4 petits miles entre GAVRION et BATSI.

Dernière nuit à GAVRION.

Route au moteur. Je ne range même plus ni les défenses qui pendouillent, ni l'annexe que je traîne derrière le ZEF. Quelle flemme je fais ! 

BATSI au milieu des fleurs d'un printemps encore bien présent !

Coquelicots.

BATSI est un petit village charmant qui m'a procuré de drôles d'émotions !

La Pâque grecque va bientôt commencer au son des prières et des pétards en tous genres !

Le port est mignon comme tout.

Et en ce premier jour, y'a déjà quelques bateaux, oiseaux du large en escale !

Je me sens bien ici. Mais toujours avec un œil sur les bulletins météo !!! Par exemple, va falloir se méfier d'un coup de vent annoncé pour la fin du mois. 

Lumières d'un soir de la Pâque orthodoxe.

Escalier en bleu et blanc.

Le village s'anime mollement à la tombée du jour. Les tavernes s'enfument avec les cuissons des agneaux au feu de bois.

Je parlais d'émotions... Au cours de mes errances dans les ruelles du village, j'ai été le témoin involontaire de quelques scènes de vie. Banales en fait. Un homme arrosant ses pots de fleurs sur son balcon. Une vieille femme lisant à la douce lumière d'une lampe fatiguée. Des jeunes enfants jouant dans la cour de leur maison.

Et tout à coup, à la vue de ses séquences de vie, si simples en soi, j'ai senti un manque. Le manque d'attaches. Le manque de liens, de racines avec une terre, une maison, une famille ! A force de voyager en bateau, on finit par errer dans sa propre vie. J'ai ressenti à la vue de ces gens-là comme une distance qui se crée chaque jour un peu plus entre moi et le monde !

Et puis encore. Au hasard des ruelles, y'avait aussi les odeurs. Les parfums devrais-je dire... Les parfums d'une cuisine traditionnelle. La soupe. Les légumes grillés. Et encore une fois, je me suis vu, il y a longtemps, au cours d'une longue randonnée dans les Pyrénées, une randonnée en solitaire, une randonnée qui m'avait vu arriver au refuge bien tardivement.

Sitôt franchi la porte, je m'étais retrouvé au milieu de toute une assemblée de randonneurs, discutaillant, buvant et mangeant de la soupe ! Je me rappelle encore de l'odeur ! La garbure ! Et encore une fois, je me suis senti déplacé. Je ne sais pas pourquoi. Comme en dehors du truc. Alors j'ai quitté le refuge et suis allé planter ma tente à l'écart ! 

Ben... Pareil en ces instants. Sentir les parfums de la vie de tous les jours et me sentir éloigné en même temps !

Voilà.

C'était mon quart d'heure empli de mélancolie !