Je suis rassuré d'avoir enfin retrouvé la verve epistolaire de RP.

J'espère que son" accident" n'aura   pas eu de conséquences facheuses.......

Plus de nouvelles seraient appréciées...........

A+

 

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Un mois de prélude avant d'assister au déploiement en continu de l'azur. Sur la terre ferme, d'aucuns auraient vite fait de trépigner pour bien moins que cela. Mais la mer apprend à attendre. La patience est toujours de mise en compagnie des flots. En mer, l'on n'a pas toujours ce que l'on veut, encore moins « le tout, tout de suite », si cher aux terriens.

 

Capitaine, te voilà dans les eaux consulaires, jadis minutieusement quadrillées par les galères qui assuraient la protection et le ravitaillement de la Cité aux sept collines. Jamais bassin n'a été autant admiré, désiré et convoité. Savoure ton privilège de remonter les siècles et entends la cadence militaire des rames, le cliquetis frénétique des glaives, le déchaînement explosif des catapultes, le grésillement des flots embrasés. C'est le temps de l'histoire qui fait vibrer ton nouvel environnement spatial !

 

La dichotomie espace-temps est toute naturelle comme la description du cerveau en deux hémisphères, l'un gauche, l'autre droit. Il ne s'agit pas de les opposer artificiellement, mais de dire ce qui revient à l'un, mais pas à l'autre. Dire la spécificité de chacun, pour éviter la pensée confuse et le langage imprécis ou inapproprié.

 

Goûter à la saveur du temps, c'est s'approcher de la substance de l'existence. Et pour les Pascaliens, c'est flirter avec le « troisième ordre » !

 

 

Dans un texte du 19/11/15, j'ai raillé Ἑρμῆς – ΈΡΜΗΣ , le messager de l'Olympe. Je l'ai associé à la transmission de l'information, donc, moyennant un anachronisme, à internet. D'où les trois causes évoquées dans ma raillerie concernant le transfert lacunaire et la communication entravée :

 

Première cause : la défaillance technique. Pas de wi-fi comme à Circeo, Nettuno, CivitaVecchia, Porto Ercole, San Remo. Ou wi-fi faiblard, comme à Genova. J'évoque le cas en disant que Ἑρμῆς - ἙΡΜΗΣ se serait fâché avec la technologie moderne.

 

Deuxième cause : la crise relationnelle, comme c'est arrivé le lundi 30 novembre dernier, avec mes « vents génois ». J'évoque le cas en insinuant que le Mercurius des Latins serait jaloux de l'Hermès des Grecs.

 

Troisième cause : le budget. Capitaine, si tu avais voulu, tu aurais acheté un forfait internet super-puissant et omniprésent, et tu te serais dispensé de te geler sur la place publique à Nettuno pour du wi-fi. Un porte-monnaie plein et généreux aurait réglé le problème de la connexion manquante ou insuffisante.

 

J'y fais allusion quand j'interroge à la fin de ma raillerie Ἑρμῆς – ΈΡΜΗΣ :

 

« C'est quand, ton καιρός ? C'est quand le flux passe ou c'est quand la bourse est pleine ?

 

Et lui de me répondre :

 

« C'est quand la bourse est suffisamment pleine pour que le flux passe. »

 

Mais, capitaine, tu as toujours préféré la solution du δημοτικό - ΔΗΜΟΤΙΚΟ , par solidarité avec le peuple, le petit peuple, le bas peuple. C'est à cause de ce choix que tu te gèles les couennes sur la place publique de Nettuno.

 

Si un remède à la question budgétaire peut aussi être un remède à la question technique, il ne peut aucunement résoudre la crise relationnelle. Pour reprendre la distinction faite par Pascal, l'auteur des Pensées, la technique et le budget appartiennent au premier ordre tandis que le relationnel appartient au second ordre.