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6- BONIFACIO & RONDINARA
On finira tous comme ça ! A se désagréger au fil du temps ! Mais là, j'trouve ça beau, une vieille barque qui laisse passer l'air au travers de ses membrures ! Et puis la mer n'est pas loin... Ça lui fait des souvenirs...
31 miles par une belle journée de voile, pour rallier PROPRIANO. Parti à 12h00, on arrive 8 heures après. Une petite moyenne à 4 nœuds. C'est suffisant !
Jusqu'au cap de FENO, le cap au Sud du golfe de SAGONE, puis jusqu'au passage des îles des SANGUINAIRES, soit sur une quinzaine de miles, avec une vitesse oscillant entre 2 et 3,5 nœuds, la houle a été franchement désagréable ! C'est le moins qu'on puisse dire ! Bon. Ça été très chi...ant !
Après, le vent a adonné un peu. Le ZEF a bien accéléré, en témoigne cet OVNI qu'on est en train de dépasser !
Bon. Peut-être que c'est lui qui nous dépasse... Chui pas sûr de qui passe l'autre !
De PROPRIANO, je n'en retiens que... Ben rien, en fait ! Seulement qu'on a pris la dernière place qu'il restait, et que j'étais tellement fatigué, qu'à part une courte ballade au Ship du coin, ben je n'ai fait que rêvasser au fond du cockpit.
- T'as glandé quoi...
- Oui ! Mais ça fait plus propre de dire qu'on rêvasse !
Et le lendemain, tandis que le mousse visite de long en large, et en travers, le joli cimetière marin, ben moi, je rêvasse toujours ! Et ce n'est qu'à 13H00 qu'on met les bouts direction BONIFACIO par le récif du MOINE et le petit écueil d'OLMETO...
On y arrive à la fin du jour après un chouette vent de F4/F5. Et on va rester près de 45 minutes au beau milieu de la calanque, en attendant qu'on nous trouve une place, qu'on ne nous trouvera pas en fait !!! Ici, y'a un monde FOU !!! De partout, les bateaux déboulent pour tenter de prendre d'assaut les dernières places qu'il reste !
Moi même, j'ai essayé de prendre une pendille dans la seconde petite anse à gauche en entrant... La première anse, c'est la cala di l'ARINELLA. Mais cette cala n'est pas aménagée et il faut mouiller avec un rayon d'évitement un poil court. La seconde, la cala di A CATENA, elle, est aménagée. En principe !!!
J'ai bien réussi à me positionner entre 2 bateaux malgré le fort vent de travers... Et quand j'ai tiré sur la pendille... Ben rien ! Un bout de pendille quoi ! Bref... Il a fallu s'extraire de la place. Et là, ben ça a été plus difficile que d'y entrer ! Le ZEF ne cessait de se mettre en crabe entre les 2 bateaux, et moi ? Ben je n'arrivais à rien ! Heureusement que le mousse a mis son pied, presque son corps, entre le ZEF et not' voisin sous le vent, sans ça, on l'aurait abîmé !!! Pauv' mousse !
Au final, entre 2 rafales, sans rien accrocher, et plein pot avec le moteur pour arrondir l'étrave de not' voisin et sa pendille à lui, ben ça a été ! Mais c'était juste ! Et juste pas amusant !
Et donc ? Le pompon dans tout ça ? C'est qu'avec toutes ces manœuvres de moteur, ben j'ai perdu ma marche arrière !!! La joie, quoi ! Ni une ni deux, hop, je décide de forcer la main à un équipage slave en me mettant à couple de leur barque qui était déjà en bout de ponton ! Z'étaient pas très causant... Mais bon. Y z'étaient slaves ! En plus, j'crois pas que ça leur faisait très plaisir de nous avoir sur leur flanc... Vu qu'on leur a pas trop laissé le choix. Pour moi, il me fallait me présenter contre le vent, stopper la marche avant au bon moment pour que ce soit le vent lui même qui finisse la manœuvre ! Malin, non ?
Au matin, après avoir réparé ma marche arrière en bricolant avec du fil de fer sur l'inverseur..., je vois une place en train de se libérer... Allez zou ! Je me dépêche de tout larguer pour aller prendre, presque de force, ce poste d'amarrage.
Et c'est là, une fois que ta barque est bien ficelée, que tu peux enfin prendre ton pied en regardant les autres se faire rabattre par le vent dans les pendilles des voisins ! Ah, ah, ah ! Si en plus t'as un ouzo à la main... Alors là, c'est le pied total !!!
Bon. En fait, ce n'est pas tout à fait ça ! La réalité est que je dois rester à bord et veiller au grain, le temps que les places immédiatement libres autour de moi trouvent preneur ! Parce qu'avec ce vent qui fait le malin, un crac boum sur ton bateau est vite arrivé !
Quand tout s'est assagi, vent, voisin et tout le reste, tu peux enfin aller te balader ! A BONIFACIO, il y a un splendide cimetière marin qui surplombe la calanque... Et c'est réellement une belle balade ! Et puis, l'animation de la calanque avec cet incessant va-et-vient de bateaux en tous genres est, pour moi, mieux qu'un bon film au cinéma !
Sur le même ponton qu'nous, y'a le bateau rose de Florence ARTHAUD qui est arrivé. Je n'ai reconnu la personne qu'après qu'elle ai fini, seule, sa manœuvre ! Sinon, vous pensez bien... J'aurais allé l'aider, hein ? Quand même... J'ai du savoir vivre, moi ! Et peut'être qu'après, on aurait fait causette... Et peut'être qu'après, vu que quand t'as passé du temps seul(e) en mer, t'as des idées qui te remontent de certains endroits, qu'on aurait joué à des jeux plus sympas, non ? J'sais pas moi... On aurait peut'être bricolé son moteur ?
Ça, c'est donc la seconde cala. Celle di A CATENA. Celle où il manque des pendilles !
Et celle là, c'est la première.
Le lendemain. Le 10 août. La météo est favorablement bonne dans les bouches de BONIFACIO et sur la côte orientale. Faudra seulement trouver un mouillage protégé du vent de Nord qui est sensé dominer dans ce coin !
Sitôt passé le cap PERTUSATO, on emprunte le passage de la PIANTARELLA qui permet de traverser les haut-fonds entre la côte et l'île de CAVALLO, ce qui évite de faire le grand tour en contournant le groupe des îles des LAVEZZI... En respectant scrupuleusement les alignements et les cardinales, tout va bien !
A RONDINARA, la baie ronde, comme son nom semble l'indiquer, je mouille une première fois en visant le bleu translucide d'un carré de sable. Bon. Super ! Et juste derrière moi, sous l'eau évidemment, à portée de safran, un gros rocher ! Ah oui ? Obligé, je suis, de relever l'ancre et d'aller mouiller ailleurs ! J'me disais... C'est bizarre qu'il n'y ait personne dans ce coin là !!!
C'est un chouette coin. Bien sûr, y'a du monde... Mais ça reste très beau !
La preuve !
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