Le retour de la verticalité

Verticalité du saut amorcé par le dauphin qualifié de « danseur » par l'Aventy, qui s'approchait de Crotone, sur la route vers Santa Maria di Leuca.

 

 

 

 

Emblème d'Apollon, le dieu guérisseur. Message de réconfort adressé au Zeph, en souvenir des liens affectueux tissés depuis plus d'un an, avec la complicité du dieu de Delphes. Touchante sollicitude émanant de la quatrième photo de la série envoyée par l'Aventy jeudi dernier.

L'élan vertical présenté par cette photo ne correspond pas à une retombée dans l'eau, mais à une élévation dans les airs. Il suggère une dynamique ascendante, une progression vers plus de légèreté et de grâce. Merci à l'Aventy pour ce présage encourageant.

 

 

 

 

La verticalité, c'est aussi l'évocation de la stabilité et de l'équilibre. Le trépied de Delphes est droit, dressé à la verticale, quand Apollon délivre l'oracle par l'intermédiaire de la Pythie. L'iconographie classique ne présente le trépied penché que dans la scène où Hercule, frustré par le mutisme intentionnel de la Pythie, a tenté de se venger en le dérobant. Indigné, Apollon s'est tout de suite lancé à la poursuite du voleur éhonté, pour reprendre le précieux trépied.

 

 

 

 

La verticalité du trépied et des autres emblèmes d'Apollon signifie une autorité incontestée, une parole sûre, une promesse fiable.

L'élan vertical évoqué dans la quatrième photo est un signe précurseur de la verticalité savamment exposée dans la onzième photo, qui conclut l'envoi.

La photo qui sert de conclusion montre le parvis du sanctuaire de Santa Maria di Leuca.

 

 

 

 

Le sanctuaire se nomme Santa Maria de finibus terrae. L'expression latine de finibus terrae indique que l'endroit était considéré par les Anciens comme la limite ultime de toutes les terres émergées. En effet, Santa Maria di Leuca, où l'Aventy a trouvé refuge dans l'attente d'une météo clémente, se trouve à l'extrême Sud des Pouilles. Du promontoire où se situe le parvis, on peut admirer la rencontre de deux mers : la Mer Adriatique et la Mer Ionienne, ce qui renforce la sensation de se retrouver aux confins de la Terre.

Sur le parvis, se dresse une colonne corinthienne, qui commémore le passage de l'apôtre Pierre, lors de ses périples d'évangélisation.

 

 

 

 

Juste à côté de cette colonne commémorative, un peu plus au sud, mais à l'extérieur du parvis, s'élève un phare, que l'homme a érigé avec sa science pour donner la lumière aux marins. Le phare mesure 48 m de haut et se situe à 102 m au-dessus du niveau de la mer. Au pied du phare, se profilent des arcades qui forment l'enceinte du parvis.

 

 

 

 

La photo envoyée par l'Aventy montre à la fois la colonne corinthienne et le phare. Mais pas de gemellité verticale, pas de parallélisme dans la vision proposée par l'Aventy. Car les deux chemins ascendants ne sont pas animés par le même principe. Le premier magnifie la miséricorde, le second exalte la puissance. Le premier est une construction de la foi, le second est une construction de la science.

 

 

 

 

Pas de gemellité depuis la base, et tout le long du tronc. Donc forcément pas de gemellité sommitale. Le phare apporte de la lumière pour voir clair tout autour et à l'extérieur, la colonne corinthienne illustre l'accès à la lumière qui éclaire l'intérieur de l'être. L'éclairage par la physique et l'éclairage par la spiritualité n'ont pas la même finalité. Avec le premier, il s'agit de connaître pour dominer le cosmos. Avec le second, il s'agit de se connaître pour se dominer.

Quel moyen est prévu par l'Aventy pour traduire l'absence de gemellité et l'irréductibilité d'une conception à l'autre ? Mettre en valeur l'une des deux constructions, en exhibant sa verticalité, contraint nécessairement à rendre oblique l'autre construction.

Dans le choix qu'a fait l'Aventy, qu'est-ce qui reste vertical ? Qu'est-ce qui devient penché ? La photo de conclusion montre une colonne commémorative verticale et un phare oblique. Ainsi, l'Aventy donne la priorité à la spiritualité.

 

 

 

 

Dans cette présentation, le parvis ressemble au pont d'un navire, la colonne commémorative est telle un mât, et le sanctuaire fait office de cabine de pilotage. La courbure de l'enceinte ajourée rappelle le galbe du flanc à tribord.

Mais quel est le cap de cette nef dont le mât arbore les couleurs de la spiritualité ?

Si la photo avait montré le mât exactement dans l'axe du sanctuaire, le cap aurait été plein Est. Mais le talent de l'Aventy est dans la légère déviation vers le Sud pour inclure aussi le phare, qui représente l'apport de la science.

Donc, la nef spirituelle proposée par l'Aventy vogue en direction du Sud-Est, c'est-à-dire vers Jérusalem ! En mettant le cap sur la Judée, cette nef suit l'exemple de la reine de Saba, dont le Christ a dit :

« regina austri surget in iudicio cum viris generationis huius et condemnabit illos quia venit a finibus terrae audire sapientiam Salomonis et ecce plus Salomone hic »,

 si l'on traduit dans la langue des Césars le verset 31 du chapitre 11 de l'évangile selon Luc :

βασίλισσα νότου ἐγερθήσεται ἐν τῇ κρίσει μετὰ τῶν ἀνδρῶν τῆς γενεᾶς ταύτης καὶ κατακρινεῖ αὐτούς ὅτι ἦλθεν ἐκ τῶν περάτων τῆς γῆς ἀκοῦσαι τὴν σοφίαν Σολομῶνος καὶ ἰδοὺ πλεῖον Σολομῶνος ὧδε.

En Gaule cisalpine, l'éloge de l'attitude de la Reine de Saba résonne comme suit :

« La reine du Midi se lèvera, au jour du jugement, avec les hommes de cette génération et les condamnera, parce qu'elle vint des extrémités de la terre pour entendre la sagesse de Salomon ; et voici, il y a ici plus que Salomon. »

 

 

 

 

Des confins de la Terre, situés dans l'extrême Sud des Pouilles, jusqu'aux extrémités de la Terre, d'où affluent celles et ceux qui veulent entendre la Bonne Nouvelle du Nazaréen, l'Aventy propose une visite passionnante de la Méditerranée orientale.

D'ordinaire, l'Aventy fait ses envois juste avant le Shabbat. Cette fois-ci, l'Aventy a anticipé de 24h sur le début du Shabbat. La photo du parvis du sanctuaire Santa Maria de finibus terrae est adressée au Zeph le 25 mai, c'est-à-dire le jour où le Christ, qui est le Grand Salomon, remonte au ciel !

 

 

 

 

Choisir le jour de l'Ascension pour rappeler la nécessité de rechercher la sagesse, même s'il faut, pour cela, se déplacer comme la Reine sabéenne, depuis les confins de la Terre : quel merveilleux καιρός – ΚΑΙΡΟΣ !

 

 

 

 

Il est impensable que l'Aventy soit seule pour choisir les photos de chaque envoi !