• La route vers la Grèce (2). Le démarrage en Bourgogne

    La route vers la Grèce s’est mise en branle dès le premier au revoir signifié à l’Hexagone. La salutation marquant le départ a été adressée à l’Aventy, qui était la toute première rencontre en mer et dont le quartier général se trouvait en Bourgogne. D’aucuns auraient souhaité une localisation plus précise. Nous leur disons que l’information cherchée est donnée par la pancarte suivante :

     

    La route vers la Grèce (2). Le démarrage en Bourgogne

     

    L’humour bourguignon a substitué aux deux syllabes officielles deux autres qui faisaient l’apologie de la réalité agricole.

    Sans craindre le paradoxe, le domaine terrestre de l’Aventy contenait une invitation permanente au voyage par la mer. L’emblème instigateur était une éolienne, qui rappelait au mousse les toutes premières leçons d’initiation prodiguées par le Capitaine. Sur la photo suivante, l’éolienne de l’Aventy apparaissait à droite, à l’arrière-plan :

     

    La route vers la Grèce (2). Le démarrage en Bourgogne

     

    Au premier plan, s’étalait l’opulence du forsythia, qui était une autre invitation, celle à aller contempler aussi la magnificence du cousin grec, qui était le genêt.

    L’Aventy et le Zeph se sont rencontrés à Camerota, lors du voyage initiatique de celui-ci. Sans le soutien psychologique de l’Aventy, il se pouvait que le Zeph ne mène pas à bien ce voyage initiatique, qui finalement, a été couronné par l’accès aux flots égéens.

    Revivre ce souvenir, c’était convoquer l’influx de la réussite pour la navigation du Zeph.

    Il y avait donc un rituel de la chance. La mise en confiance, grâce à cette chance, était la seconde signification de l’éclat du forsythia de la Bourgogne.

    Le rapprochement des coques a provoqué le rapprochement des cœurs, qui, lui, demeure, même lorsque les bassins de navigation de l’un et de l’autre deviennent divergents.

    C’est ainsi que l’amitié offerte par l’Aventy a sauvé le Zeph de la déprime quand celui-ci a été bloqué dans le Golfe Ambracique par une affreuse météo.

    La route vers la Grèce n’est pas la route vers un lieu impersonnel. C’est essentiellement la route vers un cadre géographique irrigué par des souvenirs édifiants.

    Sur le plan affectif, la route vers la Grèce entrait dans sa réalisation concrète en profitant de la compagnie de l’Aventy.

    La stimulation était réciproque.

    Contemplez la complicité entre les deux capitaines :

     

    La route vers la Grèce (2). Le démarrage en Bourgogne

     

    Quand celui de droite s’est cassé un bras en tombant d’un escabeau, celui de gauche était le premier à prendre des nouvelles de l’accidenté.

    La photo a été réalisée sous une bâche. Le hasard a fait que la lumière résiduelle devenait dorée. Le mousse y a vu une forme de bénédiction. Alors, vite, il s’est glissé dans le bain de lumière miraculeux :

     

    La route vers la Grèce (2). Le démarrage en Bourgogne

     

    La visite faite au fief de l’Aventy pour démarrer la route vers la Grèce était une manière de s’assurer le soutien de toutes les forces bienfaisantes.

    Du temps où l’Aventy et le Zeph se tenaient mutuellement compagnie dans la Mer Tyrrhénienne, la convivialité qui nourrissait l’amitié était surtout l’œuvre d’une âme affectueuse, dont la formidable générosité n’avait d’égale que sa rigueur morale.

    Cette fée du logis, que celui-ci soit flottant ou non, avait l’art de faire exulter le présent. La voici dans le portrait de l’au revoir :

     

    La route vers la Grèce (2). Le démarrage en Bourgogne

     

    L’instinct féminin incitait à anticiper.

    Et la fée de l’Aventy anticipait toujours dans le sens de la sollicitude.

    En voici une illustration toute récente :

     

    La route vers la Grèce (2). Le démarrage en Bourgogne

     

    Au premier plan, c’était une assiette de mâche, de pissenlit, de persil et de roquette, qui provenaient directement du potager en Bourgogne.

     

    La route vers la Grèce (2). Le démarrage en Bourgogne

     

    C’était l’exemple d’un des circuits les plus courts qui soient, car une quinzaine de mètres seulement séparait le lieu de la cueillette et la table de dégustation.

    La fraîcheur du produit était un hommage à la pensée hippocratique, qui prescrivait de prendre soin soi-même de sa santé.

    Cette qualité nutritionnelle, qui donnait de l’éclat à l’hospitalité de l’Aventy, était une excellente chose. Mais pour nous chouchouter, la fée de l’Aventy a accompli le miracle qui consistait à coiffer l’excellence par une autre excellence.

