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Acciaroli
En escale à ACCIAROLI pour 2 ou 3 jours, et en balance du précédent article qui ne contient que du texte, aujourd'hui, ce soir plutôt, un article en photo.
Le village de FORIO d'ISCHIA et sa plage bordée de palmiers.
Le bateau dans le port de CAPRI.
Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;
Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;
Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,
Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.
- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.Quelques barques aux formes, disons, basiques ! Port de CAPRI
Le bateau, dans le port d'ACCIAROLI.
Le port.
Le village se poursuit derrière le port.
La vue depuis le bateau.
Ce soir, à 20h00, j'ai assisté 2 heures durant, à la procession religieuse dans les rues du village : toutes les 14 étapes de la crucifixion de JC (pas Jules, l'autre !). Un beau chemin de croix ou des gens portent la vierge Marie et JC en gisant. Prières et chants dans le froid avec le bruit des vagues en toile de fond. J'ai beaucoup apprécié, lors de la 12 ème étape (JC meurt sur la croix), la minute de silence imposée par le curé. Cette minute là, je l'ai trouvé émouvante. Le vent seulement. Le bruit de la mer étant étouffée par les murs de la cité.
A Bientôt.
Tags : port, acciaroli, bateau, village, etape, zéphyros, voilier
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Commentaires
2RPVendredi 1er Avril 2016 à 17:53A Fourvière, l'invitation au silence se fait en deux étapes.
D'abord, sur le parvis, à ciel ouvert.
Puis, une fois les portes de bronze franchies.
Prévoyance et patience de la part du sacré, qui sait que l'abandon du remous perpétuel ne peut être ni instantané, ni immédiat. Il se montre sage et compréhensif en ménageant un temps pour la prise de conscience, avant celui du passage à l'acte.
Quitter le tintamarre quotidien.
Revenir au silence, c'est parvenir à calmer la houle soulevée par l'insatiabilité.
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Capitaine, ta chronique exhibe deux singularités, qui sont toutes les deux des hommages. L'un concerne le champ visuel. L'autre, le domaine auditif.
En effet, en donnant à voir des récipients parallélépipédiques, qui servent d'embarcations pour aller sur la mer, tu as l’œil grec, qui se plaît dans les formes géométriques les plus simples et les consacre aux chapelles érigées sur les hauteurs.
Puis, en donnant à entendre la minute de silence, tu décris l'extraordinaire gain en intensité, donc en sens pour l'existence à cet instant-là.
Allègement, dépouillement. Retour à l'essentiel.
Qu'est-ce l'essentiel en mer ? Souviens-toi, quand ce Zeph venait de sortir des langes administratives, la conscience paternelle t'interrogeait, non pas sur la puissance du moteur ou la surface des voiles, mais sur l'étanchéité des vannes de substitution, adaptées et posées par une main qui n'était pas professionnelle. Et cette interrogation, toute légitime et sensée, t'a taraudé pendant des semaines et des mois, jusqu'au verdict de la mise à l'eau. Le plus important, c'était de flotter.
Le fantasme de l'aisance génère celui de la glisse qui, à son tour, génère celui de la vélocité. C'est ainsi que les considérations de vitesse priment l'exigence de flottaison. Et tous les naufrages, sans exception, sont dus à cette primauté, car l'accident survient immanquablement quand on veut avancer à tout prix. A tout prix, c'est-à-dire en faisant payer à l'équilibre de flottaison, ce prix.
En mettant à l'honneur ces embarcations parallélépipédiques, plus douées pour flotter que pour avancer, tu rappelles que la fonction première à remplir en mer n'est pas la mobilità, encore moins la velocità, mais l'équilibre. Par rapport à la pression externe de l'eau, l'équilibre s'appelle étanchéité. Par rapport aux sollicitations subies par le centre de gravité, l'équilibre s'appelle stabilité.
Quant à la minute de silence, il s'agit d'un retour salutaire à un équilibre entre l'utile et le futile. En se débarrassant des sons envahissants, exogènes ou endogènes, on retrouve une limpidité du temps, jusque-là malmenée et saccagée par une agitation sonore et gestuelle. Grâce à cette limpidité, l'on accède à ce qui est essentiel dans la vie.
L'utilité et l'exigence du silence sont rappelées par les messagers célestes au visiteur des sanctuaires.
Le retour au silence n'est pas une fin en soi. C'est le prélude d'une démarche d'ouverture. Être plus réceptif, plus à l'écoute, plus attentif, plus prévenant.
S'extraire du tumulte habituel, voilà une expérience appropriée au temps pascal.
Vivre la densité de l'instant silencieux, qui ouvre des portes sur la sollicitude à l'égard de la personne toute proche, géographiquement ou affectivement.
Capitaine, merci pour ces sujets de méditations, pascales par les circonstances, et même pascaliennes, par l'incursion dans le second ordre.