A PORT NAPOLÉON, c'est comme un tout neuf soleil qui se lève pour nous !

C'est la dernière photo du ZEF à l'eau ! ZEPHYROS 1er du nom ! Notre bel HANSE 320. C'est un bateau que j'ai beaucoup aimé. Juste assez grand pour voyager en sécurité et juste assez petit pour limiter les frais ! Un grand petit quoi ! Un bateau avec un vaste carré où on a pu manger jusqu'à 8 personnes sans devoir s’asseoir sur les genoux du voisin ! Un bateau avec 2 cabines, un grand cockpit tout habillé de teck, une grande soute. Un bateau facile à manier en solitaire grâce à son foc auto-vireur... Et puis en plus, ce qui ne gâtait rien, un joli bateau !

Je me souviens, lorsqu'on l'a acheté (ben oui, on l'a pas volé non plus !), le vendeur m'avait dit qu'on se reverrait pour le suivant, dans 5 ans ! Franchement ! Je n'avais prêté qu'une oreille vraiment distraite à ces propos... Pour moi, c'était le bateau idéal ! Sa taille, son look, sa clarté, son volume de rangement, sa vitesse à la voile, sa tenue à la mer, son prix, etc... Tout m'allait ! Oui. Tout !...

Et pour tout dire sur ce choix, ben c'était pas le choix initial !!! En fait, je voulais le HANSE 315 ! Il avait un p'tit look américain et à l'intérieur, c'était de l'acajou verni ! Et quand j'ai voulu le visiter à un salon d'automne, ben il n'existait plus... Remplacé par le 320 ! Voilà comment tout ça c'est fait !

Bon. Et puis à l'usage...

Dans la mer formée, au près, si le vent n'était pas assez fort, la légèreté du bateau faisait qu'il pouvait s'arrêter littéralement à chaque train de vague ! Il lui fallait alors un peu de temps pour reprendre sa vitesse... Et dès qu'on croyait que c'était bon, hop, une vague plus abrupte que les autres et zou, le bateau s'arrêtait à nouveau ! C'était tellement pénible que dans ces conditions de mer et de vent, alors qu'on aurait pu avancer à la voile, ben j'étais obligé de mettre le moteur pour appuyer la vitesse !

Dans le petit temps, c'était le foc auto-vireur qui posait problème... Il était insuffisant en taille lorsque le vent variait entre F1 et F2 et totalement inutile dès que le bateau se mettait en vent arrière ! Le foc ne cessait de battre d'un bord sur l'autre ce qui me conduisait, inexorablement à l'affaler (l'enrouler).

Au port, c'était la hauteur sous barrots qui était, à force, handicapante ! 1,85 m de haut alors que je mesure 1,94 m hors tout ! Bien sûr que je m'en étais rendu compte, au début, à l'achat... Mais je m'étais dit que ce n'était pas un vrai problème... Qu'on passait plus de temps assis que debout et que sinon, y'avait k'a aller dehors ! Et pour la cuisine que tu fais habituellement debout, ben... J'ai honte ! Si si !... Y'avait le mousse ! Certaines mauvaises langues pourraient dire que j'ai pris un bateau trop petit pour ma taille uniquement pour échapper à la cuisine ! Et à la vaisselle ? Aussi ! Mais c'est pas vrai ! Bon. Le fait est que faire la cuisine m'était difficile... Obligé de me casser en deux ! Ça finissait par être très fatiguant pour mon dos !

Et donc, petit à petit, l'idée d'un bateau plus grand, plus stable, plus habitable, faisait son chemin dans nos têtes !

En plus, avec le temps, le bateau commençait à avoir des problèmes... Je m'étais déjà aperçu, lorsqu'on mettait le bateau à sec, que la résistance de la coque n'était pas super !!! Les patins du ber s'enfonçait dans la coque en la déformant ! Ça voulait dire aussi qu'il y avait un léger affaissement de l'ensemble du bateau sur sa quille ! Probablement un problème d’échantillonnage dans les tissus résinés de la coque et du fond de coque ! Bon !

Et puis le moteur en sail-drive et son joint d'embase pas amusant à changer ! Et puis les hublots du roof qui se sont décollés que même j'ai dû faire jouer la garantie pour qu'une boite experte vienne refixer tout ça... Et puis le fait d'avoir attendu des lustres des trucs prévus lors du contrat d'achat et qui ne sont soit jamais venus, soit ont terriblement tardé !

Et puis quand, à un moment donné, je me suis surpris à lire et à relire les multiples pages qui se remplissaient en travaux divers à réaliser, pages qui s'allongeaient après chaque navigation, ben... Peut-être que le fruit était mûr et qu'il fallait changer de barque ?

En tout cas... On a vraiment bien profité de ce premier bateau. De beaux périples, de belles escales et beaucoup de miles parcourus ! Je ne regrette rien !

En attendant, y'a des réparations à faire ! Le safran, par exemple, qui souffre sur son bord d'attaque sur lequel je dépose une couche de mastic époxy pour le renforcer !

Et puis un jour... On est en novembre 2012. On désarme le ZEF pour la dernière fois ! On ne le sait pas encore mais le chemin de la transition est en marche !