    En effet, le contenu de l’assiette sur la photo précédente n’était pas ce que nous avons dégusté sur place, mais ce que nous avons ramené chez nous. Bien sûr, sur place, nous avons eu droit à la même qualité, sans aucune limite de quantité. Cette double dégustation était déjà un très beau cadeau offert par l’Aventy. Mais la dimension géniale y était absente. Pour trouver le trait de génie de l’Aventy, il fallait considérer la référence à la verticalité, qui était incarnée par le bouquet de roquette dressé au-dessus de l’assiette. Ce bouquet nous a été offert par la fée de l’Aventy, dans un éclair de génie. En effet, la sève qui circulait encore dans les tiges permettait une cueillette à l’instant voulu, pendant les nombreux jours qui ont suivi la visite à « Meuh-Lait ».

    Pour parfumer les raviolis chinois, nous avons utilisé cette roquette qui se comportait comme si elle avait encore ses racines dans le sol :

     

    La route vers la Grèce (2). Le démarrage en Bourgogne

     

    Le plaisir de la cueillette à notre domicile était immense.

    Immense aussi était le plaisir de savourer la nuance, grâce aux différentes phases de floraison au sein du même bouquet de roquette.

    Les fleurs écloses modéraient leur tonicité :

     

    La route vers la Grèce (2). Le démarrage en Bourgogne

     

    Les boutons floraux mettaient volontiers en avant leur ardeur juvénile :

     

    La route vers la Grèce (2). Le démarrage en Bourgogne

     

    L’art de la nuance apportait beaucoup de saveur à l’existence.

    Ce magnifique cadeau de l’Aventy nous rappelait que la route vers la Grèce devait toujours chérir la finesse et l’élégance.

    L’échange entre l’Aventy et le Zeph avait lieu par rapport au savoir-vivre, mais aussi par rapport au savoir-faire.

    C’était auprès de l’Aventy que le Capitaine a pris conscience de l’efficacité des coins destinés à séparer deux surfaces. Voici ces outils de profil triangulaire, encore mis en œuvre lors de notre récente visite :

     

    La route vers la Grèce (2). Le démarrage en Bourgogne

     

    Le recours à cette manière d’agir nous a sortis d’une impasse technique survenue pendant l’extraction des varangues du Zeph.

    Le technicien qui devait les décoller n’a prévu que le pied de biche :

     

    La route vers la Grèce (2). Le démarrage en Bourgogne

     

    Le Capitaine avait beau prêter main forte, le pied de biche ne parvenait pas à séparer les parois. Les minutes et les heures passaient, causant le désespoir chez tous ceux qui assistaient à ce terrible échec. C’est alors que le Capitaine s’est souvenu de la leçon apprise aux côtés de l’Aventy. Le Capitaine a suggéré au Grec l’usage des coins triangulaires. Le Grec a d’abord accueilli la suggestion avec beaucoup de scepticisme, à cause de la rusticité de l’outil. Puis il a finalement consenti à opérer selon l’idée du Capitaine.

    Dans la photo suivante, on voit les coins que le Capitaine a amassés derrière lui, dans l’attente de les utiliser :

     

    La route vers la Grèce (2). Le démarrage en Bourgogne

     

    Maintenant, dans la photo ci-dessous, deux coins étaient déjà enfoncés dans la varangue à soulever :

     

    La route vers la Grèce (2). Le démarrage en Bourgogne

     

    Et voici la varangue décollée grâce à la méthode pratiquée par l’Aventy :

     

    La route vers la Grèce (2). Le démarrage en Bourgogne

     

    La réparation du Zeph a progressé grâce à la science apprise auprès de l’Aventy.

    À la manière d’Archimède, l’Aventy avait l’ingéniosité de concrétiser des idées en les faisant éclore dans la matière.

    Le retour vers la Grèce n’aurait aucun sens pour nous si le Zeph n’était pas réparé.

    Ces réparations ont abouti grâce à l’aspect pragmatique du savoir.

    L’exemplarité de l’Aventy est impressionnante quant à ce pragmatisme.

    La récente visite chez l’Aventy nous ramenait mentalement vers un Zeph réparé et revigoré.

    L’impulsion initiale reçue en Bourgogne faisait du retour vers la Grèce une source d’exultation.

    Dans le giron de l’Aventy, la contribution du masculin était archimédienne tandis que celle du féminin était aristotélicienne.

    Pour des raisons ontologiques, la route vers la Grèce a démarré en Bourgogne.

     

    Pin It

    Tags Tags : , , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :