On ne dirait pas qu'on est venu ici, dans ce mouillage perdu, pour s'abriter du vent fort !!! Mais en fait, des fois, il souffle ! Sauf qu'ici, on a de l'eau à chasser...
La plage est jolie et relativement déserte... Si, si, y'a du monde ! Y'a un crabe, là, juste à mes pieds...
Au plus fort de la journée, y'a 3 bateaux et 4 baigneurs !
Quand le vent est en mode pause, je me balade dans la colline. Minh, lui, reste à bord. Depuis plusieurs jours déjà, il ne quitte plus le ZEF. Il s'y sent bien, pour écrire, pour filmer, pour rêvasser, pour dormir dans le couloir du vent, et il ne ressent aucunement le besoin d'aller se dégourdir les jambes.
Moi si !
J'ai enfin trouvé de gros bouquets d'immortelles italiennes au doux parfum suave que j'adore. Il arrive par bouffées odorantes quand un peu d'air traverse son feuillage.
Derrière la plage, un étang qu'on a un peu de mal à voir quand le soleil fait confondre l'eau et la terre...
Depuis le petit chemin en corniche, l'étang apparaît comme un mirage.
De plus près, ce sont les joncs qui le trahissent !
Une jolie pièce d'eau emplie de reflets et de contrastes, qui renforce encore plus le côté sauvage de ce mouillage ! On a comme l'impression d'être seul dans un monde plein de vide !
Le ZEF, lui aussi, est seul. Enfin... Y'a quand même le MINH à bord !
Le vent s'étant apaisé, on reprend notre route pimentée du sel de la vie ! Direction SANTORINI via FOLEGANDROS pour couper l'étape de plus de 60 miles, en deux !
Comme d'habitude, ce n'est même plus une surprise, l'accueil dans ce petit port de FOLEGANDROS est aussi froid que la couleur du ciel. On dirait bien qu'on est pas les bienvenus ! J'aime pourtant bien cette petite île, même si depuis la nuit des temps (notre premier voyage en mode routard, il y a plus de 30 ans), déjà, l'accueil se faisait à grands cris peu aimables !!! Il y avait même, pour certains personnages officiels de l'île, comme une petite nostalgie d'un état policier de l'époque des colonels, où tu pouvais hurler sur quelqu'un sans qu'il n'ose te répondre !
Après s'être fait opposer une fin de non recevoir pour avoir le droit de s'amarrer dans un port (public ?) où la place ne manque pas pour ce soir et alors même qu'aucun ferry ou bateau de croisière n'est attendu au quai, on nous intime encore, comme pour bien assoir le pouvoir des galons portés à l'épaule, de déplacer notre mouillage de 10 mètres parce qu'on va gêner la manœuvre d'un ferry que l'officiel sait ne pas venir... Et il arpente le quai à grands pas décidés, guettant l'opportunité de faire encore briller ses galons. Quelle bêtise !
On se trouve donc une petite place pour mouiller, tranquille, entre 2 bateaux, et on va rester sagement à bord... Puisqu'ici, ils ne veulent pas de nous, ben on gardera nos sous à nous ! Na !