• 6- Du vent, d'la houle !

    Après avoir sillonné la capitale romaine durant 5 grandes journées, nous quittons RIVA DI TRAIANO par vent modéré... On a négocié une remise avec la capitainerie du port pour les 5 nuits... Avec une bonne dose d'humour, je finis par obtenir 25% de réduc' ! La capitainerie nous confirme une météo clémente tant qu'on ne va pas dans le Sud !... Nous disposons d'un délai de 3 jours pour honorer notre RDV avec les MAZOUNES !

     

    6- Du vent, d'la houle !

    La journée de voile est belle jusqu'en fin de journée, jusque sous le promontoire d'ARGENTARIO. Puis, tout se dégrade d'un coup !

    En moins d'une heure, je passe de toutes voiles dehors à 2 ris et de nombreux tours d'enrouleur dans le foc ! Et ça ne suffit toujours pas ! Trop de tissu encore ! Le vent souffle alors à plus de 40 nœuds et lève très rapidement d'la vague ! Après une plus violente rafale que les autres, je décide de tout affaler et d'avancer, à 6 nœuds quand même, avec seulement l'empreinte du gréement sur le vent ! Le vent monte encore... 50 nœuds ! Devant moi, sur l'eau, je vois des écharpes d'écume levées par des rafales encore plus démoniaques !!! Je fais tout pour éviter que le ZEF pénètre dans ces chaudrons bouillonnants ! Minh le mousse m'engueule sur la façon que j'ai de diriger le bateau ! Je lui fait comprendre qu'en ces instants-là, ce n'est pas moi qui dirige le bateau mais bien le vent !...

    Je cherche à m'écarter le plus rapidement possible du promontoire pour contourner ces effets venturi qui s'additionnent au vent du moment. Un vent du Sud ! La capitainerie nous avait dit que tout irait bien si on allait pas dans le Sud, mais ce jour-là, c'est le Sud qui est monté à nous !

    Bon. On s'est progressivement mis à l'abri au fur et à mesure qu'on contournait le promontoire. A l'arrivée à SAN STEPHANO, il ne restait plus que 28 nœuds de vent ! Une broutille !

    Le mouillage aux abords du port est déjà bien dense ! Je désespère, après cette fin de journée épuisante, de ne pouvoir trouver une place à quai ! Le port semble archi plein... Et comme le mouillage est déjà bondé, faudrait qu'on mouille plus au large, là où le vent fait encore des siennes... Ça ne m'enchante tellement pas que je finis par trouver un embryon de place, entre 2 bateaux en along side sur le quai du commerce et qui dansent la gigue sous l'effet du ressac qui lève une petite houle de près de 50 centimètres !!! C'est étroit, mais le ZEF n'est pas grand ! Faut oser un peu quand même, mais j'y vais ! Je mets des amarres et des gardes partout ! Juste pour permettre au ZEF de s'ébrouer un peu sans toucher ses voisins !

    Enfin à terre ! Avec Minh, on part en vadrouille. Ça nous fait un bien fou après 52 miles de route dont une 10zaine dans un vent de furie !

    Et comme d'hab', malgré l'heure tardive, malgré l'absence d'eau douce et d'électricité, malgré la houle du port, l'mousse nous prépare quand même le repas du soir ! Jamais, mais vraiment jamais, quelque soit l'heure, la situation où les conditions de vent et de mer, l'mousse n'oubliera de préparer le repas. Sans une plainte, il s'active, attaché dans l'étroite cuisine. Calé des pieds et parfois du reste, il jongle avec les casseroles ! Sauces et accompagnements ne manquent jamais. Et bientôt, ce sont des parfums de Méditerranée qui envahissent l'espace et souvent jusque sur les bateaux voisins ! Ce n'est pas rare que l'mousse mette l'eau à la bouche aux équipages d'à-côté avec ses épices qui côtoient les arômes des plats qui mijotent ! C'est incroyable de voir combien d'effort Minh fourni-t-il quotidiennement pour toujours nous donner la force de continuer ! La nourriture céleste ? Oui... Bien sûr ! Mais elle ne suffit pas. Ce n'est pas elle qui nous permet de tirer sur les voiles et brasser les cordages !

     

    6- Du vent, d'la houle !

    Forcément, après, j'me colle à la vaisselle... Sauf si l'mousse l'a déjà faite ! Bon. C'coup-ci, j'y suis arrivé le premier ! En plus, sous les yeux des Carabinieri !... Faut l'faire, hein ? Et attendez, c'est pas fini...

     

    6- Du vent, d'la houle !

    J'me prend même une p'tite douche !...

     

    6- Du vent, d'la houle !

    J'en remet une... Comme c'est pas tous les jours qu'on m'voit faire la vaisselle, puisque j'en ai une preuve !... Autant la mettre !

     

    6- Du vent, d'la houle !

    Au matin, la mer et le vent se sont assagis. Nous traînons un peu dans la ville et négocions avec les autorités portuaires la nuit gratuite, prétextant notre arrivée tardive et notre départ prochain !

