• La parenthèse bretonne

    Coucou c'est moi !...
    Alors je salue dans le désordre ZAZA, FIFI, VIRG, MYCO, ANNE, JP, PAPA, RP, ALAIN, etc...
     

    Je vous avais laissé à NETTUNO, il y a déjà plusieurs jours !

    Sur le long chemin qui m'a mené des rivages de la Méditerranée jusqu'à ceux de la Bretagne, il y a eu quelques courtes escales. A l'image de celle de quelques heures à TORINO, avant de rejoindre la France enneigée. Quel contraste avec l'Italie...

    La parenthèse bretonne


    Ne me demandez pas ce qu'est cet édifice, je ne m'en souviens plus.

    La parenthèse bretonne


    La méduse, qui devrait rappeler à Minh sa maladie tentaculaire endiguée par des médecins qualifiés et dévoués.

    Il y a eu LYON, bien sûr, revoir mon chez moi, mais je me sens mieux dans les chez les autres !...

    Encore une courte escale dans la maison familiale à PIERREVERT, dans les Alpes de Haute-Provence, juste le temps de la quitter définitivement...
    Et oui, on trouve encore des irréductibles pour gagner la Bretagne comme terre d'exile !

    La parenthèse bretonne


    Le dernier lever de soleil vu depuis la terrasse de la cuisine. Je m'apprête à quitter une Provence froide pour une Bretagne douce. 

    La parenthèse bretonne


    Encore une trop courte halte dans la maison de Virginie, au cœur d'une YONNE profonde et si belle par ces multiples courts d'eau, canaux, etc...

    Après avoir traversé la France de part en part, nous arrivons  enfin dans ce pays qui donne à l'océan toute sa beauté ! Ce pays aux pierres debout, aux dolmens, aux druides, aux arbres séculaires, aux forêts enchantées, ...
    Ce pays qui a vu naître Obélix et Astérix.

    Non ?

    C'est aussi une légende, ce petit village gaulois qui résiste encore et toujours à l'envahisseur ?

    Pourtant, quand j'entends parler des bonnets rouges, je me dis que le village gaulois est resté dans la tête de pas mal de bretons !

    La parenthèse bretonne


    De biens jolies barques au pied de la ville close de CONCARNEAU.
    Mais ce que je préfère, ce sont les mêmes barques à marée basse !

    La parenthèse bretonne


    Je trouve vraiment beau tous ces paysages ainsi révélés par une mer absente ! L'odeur des algues et du sel de la mer.

    La parenthèse bretonne


    Quand la mer se retire, il y a comme un calme absolu qui saisi tout le paysage. Et les gens peut être aussi. On sent que les bateaux se reposent. Et les marins aussi.

    La parenthèse bretonne


    J'aime beaucoup la Méditerranée, ses couleurs, sa transparence, ses petits ports colorés qui jalonnent la côte, ses criques rocheuses aux oursins multicolores, son calme (lorsqu'elle est calme) et que les vagues s'enroulent comme dans de la soie avant de venir doucement caresser le trait de côte !
    La Méditerranée a quelque chose de reposant, de rassurant aussi, même si parfois elle se montre coléreuse, hargneuse, avec des vagues agressives chargées d'écume qui vous fouette le visage.
    La mer de CONCARNEAU, l'Océan comme on dit, je ne le connais pas encore assez pour en dire du bien.

    La parenthèse bretonne


    Mais il y a une force qui s'en dégage. Je le sens comme un géant tapi dans ses profondeurs, près à bondir !


    A bientôt, avec d'autres photos de marées basses...

    Pin It

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    1
    Virg
    Mardi 1er Mars 2016 à 11:27

    L’Italie, la Provence, Lyon, l'Yonne, la Bretagne ... que de voyages riches et variés !

    L'hiver n'est pas source d'hibernation !

    Bonne poursuite vers les rivages du sud.

    Bisous à tous,

    2
    RP
    Mercredi 9 Mars 2016 à 02:35

    L'hospitalité dans l'Yonne n'avait rien à envier à celle du Latium ou de la Campanie.

     

    L'excellent pain aurait ravi   Δημήτηρ – ΔΗΜΗΤΗΡ .

     

    Le délicieux vin aurait fait danser Διώνυσος – ΔΙΩΝΥΣΟΣ  jusqu'au bout de la nuit.

     

     

    Mais si les retrouvailles du 19 février dernier demeurent inoubliables, c'est particulièrement grâce à deux éléments qui ont déjà montré leur étonnante efficacité depuis les temps homériques.

    Le chant IX de l'Odyssée décrit la réaction d'Ulysse et de ses compagnons, qui pénètrent  dans une demeure habitée. L'absence momentanée du propriétaire des lieux met à nu les mobiles des visiteurs :

     καρπαλίμως δ᾽ εἰς ἄντρον ἀφικόμεθ᾽, οὐδέ μιν ἔνδον

     

    εὕρομεν, ἀλλ᾽ ἐνόμευε νομὸν κάτα πίονα μῆλα.

