec la mer (dont on ne perçoit fort heureusement pas la houle) en contrebas et une église. 

    Enfin, puisque je vous parle de SALERNO et que je ne vous ai proposé jusqu'à présent que des photos de ses illuminations, une photo de la ville, donc. Une ville tentaculaire qui s'étend sur des kilomètres le long de ses grandes plages, et pourtant, une ville à taille humaine.

    Il ne pleut plus à Salerne.

     

     


    Tags Tags : , , , , ,
  • Commentaires

    1
    RP
    Vendredi 8 Janvier 2016 à 12:54

     

     

     

    Le port mentionné au troisième paragraphe ci-dessus est bien celui d'AGROPOLI

     

     

     

    et non de SALERNO ? Si c'est cela, l'adage « Territoires perdus, brigands goulus »

     

     

     

    se confirme une fois de plus.

     

     

     

    Depuis plusieurs jours, le ressac envahit le devant de la scène dans les textes du

     

     

     

    capitaine. Réalité obsessionnelle et pénible, qui illustre à merveille les misères subies avant la

     

     

     

    libération à l'automne dernier. Balancements et tergiversations à cause d'un comportement

     

     

     

    caractériel, incohérences protégées par l'abus du pouvoir, volte-faces de dernière minute, comme

     

     

     

    « les saccades lorsque les amarres se tendent brusquement » : le ressac s'appelle

     

     

     

    Louis le Quatorzième !

     

     

     

    Quant au marin qui s'évertue à « donner du mou », en vain, car « il

     

     

     

    y a toujours un moment où le rappel est brutal », c'est le sosie du responsable

     

     

     

    de la logistique, qui avait beau donner du mou à son échine, mais qui

     

     

     

    recevait quand même en pleine figure la brutalité des rebroussements

     

     

     

    de Louis le Quatorzième.

     

     

     

    Haute valeur pédagogique de la mer qui parodie le drame

     

     

     

    de l'esclavage des terriens !

     

     

     

     

     

     

     

      • Vendredi 8 Janvier 2016 à 18:03

        OUI. C'est exactement cela. Belle, sinon juste comparaison entre le Louis 14 ème et le ressac.

    2
    RP
    Samedi 9 Janvier 2016 à 00:50

     

     

     

    Vu du promontoire qui domine la baie, le port d'Agropoli paraît splendide, comme la Marina Grande di Capri, vue de la Villa San Michele juchée sur les hauteurs d'AnaCapri, ou comme le Porto Turistico di Salerno, vu de la forteresse byzantine. Éblouissement visuel, panorama enchanteur.

     

    Mais l'expérience te dit de te méfier de telles visions superficielles et hâtives. Tu auscultes la configuration, tu étudies la topographie pour ne pas être dupe des pièges qui se referment sur les esprits candides ou imprudents.

     

    Ballotté comme Ulysse de tempête en bourrasque, tu acquiers sa perspicacité, sa prudence, sa sagacité.

     

    La mer t'apprend à te méfier d'elle-même.

     

     

     

    3
    RP
    Samedi 9 Janvier 2016 à 01:50

     

    L'homme qui travaille dans son verger, c'est l’image de l’Éden, certes devenu chétif, mais toujours aussi envoûtant. C'est l'évocation de l'occupation première de l'être humain. La scène a gardé l'attrait de la simplicité originelle. Faire tant de milles marins pour tomber amoureux de la terre nourricière ! Paradoxe qui rassure, dénouement qui conforte.

    Les mots employés respirent une harmonie cosmique, qui rappelle l'évasion contemplative lors de la balade en vélo vers les éperons rocheux de Massalia.

    4
    RP
    Samedi 9 Janvier 2016 à 01:53

     

     

     

    Deuxième édition, plus lisible, j'espère :

     

    « L'homme qui travaille dans son verger, c'est l’image de l’Éden, certes devenu chétif, mais toujours aussi envoûtant. C'est l'évocation de l'occupation première de l'être humain. La scène a gardé l'attrait de la simplicité originelle. Faire tant de milles marins pour tomber amoureux de la terre nourricière ! Paradoxe qui rassure, dénouement qui conforte.

