• Il a de belles manières. Sa famille est de la noblesse.

    Il a une fière allure. Son père l’a initié à l’art équestre et à la science militaire.

     

    Le charme du chevalier

     

    Il est valeureux, nullement craintif.

    Il est plein de talent et d’énergie.

    Il est apprécié, honoré et récompensé par sa hiérarchie.

     

    Le charme du chevalier

     

    Mais sa notoriété ne vient pas de ses faits d’armes en faveur de la maison impériale. C’est la délivrance d’une princesse qui retient l’attention dans l’imagerie populaire. Car pour sauver la princesse, il a fallu terrasser un dragon. Le combat est rude.

     

    Le charme du chevalier

     

     Certaines illustrations montrent que la lance se brise. Mais le chevalier finit par remporter la victoire.

    Georges est le nom du chevalier. Comme il a grandi dans la ville de sa mère, à Lydda, qui est l’actuelle Lod en Israël, on l’appelle Georges de Lydda.

    Il parle la langue du savoir, qui est le grec. Ses parents sont grecs.

    Il parle la langue de l’autorité, qui est le latin, pour accéder aux plus hautes fonctions au sein de l’armée romaine, jusqu’à devenir tribun, et même légat.

    Il parle la langue de l’espérance, qui est l’enseignement du Nazaréen.

    Il parle la langue de la fidélité, en s’opposant à la purge qui vise les soldats chrétiens servant dans l’armée romaine.

    Il parle la langue de l’incorruptibilité, en refusant les terres, l’argent et les esclaves que l’empereur Dioclétien lui envoie pour le faire fléchir. Oui, c’est le même Dioclétien qui a fait crever les yeux de Lucie !

    Il parle la langue de la séduction, parce qu’il réussit à convertir la femme que Dioclétien envoie à la prison pour l’amollir.

    Charme de polyglotte !

    Après la douceur, l’adversaire utilise la violence pour briser la résistance.

     

    Le charme du chevalier

     

     Supplice de la roue hérissée de lames de fer, séjour dans une fosse remplie de chaux bouillie, port de chaussures métalliques brûlantes. Mais Georges de Lydda tient bon, malgré les tortures qui lui sont infligées.

     

    Le charme du chevalier

     

    Son intégrité morale contraint ses persécuteurs à recourir au geste ultime : la décapitation.

     

    Le charme du chevalier

     

    Jusqu’au bout, le charme opère. L’impératrice, qui assiste au supplice du chevalier martyr, décide de rejoindre, à son tour, l’enseignement du Nazaréen. Malgré son rang impérial, elle subira aussi le sort funeste réservé à tous les disciples.

    Il n’est pas inintéressant de remarquer que la Géorgie a confié la surveillance de sa Place de la Liberté à l’illustre chevalier.

     

    Le charme du chevalier

     

     Au temps de l’empire russe, la place s’appelait place Erevan. Sous l’ère soviétique, elle avait pour nom place Lénine. À présent, point de référence locale, ni géographique, ni politique, mais un concept universel, disant une aspiration commune à tous les peuples. Et cette proclamation solennelle se fait sous le haut patronage de Saint Georges, le vainqueur du dragon. L’effigie de l’exploit chevaleresque est exhibée au sommet d’une colonne ionique, haute de 44 m.

     

    Le charme du chevalier

     

    Charme de l’héroïsme. Fascination pour le courage d’un ardent défenseur de la liberté d’opinion.

    Face à Bari, la cité portuaire que l’Italie nomme Antivari à cause du face à face, et que le Monténégro de nos jours appelle Bar, s’est mise sous la protection du valeureux chevalier.

     

    Le charme du chevalier

     

    Bar est évoquée à plusieurs reprises dans le récent envoi de l’Aventy. Les photos qui servent de conclusion ont un rapport explicite avec la vie spirituelle du rivage monténégrin.

     

    Le charme du chevalier

     

    Peut-être à son insu, l’Aventy a agi sous le charme du noble chevalier.

    L’histoire du Zeph pouvait-elle ne pas avoir de lien avec la mémoire de Georges de Lydda ? Oh que non !

    Dès sa première navigation, le Zeph est tombé sous le charme de Gênes, qui avait déjà succombé au charme du chevalier Saint Georges.

     

    Le charme du chevalier

     

    Devant le porto antico, se dresse le Palazzo San Giorgio, jadis consacré aux finances, à présent dédié à la gestion portuaire.

     

    Le charme du chevalier

     

     Le bâtiment, qui exhibe face à la mer une immense fresque où Saint Georges combat le dragon, est si familier à l’esprit du Zeph. Le chemin du premier ravitaillement en gaz pour la cuisinière, le trajet de la passeggiata, la route de la gelateria, l’accès aux palmettes grecques pour la décoration intérieure du Zeph, le parcours de la randonnée à Boccadasse, tous ces itinéraires passent au pied de la splendide fresque.

    Autre rapprochement entre le chevalier Saint Georges et le Zeph : Arles, qui surveille la route quand l’esprit du Zeph migre entre Port Napoléon et Lyon, était tombée aussi sous le charme du chevalier, qui est devenu le saint patron de la Confrérie des Gardians de la Camargue.

     

    Le charme du chevalier

     

    Une effigie toute en or conservée à l’église de la Major rappelle cette tutelle.

    L’Aventy, qui est à Licata depuis plusieurs jours, a la nostalgie de l’Adriatique. L’envoi du 3 novembre se termine par une évocation de la vie spirituelle dans le Monténégro, qui a choisi la tutelle de Saint Georges. Or, c’était aussi un 3 novembre que les reliques du Saint étaient revenues à Lydda. Est-ce de façon délibérée que l’Aventy a choisi le jour de transfert des reliques dans la ville natale pour envoyer au Zeph des images de la ferveur que le rivage monténégrin exprime envers le chevalier sanctifié ? Quelle que soit la réponse, la coïncidence avec la date est plus que troublante.

     

    Le charme du chevalier

     

     À l’heure où le rivage monténégrin se pare des magnifiques couleurs de l’automne, le charme de son chevalier protecteur, qui est celui d’un être intègre, éperdument épris de liberté, n’en devient que plus puissant.

     

    Le charme du chevalier

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