     

    ἐλθόντες δ᾽ εἰς ἄντρον ἐθηεύμεσθα ἕκαστα.

     

    ταρσοὶ μὲν τυρῶν βρῖθον, στείνοντο δὲ σηκοὶ

     

    ἀρνῶν ἠδ᾽ ἐρίφων: διακεκριμέναι δὲ ἕκασται

     

    ἔρχατο, χωρὶς μὲν πρόγονοι, χωρὶς δὲ μέτασσαι,

     

    χωρὶς δ᾽ αὖθ᾽ ἕρσαι. ναῖον δ᾽ ὀρῷ ἄγγεα πάντα,

     

    γαυλοί τε σκαφίδες τε, τετυγμένα, τοῖς ἐνάμελγεν.

     

    ἔνθ᾽ ἐμὲ μὲν πρώτισθ᾽ ἕταροι λίσσοντ᾽ ἐπέεσσιν

     

    τυρῶν αἰνυμένους ἰέναι πάλιν, αὐτὰρ ἔπειτα

     

    καρπαλίμως ἐπὶ νῆα θοὴν ἐρίφους τε καὶ ἄρνας

     

    σηκῶν ἐξελάσαντας ἐπιπλεῖν ἁλμυρὸν ὕδωρ :

     

    ἀλλ᾽ ἐγὼ οὐ πιθόμην, τ᾽ ἂν πολὺ κέρδιον ἦεν,

     

    ὄφρ᾽ αὐτόν τε ἴδοιμι, καὶ εἴ μοι ξείνια δοίη.

     

     Ὁμήρου Ὀδύσσεια

     

    Ραψωδία θ'

     

     " Et nous arrivâmes rapidement à son antre, sans l'y trouver, car il paissait ses troupeaux dans les gras pâturages ; et nous entrâmes, admirant tout ce qu'on voyait là. Les claies étaient chargées de fromages, et les étables étaient pleines d'agneaux et de chevreaux, et ceux-ci étaient renfermés en ordre et séparés, les plus jeunes d'un côté et les nouveau-nés de l'autre. Et tous les vases à traire étaient pleins, dans lesquels la crème flottait sur le petit lait. Et mes compagnons me suppliaient d'enlever les fromages et de retourner, en chassant rapidement vers la nef les agneaux et les chevreaux hors des étables, et de fuir sur l'eau salée. Et je ne le voulus point, et, certes, cela eût été le plus sage ; mais je désirais voir cette homme, afin qu'il me fît les présents hospitaliers. "

    Vers 216-229

    La première chose remarquée par les visiteurs est le fromage, et la première chose que les compagnons d'Ulysse pensent à emporter est encore le fromage !

    Le premier coup d’œil est extatique. Il lit la qualité du produit, se projette dans la saveur du goût et réalise le lien naturel avec l'herbe grasse et la magnificence des pâturages. Découverte et dégustation visuelles qui impactent instantanément la mémoire pour laisser une trace, dont les compagnons d'Ulysse auront beaucoup de mal à se défaire, à tel point qu'ils ont voulu en préserver le souvenir jusqu'au retour à leur nef.

    Nous aussi, le soir du 19 février 2016, nous avons vu un fromage exquis, nommé le Mont d'Or, fondre lascivement sur des pommes de terre toutes fumantes, et nous avons gardé précieusement dans notre mémoire, le souvenir de cette onctuosité si délicieuse.

    Mais qu'est-ce qui a incité Ulysse et ses compagnons à explorer cette demeure ?

    Le vers 167 dit qu'Ulysse avait remarqué que de l'île où se trouvait cette demeure, s'élevait une fumée. De la la fumée, donc du bois qui brûle, des êtres vivants qui se chauffent, une promesse d'hospitalité !

    Voilà donc l'autre élément qui provoque la rencontre et l'imprime dans la mémoire : le questionnement de la fumée, et la déduction de la chaleur de l'hospitalité.

    Le soir du vendredi 19 février, nous avons savouré dans l'Yonne l'agréable chaleur de l'âtre, fascinés par la beauté des flammes, le joyeux crépitement de la bûche et l'incandescence des braises, qui rappellent le cœur du Vesuvio.

     

     

    Dans le texte homérique, la vision de loin fraie un chemin dans la mémoire, puis la vision de près le construit et le développe. La chaleur du foyer exerce son attrait et réduit la distance, tandis que l'onctuosité des mets fait le charme de la proximité.

     Merci à la gracieuse nymphe des bois icaunais d'avoir offert aux voyageurs fourbus et gelés que nous étions l'agréable chaleur de la fraternité et le goût suave du lien social.