     

    Les mots employés respirent une harmonie cosmique, qui rappelle l'évasion contemplative lors de la balade en vélo vers les éperons rocheux de Massalia. »

     

     

     

    5
    RP
    Dimanche 10 Janvier 2016 à 01:35

     

    Le commentaire précédent a été publié avant l'apparition des images. Confirmation de l'accord entre les longueurs d'onde. Confirmation aussi de la justesse et de la densité du premier texte, rédigé par l'auteur du blog. Confirmation enfin du caractère non essentiel de l'image. Non essentiel, mais très plaisant.

     

    Position de l'homme : entre ciel et terre. La mer qui est l'entre-deux se confond avec le ciel d'une part et la terre d'autre part. Iconographiquement, la mer n'est qu'une parenthèse. Graphiquement, aussi. Parce que l'auteur du blog en parle, entre « ( » et « ) ». La mer, on ne la voit pas, mais on la fait venir à l'existence par la parole en mentionnant la houle. On la mentionne pour vite l'oublier en passant à autre chose. Mais l'on ne pouvait pas ne pas ouvrir la parenthèse. Car la houle est bien présente depuis plusieurs jours, de façon obsessionnelle, menaçante et extrêmement pénible ! Nécessité est donc de ne pas l'omettre dans le récit de l'aventure salernitaine. Jeu du chat et de la souris avec la mer, à la place des jeux du paraître dans la croisière.

     

    L'homme est debout, au milieu de tuteurs en bois, tous verticaux. Verticalité, qui sous-tend la distinction des trois ordres de Pascal. Une autre photo serait bienvenue ici : celle du cortège des anges dans la crèche de l'église San Francesco de Sorrento. D'ailleurs la statue qui honore le Saint parlant aux oiseaux est tout dans la verticalité : le buste, la tête, le cou, les bras obéissent à un même élan vertical, à la rencontre de la créature ailée, comme dans une attraction où ce qui est supérieur, mais plus léger, parvient à soulever ce qui est inférieur, mais bien plus lourd ! Rencontre dans la verticalité. Mouvement ascensionnel de l'homme, descente de la bénédiction qui vient d'en-haut.

     

    Le premier livre des Écritures Hébraïques, celui de la Genèse, que le capitaine a voulu citer du temps où le Zeph s'assoupissait dans les bras hospitaliers de Piano di Sorrento et dans le giron bienveillant de l'Antonino, parle d'une rencontre mémorable dans la verticalité. Au chapitre 32, verset 24, on lit :

     

     

     

    ויותר יעקב לבדו ויאבק איש עמו עד עלות השחר

     

     

     

    Jacob étant resté seul, un homme lutta avec lui, jusqu'au lever de l'aube.

     

     

     

    Le verbe  ויאבק  désigne une lutte à bras-le-corps. L'homme avec qui Jacob lutta n'était pas un simple homme, mais un ange. La lutte a duré toute la nuit, jusqu'au jour naissant. La persévérance de Jacob a été récompensée : il a pu arracher à l'ange une bénédiction. Mais avant de bénir Jacob, l'ange lui a donné un nouveau nom, celui d’Israël.

     

    Capitaine, toi aussi, tu luttes contre quelque chose qui est plus fort que toi : les éléments, que personne ne peut arrêter. Tu luttes contre quelque chose qui est au-dessus de toi et qui est ta destinée. Dans la nuit qu'est l'hiver, tu es au corps-à-corps avec ton destin, et tu ne lâches pas la partie avant d'obtenir la bénédiction des divinités. Depuis le début de ton voyage, tu vas d'horizon en horizon, mais l'enjeu n'est pas dans l'horizontalité. L'enjeu est maintenant, au plus dur de l'hiver, dans ce rendez-vous avec la verticalité.

     

     

     

    Le dôme, autre symbole de la rencontre dans la verticalité.

     

    Forme enturbannée du dôme. L'orient est tout proche. On retrouve la rondeur des enveloppes illuminées coiffant les arbres à Pozzuoli. Profusion de dômes en forme de turban sur la péninsule amalfitaine.

