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    Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
    Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
    J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
    Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

    Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
    Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
    Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
    Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

    Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
    Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
    Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe

    Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

    Victor HUGO

     

    Ce 23 septembre 2017, maman s'en est allée.

    Ce 30 septembre, ma sœur prend un an de plus à la vie. Et moi aussi, bientôt... Si Dieu le veut !

    On ne sait trop qui a écrit :"Chaque heure nous meurtrit, la dernière nous tue". C'est ça. Il était 2 heures du matin.

     

    A toi ma chère maman...

    C'était marée basse...

    A toi ma chère maman...

    Loin des grands rochers noirs que baise la marée,
    La mer calme, la mer au murmure endormeur,
    Au large, tout là-bas, lente s’est retirée,
    Et son sanglot d’amour dans l’air du soir se meurt.

    La mer fauve, la mer vierge, la mer sauvage,
    Au profond de son lit de nacre inviolé
    Redescend, pour dormir, loin, bien loin du rivage,
    Sous le seul regard pur du doux ciel étoilé.

    La mer aime le ciel : c’est pour mieux lui redire,
    À l’écart, en secret, son immense tourment,
    Que la fauve amoureuse, au large se retire,
    Dans son lit de corail, d’ambre et de diamant.

    Et la brise n’apporte à la terre jalouse,
    Qu’un souffle chuchoteur, vague, délicieux :
    L’âme des océans frémit comme une épouse
    Sous le chaste baiser des impassibles cieux.
     

    Nérée Beauchemin

     

    A toi ma chère maman...

    A toi ma chère maman...

    A quelques pas de Sa chambre ou Elle s'est éteinte. Elle aurait aimé ces paysages. Elle aurait aimé y randonner.

    Nature au cœur profond sur qui les cieux reposent,
    Nul n'aura comme moi si chaudement aimé
    La lumière des jours et la douceur des choses
    L'eau luisante et la terre où la vie a germé.

    Anna De Noailles

     

    A toi ma chère maman...

    Dans le port de Concarneau, comme des voiles en berne...

    A toi ma chère maman...

     

    Je suis debout au bord de la plage.
    Un voilier passe dans la brise du matin,
    et part vers l'océan.
    Il est la beauté, il est la vie.
    Je le regarde jusqu'à ce qu'il disparaisse à l'horizon.
    Quelqu'un à mon côté dit : « il est parti !»

    Parti vers où ?
    Parti de mon regard, c'est tout !
    Son mât est toujours aussi haut,
    sa coque a toujours la force de porter sa charge humaine.
    Sa disparition totale de ma vue est en moi,
    pas en lui.

    Et juste au moment où quelqu'un prés de moi dit : «il est parti !»
    il en est d'autres qui le voyant poindre à l'horizon
    et venir vers eux s'exclament avec joie :
    «Le voilà !»

    C'est ça la mort !
    Il n'y a pas de morts.
    Il y a des vivants sur les deux rives.

    William Blake.

    Ce joli texte lu juste pour Elle.

     

    A toi ma chère maman...

    Que veux-tu répondre au vent qui soupire, 
    Au vent qui te dit le chagrin des choses, 
    Le trépas des lis, des lilas, des roses...

    Voilà. Maman s'en est allée.

    J'espère que le Grand Manitou prendra soin d'Elle...

    Je remercie tous, celles et ceux qui nous ont témoigné de l'affection.

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