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Je suis mieux à terre que sur un bateau qui roule sans cesse. Alors, je suis allé voir l'autre face de PONZA...

Ponza, les dernières photos...

De ce côté, la mer est calme et le vent nul. C'est une leçon à retenir... : Quand le vent souffle du Nord, au Sud, c'est calme. Ça, c'est une leçon pour un grand nigaud.

Ponza, les dernières photos...

PONZA, c'est une île à découvrir quand les jours s'étirent jusqu'au soir, et quand le temps est clément sur plusieurs jours. Et on dit que sa voisine, PALMAROLA que l'on voit sur le fond, est plus belle encore. Une nature sauvage et gigantesque.

Ponza, les dernières photos...

Bon, ben, ce coup-ci, c'est fini pour PONZA.

La météo est bizarre. Du vent, pas de vent, des vagues, pas de vagues, en fait, je suis à la conjonction de plusieurs systèmes météo qui s’entrecroisent. Alors quel est celui dans lequel je vais devoir évoluer demain? En théorie, je devrais avoir du portant F4 à F5 pour gagner VENTOTENE. Un vent d'Ouest à VENTOTENE semble préférable à un vent de Nord ou Nord-Est.

Et si ce n'est pas tenable, je ne suis plus qu'à une vingtaine de miles de l'île d'ISCHIA, ou de PROCIDA, d'autres joyaux du golfe de NAPOLI.

 

Commentaires

 

 
1
RP
Samedi 12 Décembre 2015 à 13:17   Supprimer le commentaire
 

Le trait de côte régulier, lisse, ne t'intéresse guère.

 

Tu n'aimes pas la mollesse des cordons de sable. Tu préfères les pitons rocheux, l'aspérité du promontoire, la roche tourmentée.

 

Tu recherches l'échancrure plutôt que le cordon déployé, l'écrin plutôt que l'exposition à perte de vue. Le bord de mer à la manière de Ζάκυνθος – ΖΑΚΥΝΘΟΣ , de Θήρα – ΘΗΡΑ , de Κάρπαθος – ΚΑΡΠΑΘΟΣ .

 

Tu es fasciné par l'escarpement. Non pour te rapprocher des oiseaux, mais pour avoir plus de recul par rapport aux poissons. Tu recherches de la hauteur, non pour avoir de l'élévation, mais pour avoir davantage de profondeur.

 

Es-tu attiré par le précipice ? Par le précipice, pas du tout. Mais par le voisinage du précipice, ô que oui ! Comme s'il y avait, dans ton instinct, des relents de la dramaturgie du troisième acte de la Tosca de Puccini.

 

Tu as pu voir des paysages qu'Ulysse et ses compagnons ont vu. Un privilège qui se mérite. Même de courte durée, c'était un cadeau des divinités.

 

Splendeur des lieux. Mais que devient une telle splendeur sans la clémence du temps ? Le temps d'une météo coopérative, qui est aussi la durée pendant laquelle les rayons du soleil viennent à bout des nuages. Les minutes lumineuses, qui triomphent de la grisaille. Être là au bon moment, quand les nuages se déchirent. C'est le temps qui éclaire l'espace, l'illumine, le rend désirable.

 

Il est dans la nature du καιρός - KAIΡΟΣ de ne pas être permanent, de ne pas durer. Estime-toi fort chanceux et privilégié d'avoir vu le soleil inonder pendant quelques instants ces îlots paradisiaques. Les éléments auraient pu être plus avares et plus méchants, et nul homme ne pourrait rien faire.

 

Tes souvenirs visuels ont les caractéristiques d'une vision. Éblouissement soudain. Spectacle éphémère. Sentiment de rareté. Public restreint, choisi. Qui le choisit ?

 

Les divinités trient parmi la foule des prétendants. Elles distinguent ceux qui s'investissent à corps perdu et ceux réclament à cor et à cri. Elles séparent ceux qui endurent et ceux qui renoncent.

 

Difficile de parler de droit en un tel endroit. D'y clamer « J'y ai droit », comme c'est le refrain en terre gauloise actuellement.

 

La nature ne cède pas au droit des prétentieux et des procéduriers. Elle s'offre à qui elle veut, elle s'offre à qui le mérite, elle s'offre à qui se sont investis pour elle. Elle sait le nombre de mois consécutifs que tu as passés pour frotter la coque : sept. Elle sait le nombre de week-ends que tu as passés pour la rendre saine : trente. Elle sait de nombre de jours que tu as passés pour la rendre présentable : cent. Elle se souvient du nombre d'heures que tu as passéedans les torticolis, les crampes, avec des doigts meurtris, des mains écorchées et un corps maculé de projections pour rendre ton projet crédible, viable et digne : huit cents. Alors, à son tour, elle s'offre à toi en t'offrant des visions de sa splendeur virginale.

 

Avant de tenir la barre, tu as tenu le bâton de randonneur. À l'époque où tes pas étaient guidés par la double marque rouge et blanche, tu disais que la splendeur des sommets à Bavella, des prairies bordant le lac Nino, et du pont suspendu de la Spasimata se méritait. Il en est de la mer comme de la montagne. A plus forte raison quand il s'agit de la montagne qui surgit au milieu de la mer, comme c'est la cas de ton exploration actuellement.

 

Les joies de la navigation se méritent, celles de la croisière s'achètent.

 

    • Samedi 12 Décembre 2015 à 20:21   Supprimer le commentaire
       
       Éditer

      Quel grand texte !

      Bien sur, tu as raison à propos du temps. C'est effectivement une chance et une belle opportunité d'avoir le soleil en ce moment où les couleurs sont si jolies.

      Bien sur que c'est l'effort qui récompense... Rarement la paresse. Mais comme je te l'ai souvent dit, le travail sur le bateau peut être considéré par les uns comme un effort et par d'autres comme une forme de plaisir. Au même titre que suer sang et eau pour gravir la montagne. Dans l'épopée des conquêtes des sommets himalayens, que d'efforts pharaoniques ces héros ont-ils dépensés pour ce petit instant de bonheur, une fois le sommet atteint. Certains résultats valent toutes les peines du monde.

      N'entrons pas dans des sujets qui opposent les uns aux autres. Chacun voit midi à sa porte. Chacun vit des choses qui vont être un exploit pour les uns et une routine pour les autres. Faire un milliers de miles en solitaire en hiver en Méditerranée quand d'autres font le tour du monde et parfois sur des coquilles de noix. 

      A bientôt

 

Tag(s) : #italie, #iles pontines, #voyage initiatique 2015-2016
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