     

    Couleur de brique et de pourpre. Évocation nostalgique d'un faste impérial. Tonalité qui dit le passage du temps. Harmonie avec la palette des tons pastels des autres éléments constitutifs de la composition picturale. Douceur de vivre, quiétude de l'existence, bonheur de la simplicité, fascination de l'authenticité. Il est là le voyage, le Grand Voyage ! Un seul moment supporte la comparaison avec celui-ci : c'était l'instant de l'interrogation crépusculaire à l'entrée du chemin vers les calanques, le jour de la randonnée à vélo à Massalia.

     

     

     

    6
    RP
    Dimanche 10 Janvier 2016 à 21:36

     

    554 visites au compteur quand le texte ci-dessus est publié.

     

    Score de 597 visites en cet instant.

     

    43 visites dans seulement un intervalle de 19 h, malgré l'absence d'images nouvelles !

     

    L'année 2016 serait-elle l'année du succès de l'invisibilité ?

     

      • Lundi 11 Janvier 2016 à 10:37

        Peut être que une partie des lecteurs est plus intéressée par la sagacité de tes commentaires et leur aspect philosophique? En tout cas, certains de tes commentaires obligent à la réflexion.

    7
    RP
    Lundi 11 Janvier 2016 à 17:18

     

    Le Zeph a un cousin très, très éloigné, qui a voulu aller en Grèce comme lui, qui est passé à Amalfi treize jours avant lui, qui s'est émerveillé, comme lui, à la vue des mouettes posées sur la tête des pingouins à Salerno, qui a su et a pu tromper la vigilance des deux monstres Χάρυϐδις – ΧΑΡΥΒΔΙΣ et Σκύλλα – ΣΚΥΛΛΑ pour échapper à leur férocité, qui s'est établi à Leuca dans les Pouilles avant de passer à l'assaut de Coufou, qui a tenté maintes fois depuis Noël de rejoindre l'île grecque, qui a dû rebrousser chemin à chaque fois à cause de la houle soudaine de l'Adriatique, qui gît maintenant sur la rive latine, comme dans un mouroir, entre soupirs et larmes.

     

    Le corps-à-corps avec la mer, cette lutte évoquée par le verbe  ויאבק  du texte de la Genèse, a donc fini de façon tragique sur les rivages de l'Adriatique.

     

    Toute mort, même symbolique, est triste !

     

    Le passage dans la mer, un séjour en son giron ne peuvent être qu'une lutte au corps-à-corps, dont on ne sort pas indemne. Dans le meilleur des cas, l'on s'en sort avec une luxation à vie. En effet, le texte de la Genèse dit au verset 32 du même chapitre 32 :

     

     

     

    על־כן לא־יאכלו בני־ישראל את־גיד

     

     

     

    הנשה אשר על־כף הירך עד הוים

     

     

     

    : הזה כי נגע בכף־ירך יעקב בגיד הנשה

     

     

     

    C'est pourquoi les enfants d'Israël ne mangent point aujourd'hui encore le nerf sciatique, qui tient à la cavité de la cuisse ; parce que Jacob fut touché à la cavité de la cuisse, sur le nerf sciatique.

     

     

     

    Jacob a eu la bénédiction de l'ange, mais au prix d'une hanche démise !

     

     

     

     

     

      • Lundi 11 Janvier 2016 à 17:38

        Coucou RP... Comme les minuscules grecques dont je t'ai demandé la traduction en majuscule, peut être pourrais tu donner la traduction de ces hiéroglyphes? Je ne suis pas Champollion, moi...

        A bientôt!

        Pierre

    8
    RP
    Lundi 11 Janvier 2016 à 18:42

     

    Capitaine, comme tu vas vite ! La précipitation ne te sied guère !

     

    Point besoin d'être Champollion ni d'avoir la pierre de Rosette pour lire in situ , juste en dessous du texte hébraïque, la traduction en français, calligraphiée en caractères italiques :

     

    « C'est pourquoi les enfants d'Israël ne mangent point aujourd'hui encore le nerf sciatique, qui tient à la cavité de la cuisse ; parce que Jacob fut touché à la cavité de la cuisse, sur le nerf sciatique. », pour le verset 32, concernant la hanche démise

     

    et

     

    « Jacob étant resté seul, un homme lutta avec lui, jusqu'au lever de l'aube », pour le verset 24, concernant la lutte au corps-à-corps.

     

    Vérifie maintenant que j'ai bien pris mes précautions.

     

    La nuance, c'est ce qui fait la différence !

     



    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :