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De Maratea à Cetraro
34 miles. Beaucoup de houle, surtout à l'arrivée, les derniers 10 miles, avec des vagues sur mon travers qui me faisaient rouler tant et plus. Peut être des creux de 2 mètres. Et presque toute la journée, du vent faible dans le nez, ce qui signifie d'avancer au moteur en se faisant littéralement arrêter à chaque train de vagues.
L'entrée dans le port de CETRARO est rendue difficile par la conjugaison de l'ensablement total qui obstrue l'approche et des vagues qui déferlent sur le banc. A quelques centaines de mètres du port, ne voyant pas vraiment le chemin à prendre, j'ai préféré contacter l'ormeggiatori par VHF afin qu'il me guide au milieu du banc de sable et des vagues jusqu'à franchir les 2 môles.
Au ponton de transit, c'est TRES rouleur, les vagues de la mer créent une houle jusqu'au fond du port. En plus, comme le ponton est sur pieu, il est toujours en mouvement avec des brusques rappels. Il est plus facile de tenir debout sur le bateau que sur le ponton lui même !
A l'arrivée, j'ai la surprise de découvrir le cata de Cathy et Pierre. Après un apéro à leur bord, je leur propose de venir dîner à leur tour dans le ZEF.
A 2 kms du port à vélo, il y a un grand LIDL avec des prix LIDL et du pain chaud fabriqué sur place.
Un coup de vent est annoncé pour ces prochains jours. Je ne quitterai CETRARO que sous condition de peu de houle. J'en ai marre d'avoir à lutter contre les vagues. C'est réellement très fatiguant. Pour moi comme pour le beau ZEF !
On a mangé des œufs aux brocolis, avec épices variés et parmesan + une petite salade digestive avec sa sauce aux câpres !... Et oui, j'ai fais tout ça ! Ça vous en bouche un coin, non ? Et j'ai fais tout ça tout en parlant avec eux de nos destinations passées et futures.
Le coup de vent est arrivé à 5h00 du matin. A 5h05, donc, je me suis levé pour renforcer les amarres et ajouter une garde depuis le nez du ZEF jusqu'au quai afin de seconder les pendilles. C'est un bon coup de SIRROCCO que je reçois sur mon flan. En parlant de flan, c'est le dessert que Cathy a fait pour conclure le repas. Flan au chocolat.
Je suis retourné dans leur cata pour le repas de midi du samedi. Côte de porc, purée et salade. Le vent souffle toujours fort, mais je sens que le bateau est bien dans ses amarres !
Leur expérience de la mer depuis leurs bientôt 5 ans de navigation et leurs 5000 miles, les coups de vent qu'ils ont endurés avec des ports qui débordent de vagues, des pontons qui se retournent brusquement, des bateaux qui escaladent les quais, etc... m'aide à y voir plus clair sur ma propre route. On parle aussi de leurs peurs, leurs angoisses, et je découvre que je ne suis pas un être à part avec mes propres peurs, angoisses, doutes, etc.. Même de grands navigateurs comme eux (Cathy était prof aux GLENANS) ont ces moments là. Ils comprennent le sentiment que l'on peut avoir face à un vent forcissant où l'anémomètre enregistre en ce moment même des rafales à près de 45 nœuds. Eux aussi surveillent leurs amarres, retendent leurs pendilles, et veillent au grain ! Ça devrait durer ainsi toute la nuit pour ne s'apaiser lentement que demain dimanche.
J'ai enfin trouvé la WIFI du port. En fait c'est le Pierre de la Cathy qui l'a trouvé et qui est venu partager l'information. Je m’apprêtais à ne pas donner de nouvelles durant toute la durée du coup de vent, préférant, moi aussi, veiller au grain !
Faut dire que ça souffle fort, et que ça va encore augmenter durant la nuit...
Les photos suivront lorsque je serais plus inspiré et/ou moins angoissé !...
Tags : port, vagues, cetraro, maratea, voyage, italie, zéphyros
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Commentaires
2RPLundi 4 Avril 2016 à 17:55Il devait être fameux, ce flan au chocolat de Cathy, fait maison, spécialement pour la circonstance, pour accompagner une amitié naissante !
Le goût de faire par soi-même, la joie de partager l’œuvre de ses mains, la beauté de la réciprocité de l'hospitalité. Comme toutes ces choses sont magnifiques ! Parce qu'elles se sont affranchies de la double tyrannie du pouvoir d'achat et de la consommation.
Tu aurais eu tort de ne pas parler de ce dessert.
Le lien social rend la vie plus savoureuse. L'échange est libre, spontané, sans calcul ni marchandage.
La logistique est ton domaine. Normal que ton point fort soit le ravitaillement, et que ta préoccupation soit l'accès aux stocks et leur disponibilité.
Tu as disqualifié Maratea, parce qu'il n'y avait pas de supermercato pour navigateurs, mais (je te cite) que " des bars et des restos ", qui attendent de pied ferme fêtards et croisiéristes.
Autre nouveauté de ta chronique : tu cites une enseigne qui assure un excellent rapport qualité/prix pour les petites bourses.
Certes, il y a le plaisir de manger. Mais tes choix personnels t'apportent plus que ce plaisir vite oublié, ils te procurent le bonheur et la fierté d'être autonome au cours de la navigation.
L' homo faber ne s'illustre pas seulement dans l'ébénisterie ou la mécanique, mais aussi dans l'art culinaire. C'est ce qui fait la singularité et l'authenticité de ta navigation.
Rencontre au sommet donc, entre homo faber , à bord du Zeph et du catamaran de Cathy et Pierre.
Mais Cathy et Pierre ont un savoir-faire bien particulier que tu as remarqué dès le premier jour. Ils savent occuper l'espace avec bienséance, respecter la sérénité des lieux, rester discrets dans leurs va-et-vient avec leur embarcation. Quand un savoir-faire débouche avec tant de talent et de sagesse sur un savoir-être, l 'homo faber devient tout simplement homo perfectus !
Κίτρον – ΚΙΤΡΟΝ en grec, et citrus en latin sont à l'origine du nom Cetraro, en raison de l'abondance en agrumes, qui caractérise la localité.
Le citron est connu pour ses propriétés anti-oxydantes. Au pays de l'abondance de citron, puisse cette nouvelle amitié bénéficier des vertus anti-oxydantes diffusées par les vergers environnants et résister aux méfaits du temps !
3RPLundi 4 Avril 2016 à 18:44Bientôt, tu vas te rendre dans le fief de Αἰόλος – ΑΙΟΛΟΣ . Alors, en guise d'épreuve initiatique, il s'amuse à te faire une exhibition de son rayonnement.
De plus, les divinités se plaisent à rappeler à l'humble mortel que leur faveur n'est pas un dû, mais un don.
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Courage,ça va bien se passer ,tu es dans un port ,et avec des français de surcroît;bravo pour
la navigation en solitaire! l'expérience et l'assurance vont aller croissant.
ici ,on se bagarre avec les tourments de l'électronique (je ne peux plus aller sur google avec ma tablette)-il parait que c'est d'aller sur le site "booking" qui les perturbe;il faut dire qu'en se moment on se bat avec les hôtels à réserver à New York et pour le reste du trajet ,les tarifs ,les taxes,la voiture à louer ,ils ne font pas dans la dentelle....j'essaie de resserrer les amarres de ma bourse mais les pièces et autres billets n'arrêtent pas de s'envoler!
on te fait tous de grosses bises.
Merci pour vos encouragements. J'embrasse aussi tous très fort !
Pierre