     

     

     

    3
    RP
    Dimanche 13 Mars 2016 à 12:59

     

     

    Dans la nuit qui a suivi l'introduction du gigantesque cheval à l'intérieur des murailles de Troie, le fantôme d'Hector est apparu à Énée pour le prévenir que la cité, en proie aux flammes, était irrévocablement perdue. Puis Hector a pressé Énée de fuir sans tarder, en emportant avec lui les objets sacrés et les Pénates :

    Sacra suosque tibi commendat Troia Penates ;

    hos cape fatorum comites, his moenia quaere,

    magna pererrato statues quae denique ponto.

     

    Troie te confie ses objets sacrés et ses Pénates ; prends-les

    pour compagnons de ton destin ; cherche-leur des remparts majestueux,

    que tu établiras enfin, après tes errances à travers les mers.

     

    VIRGILE, Énéide, Chant 2, Vers 293-295

     

    Les objets sacrés qu’Énée devait sauver de la destruction, donc de l'oubli, bénéficiaient de la même protection et de la même sollicitude que les Pénates, divinités du foyer et du garde-manger, au cours de l'imminente marche forcée. Ces objets sacrés n'étaient donc pas de simples amulettes ou talismans, dotés de prétendus pouvoirs magiques, mais des objets qui assuraient la survivance et la pérennité en contribuant à la cohésion et au sens. Sauver ces objets de l'abîme du temps parce que jadis, ils avaient été témoins des victoires sur le temps. Elle était là, la sacralisation : dans la transformation du statut de certains moments de l'existence, dans leur mise à part grâce à l'ajout d'une autre dimension, qui est la dimension de la transcendance.

    Parmi ces temps hors du commun, mémorisés par des objets de choix, il y a celui où deux êtres décident de conjuguer leurs itinéraires et de tresser leurs destins. Souvent cette alliance laisse son empreinte sur l'orfèvrerie qui orne leur table commune.

     

     

    Les palmettes ciselées dans le noble métal ont accompagné depuis plus d'un demi-siècle un pacte signé sur l'autre rive de la Méditerranée, sur la rive africaine du " lac romain " surnommé Mare Nostrum. Par son origine et sa fonction, cette pièce d'orfèvrerie, indispensable et présente aux agapes, devient " objet sacré ", au sens virgilien du terme.

    L'ouvrage de l'orfèvre a été soustrait, par anticipation, au brasier manosquin, donc sauvé à la manière des " objets sacrés " de Troie qu’Énée devait vite mettre à l'abri sur les conseils d'Hector. Sauvetage urgent, sauvetage glorieux, sauvetage récompensé.

     

     

    Désormais, il est possible de contempler à souhait la sensualité de la courbure qui fait la transition entre le corps et la tête. Sur cette fine gorge, Ἀθηνᾶ – ΑΘΗΝΑ  a bien voulu apposer son sceau : l'olivier, en signe de paix et de prospérité.

    L'objet sacré est donc porteur d'un message. A l'endroit le plus sensuel de sa morphologie, il abrite le plus cher de tous les vœux : le vœu d'une existence paisible et féconde.

    Le mardi 23 février dernier, la table du souvenir, qui était la table de la dernière migration, avait raison de faire entendre que l'espace convivial entre les commensaux n'était pas, dans son essence, une vitrine ni de la profusion, ni du talent, mais un lieu et un livre d'histoire. Ce que l'on apporte à la table et l'y présente montre d'où l'on vient et qui l'on est.

    4
    RP
    Dimanche 13 Mars 2016 à 13:47

    Au dos de l'objet, il y a aussi l'olivier, au niveau de la fameuse cambrure. La même signature laissée par  Ἀθηνᾶ – ΑΘΗΝΑ  sur la nuque et sur la gorge. Donc un collier pour la paix et la prospérité.

     

     

    Toutefois, à y regarder de près, le motif ornemental est plus fourni et plus développé sur la face dorsale. L'histoire dit-elle que les migrants ont laissé dans leur dos quelque chose de considérable, une sorte d'âge d'or ? Effectivement, des événements tragiques les ont contraints à tourner le dos à l'opulence d'une terre et à l'aisance d'un mode de vie.

    Le fantôme d'Hector a bien prévenu Énée que les objets sacrés et les Pénates ne trouveraient leur destination finale qu'après bien des errances à travers les mers. En effet, la pièce d'orfèvrerie a connu plusieurs migrations. Vient-elle de vivre l'ultime ?

    Si l'ornement pour la nuque est plus riche, celui de la gorge fascine par la simplicité et la pureté. Certes, l'âge d'or est derrière. Mais le temps du renouveau est devant. Le bonheur présent et futur peut être fait de choses simples et authentiques.

     

     

    La quête de sérénité a ému le cosmos. La pluie s'est arrêtée pour le déchargement de la caravane. Même quelques rayons de soleil ont entrepris de combattre les nuées. Les migrants avaient le sourire. Ils étaient sains et saufs. Comme au temps d’Énée, la piété filiale a écrit ses lettres de noblesse.

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :