Le vent des Baléares

Le vent des Baléares passe par Léros, Missolonghi et Licata. Il vient à la rencontre du Zeph par la la médiation de l’Aventy.

Le vent des Baléares est porteur d’un message prophétique. En préambule, il faut procéder à l’authentification du message. Elle a lieu avec l’identification exacte du mal dont souffre le capitaine du Zeph : « l’algo-neuro-dystrophie ». Puis vient la délivrance du message proprement dit : il est question d’une guérison complète !

Spontanéité de la parole, immédiateté du diagnostic, positivité du pronostic. Le capitaine a entendu plus que des mots d’espoir, il a entendu des mots de la certitude. Certitude proclamée sans ambages en tant que telle.

L’an dernier, à pareille époque, le voyage initiatique du Zeph était sur le point de s’achever. Après douze mois d’interrogations, le Zeph entend dire qu’à coup sûr, il aura les moyens pour retrouver Danielle et Alberto à Ostie, Siri, Nicolas et Hannibal à Corfou.

Ne pas reconnaître cette main tendue par les divinités, c’est leur faire un très grave affront.

 

 

C’est pourquoi une libation leur a été offerte en guise de gratitude.

 

 

En si peu de temps, à trois reprises, les divinités ont signifié de manière non équivoque au Zeph que le capitaine retrouverait et la solidité, et la souplesse du bras. D’abord, avec l’Éricante, le bateau vert. Puis, avec l’Ouvé, à Gruissan. Et tout dernièrement, avec la parole prophétique portée par le vent des Baléares.

Une fois de plus, le disciple d’Hermès, qui a délivré le message prophétique, est aussi un disciple d’Asclépios. Homme de savoir, de douceur et de bonté, le messager est le capitaine d’une nef baptisée « Adok ».

L’équipage est unitaire. Mais quelle présence ! Quelle finesse d’esprit et quelle générosité d’âme !

Une autre libation s’imposait pour remercier les divinités d’avoir choisi de tels messagers.

 

 

La nef « Adok » a été mise à l’eau la veille de notre retour à Port Napoléon. Ce retour à Port Napoléon était tout à fait impromptu. Il s’en est fallu de peu pour que le Zeph n’entende pas de vive voix le troisième message sur la guérison complète. Formidable concours de circonstances, à mettre sur le compte de la sollicitude des divinités.

 

 

Mais le véritable καιρός – ΚΑΙΡΟΣ, c’est l’insistance de l’Aventy. L’Aventy a beaucoup insisté pour que le Zeph fasse la connaissance de l’Adok. L’Aventy a pressenti que cette rencontre était essentielle. L’Aventy serait même très affligée si cette rencontre ne pouvait avoir lieu. C’est pourquoi le Zeph et l’Adok ont allègrement profité de la deuxième libation pour boire à la santé de l’Aventy !

 

 

 Pourquoi les divinités insistent-elles autant, jusqu’à délivrer à trois reprises le même message ? Leur objectif affiché est d'affranchir le Zeph de l’emprise nocive du doute. Doute persistant, coriace, ravageur. Doute à cause de l’incompétence. Incompétence pour connaître et pour agir : personne ne connaît à l’avance le verdict du Destin, et même si l’on venait à le connaître, personne ne pourrait ni l’interrompre, ni l’infléchir. Donc, doute à cause de l’impuissance, mais aussi, et surtout à cause de l’impatience. Semaine après semaine, l’impatience ronge l’esprit du Zeph. Alors, pour lui redonner sérénité et confiance, les divinités multiplient les présages.

Les rencontres apportées par l’été 2017 concernent exclusivement la perspective de guérison : primauté thématique. Le tout premier sujet de conversation abordé à chaque rencontre est la guérison totale, complète : primauté chronologique. Cette double primauté témoigne à quel point le Zeph bénéficie de l’affection des divinités. Il est tout naturel qu’une action de grâces leur soit rendue, et dignement.

Aux trois occurrences de la parole prophétique, le Zeph répond par trois offrandes. La première libation est destinée aux divinités elles-mêmes. La seconde libation exprime la reconnaissance envers leurs envoyés. La troisième offrande est un ex-voto pour la promesse de vie, libératrice et euphorisante.

Le départ de l’Adok pour les Baléares est imminent.

 

 

Les derniers préparatifs requièrent beaucoup d’attention et de temps. Mais l’Adok a l’extrême gentillesse de confier au Zeph que le vent des Baléares peut remonter le couloir rhodanien.

 

 

Dans ces conditions, l’ex-voto que le Zeph a prévu de partager avec l’Adok à Port Napoléon attendra les retrouvailles dans la capitale des Gaules.

 

 

Après que l’Adok a rendu visite au Zeph, le ciel du port s’est paré de magnifiques couleurs pourpres.

 

 

De mémoire de Zeph, jamais le Couchant ne s’est autant enflammé à Port Napoléon.

 

 

Le lendemain, avant le moment de se dire au revoir, les pontons étaient enveloppés par un halo d’or.

 

 

Sublime palette exhibée par le cosmos pour dire son empathie à l’égard d’une amitié naissante entre deux nefs.

 

 

Le vent des Baléares est un vent de bénédiction. Il fait émerger un capitaine et un équipage remarquables par l’élégance de leur savoir-être.

Merci à l’Aventy d’avoir insisté pour que ce vent finisse par emporter le Zeph !