Tout va commencer dans un mois, au salon nautique de PARIS... On y allait comme ça, sans vraiment d'arrières pensées... Et sur place, on a failli, mais vraiment failli, succomber à un DUFOUR 380 neuf ! Comme ça, à l'occasion d'une visite... C'est vrai que le bateau nous avait bien plu ! Quand j'y pense !... On était presque prêt à signer ! On avait négocié le prix, les remises, la reprise du ZEF, etc... Mais le vendeur était trop pressé... Ça me déstabilisait cet empressement ! Avec Minh le mousse, on a préféré prendre un jour de plus avant de concrétiser !

Et le lendemain, incognito, on est retourné voir le bateau. Et on a bien fait. Y'avait plein de truc qu'on n'avait pas vu au départ... Plein de petits détails qui ne fonctionnaient pas, des fragilités sur des éléments vitaux, des erreurs de construction et parfois de conception. Alors on a abandonné le projet du DUFOUR.

Et après ? Y'a de très jolis bateaux !... L'OCEANIS 41 par exemple ! Mais ça devient de plus en plus cher !!! Et en errant dans le salon, de visite en visite, un peu perturbé par les choix qui s'annoncent, on découvre les plans du BILOUP 385. Là aussi, ça nous avait bien plu ! Et là aussi, le vendeur voulait qu'on signe !!! Qu'on verse des sous ! Sans même voir le bateau fini !!! Sans même savoir quand le bateau serait fini ! Sans même l'essayer (C'était un biquille et j'avais quelques réserves...). On a décliné, évidemment ! Et on a bien fait ! Quelques temps après, on a su que le chantier WRIGHTON qui fabrique les BILOUP avait fait faillite ! La raison ? Il semblerait que, lors de la construction du prototype, le pont en sandwich balsa commandé quelque part était trop court de 30 centimètres par rapport à la coque ! Et ça a suffit pour plomber le chantier !

Et c'est en revenant sur LYON ce jour-là, que, comme ça, dans l'auto, on a décidé 3 trucs : 1/ Mettre en vente notre ZEF, 2/ Acheter un bateau d'occasion avec, comme seul impératif, une hauteur sous-barrot suffisante pour que je puisse y tenir debout et 3/ Vite s'arrêter à la prochaine aire de service pour boire un coup (ça donne soif de prendre des décisions) et accessoirement, faire pipi !

Là ? On est sur la plage au sud de PORTO ERCOLE, en ITALIE. On fait du camping. On est en mai 2013. Ça faisait des jours et des jours, des semaines et des semaines même, qu'on était, à LYON, dans une grisaille persistante ! Et on en a eu marre ! Décision d'aller chercher le soleil là où il était ! Encore une décision ! Vite... Une aire de service !

Zou. On descend la côte italienne jusqu'à temps de le retrouver ! Et pas question d'aller au bateau. Il est en vente depuis mars. Tout propre. Vidé de tout ce que j'aurais besoin dans la prochaine barque.

On n'avait jamais pu aller sur l'île de GIGLIO... A chaque fois qu'on avait essayé, le port était complet. C'était en été 2009 puis 2011. C'coup-ci, c'est plus facile. Un ferry au départ de SAN STEFANO, juste au nord de la presqu'île d'ARGENTARIO, et hop ! On en profite pour photographier le Costa Concordia qu'un commandant pas très malin a réussi à couler sur des cailloux, juste devant le port ! Comme quoi, les cartes, ben ça sert un peu !

Pour le moment, on ne visite pas trop de bateaux... On attend que le ZEF se vende. On l'a confié à un agent, ANCASTA à PORT NAP. Ce sont des gens très pro. Il y a quelques touches mais rien encore de sérieux.

L'été est là. On n'a toujours pas vendu le ZEF. On l'a vraiment bichonné pour la vente !!!

Je l'ai aussi autant désarmé que possible, histoire d'éviter d'avoir des trucs à racheter lors de l'acquisition du prochain bateau qu'on ne manquera pas d'avoir !... Jusqu'à grimper dans le mat pour récupérer les protections en cuir des têtes de barres de flèche !!!

Comme en dernier câlin ! Respirer une dernière fois à l'avant du ZEF !

Et pendant qu'on passe le temps, on affine dans nos têtes le projet du futur bateau !...

Il faudra qu'il fasse moins de 12 mètres pour éviter certains frais inhérents à la taille et notamment les frais de port. Mais assez grand quand même ! Donc une taille comprise entre 11 et 11,99 mètres. Je DOIS y tenir debout. C'est la seule condition. Pas trop ancien de construction pour profiter des techniques nouvelles et des qualités marines en constante évolution. Pas en bois (trop de boulot en entretien ! D'ailleurs, il est coutume de dire qu'avec un bateau en bois, pour un jour de nav, il y a un jour de bricolage!!!), pas en ferrociment ni en acier. Le moteur ne doit pas avoir trop d'heures. Et puis c'est tout. Je suis ouvert sur tout le reste !

Je suis ouvert, mais j'ai des préférences. Et des souhaits aussi ! Il faut quand même que le génois soit sur enrouleur. Je n'ai pas l'intention d'acheter en plus, une voile ! Il faut que le cockpit soit déjà habillé de teck. Il faudrait que le bateau soit équipé d'un propulseur d'étrave. D'ailleurs, avec le temps, cette option va devenir obligatoire. Et au niveau intérieur, il me faut une cuisine en long, une cabine avant avec un grand lit déporté sur le côté. Pas de lit qui se termine étroit aux pieds où tu finis par tricoter avec ceux de la voisine ! Je dis tricoter et non pas tripoter ! Ça, c'est une option défendable aussi, mais pas à ce niveau du projet !