    On a mis du temps pour le comprendre... Mais l'ITALIE est un pays du Sud de la MEDITERRANÉE, et comme tel, tout se négocie ! Et comme souvent, dans les pays du Sud, la nature est généreuse en tout point de vue... Ainsi, lorsqu'on parcourait à pied les 5 km entre la gare de CIVITTAVECCHIA et notre barque à RIVA DI TRAIANO, on longeait la voie ferrée sur le ballast de laquelle on trouvait des tomates sauvages ! Bien sûr, les rouges avaient disparues... Mais on s'est régalé, en soupe, des tomates vertes qui restaient ! Et pour bon nombre d'épices que le mousse utilise dans ses préparations, on les cueille directement dans les maquis ! Avec le cumul des jours, le cockpit du bateau se transforme en jardin odorant, la multitude de plantes baignant leurs racines dans des seaux ! Et à LIVORNO, on trouvera même un pied de piment qui relèvera (fortement) quelques sauces indochinoises !

     

    6- Du vent, d'la houle !

    Et pour ceux qui ne savent pas... Ici, à SAN STEPHANO, tu as le quai de commerce, pas cher ou gratuit, et la concession du PORTO TURISTICO DOMIZIANO dans laquelle c'est cher à très cher et même qu'il n'y a rien à négocier ! Et quand t'arrives le soir, les ormeggios du port sont sensés ignorer les tarifs, comme ça, au matin, ben tu payes... Forcément !

     

    6- Du vent, d'la houle !

    47 miles pour atteindre le mouillage de PORTO AZZURO sur l'île d'ELBE. Durant tout ce jour, nous ne naviguerons qu'avec les voiles.

     

    6- Du vent, d'la houle !

    A peine un peu de moteur à l'arrivée, dans un ciel rougeoyant, pour éviter de trouver une place à la nuit tombée.

     

    6- Du vent, d'la houle !

    Le mouillage est déjà bien saturé... Faudrait pas qu'le vent se lève ! D'ailleurs... Mais ça s'ra pour plus tard ! 

    Je surveille un peu quand même, dans les girations du vent, que le ZEF n'aille pas tamponner ses voisins, entre ceux qui ont mouillé court et ceux qui ont mouillé long ! Voire ceux qui viennent mouiller jusque sous ton étrave !!!

     

    6- Du vent, d'la houle !

    6- Du vent, d'la houle !

    Au matin, aux premières heures du jour, nous levons l'ancre pour aborder, incognito, le quai du chantier naval, histoire de refaire les pleins d'eau, recharger les batteries et laver le pont à grandes eaux !!!

      

    6- Du vent, d'la houle !

    23 miles nous séparent de MARINA MARCIANA, lieu de notre RDV avec les MAZOUNES, que nous atteignons en milieu d'après midi sous une grosse houle ! Un contact VHF avec l'ormeggio du coin sans résultat : il nous annonce un port complet.

    De nouveau au mouillage, avec, pour nouveauté, les assauts des gardes côtes qui nous pressent d'aller mouiller ailleurs, prétextant que nous nous trouvons dans le chenal d'accès du bateau de croisière qui dessert la cité ! Bon. Ne nous fâchons pas. Pas avec eux ! Surtout qu'en fait, dans pas longtemps, on va encore avoir à faire avec eux !!! On termine notre mouillage à peu d'encablures d'un bateau de voyage, ALEXANDRINE, cotre en acier skippé par Bruno et Martine.

    J'ai sympathisé avec eux durant ma manœuvre... La zone de mouillage étant ouverte à tout vent et à toute houle, sans qu'il n'y ait de réel abri, j'ai cherché à m'enfoncer un peu dans un trou de la côte et pas très loin de leur voilier. Avec un peu d'humour, je leur fait remarquer que j'ai quelque peu raté ma manœuvre pour me retrouver aussi près ! Et sans aucune animosité de leur part, et même en toute simplicité, Bruno me répond que tout va bien, qu'il me suffit de laisser tomber encore quelques mètres de chaîne, et que cela sera parfait !

    A terre, au hasard du chemin, on les rencontre à nouveau. On échanges des paroles de marin tandis qu'ils nous invitent à prendre un café. Étant un peu occupé à je ne sais plus quoi, on décline la proposition et leur offrons, en retour, de venir partager le thé sur le ZEF. Et voilà !

    - Et pourquoi donc qu'on retrouve le ZEF à quai ?

    - Ben, je suis allé voir l'ormeggio entre 4 yeux...

    - Et il a eu peur de ta dégaine ?

    - Pas du tout. Il était un peu content, je ne sais pourquoi, et nous a filé une place !

    - Faut avertir Bruno et Martine qu'on déménage, hein ?

    - C'est déjà fait ! Y z'étaient étonnés qu'on y aille et nous ont demandé combien que ça coûtait, la nuit, ici...

    - Et ?

    - Ben j'en sais rien ! On verra demain ! Ça m'inquiète un peu, mais bon... C'est trop tard !

     

    6- Du vent, d'la houle !

    Vue sur la bourgade.

     

    6- Du vent, d'la houle !

    Un bout du mouillage au couchant.

     

    6- Du vent, d'la houle !

    Le ZEF sous les étoiles d'une petite cité sympathique !

     

     

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