En arrivant à VOLOS. Plusieurs choix possibles. La marina ? Présentée comme souvent inaccessible parce que complètement squattée par les loueurs de voiliers. Le quai de la ville ? Un peu pareil, mais squatté par les gens du cru. Et puis la digue. On ne s'est pas posé de question plus que ça ! En arrivant sur la digue, j'ai immédiatement reconnu le LUSIADES de Philippe et Marie-Odile. Alors on leur a fait un coucou et ils sont venus prendre nos amarres ! Et voilà. C'est tout. Rien de plus à dire. LUSIADES (Prononcer LUSIADESSSsssss... à la portugaisssss ! ) est là, alors nous aussi !
Le ZEF along side sur la digue.
Et déjà, sitôt arrivé, Marie-Odile et Philippe nous proposent un apéro dinatoire à leur bord... Ben oui, quoi ! On va pas dire non, hein ? Alors on a dit oui ! Et on a bien fait... C'était vachement bon. Que des restes... Et j'ai souvent dit à Minh que c'est avec les restes, parce qu'il y en a toujours beaucoup en variétés, qu'on fait les plus belles choses ! En plus, quand t'invites quelqu'un avec des restes, ben tu t'appliques pour que ça ne se voie pas ! Bon. Avec LUSIADES, y'a pas de gêne... Quand c'est des restes, ils le disent... Et alors, ça prend encore plus de valeur parce que c'est vachement bon !
- Tu l'as déjà dit...
- Oui ! Ben j'me répète ! Et c'est comme ça !
On ne les avait pas revus depuis novembre dernier... En 2020 donc... Et c'est avec une joie partagée (si, si...) qu'on s'est retrouvé ! Eux avec leur superbe bateau en acier, fait pour affronter toutes les mers du monde et nous, avec notre jouet, notre barque quoi, pour naviguer seulement quand le temps est au beau !!! Mais on a un point en commun ! La cuisine et le plaisir de partager des trucs autour d'une table !
Beaucoup de plaisir donc à échanger à nouveau, et notamment Marie-Odile qui a trouvé, en la personne du mousse Minh, un interlocuteur de choix sachant manier, pour tous deux, les nuances de la langue de MOLIERE, avec tous ses méandres qui font que parfois, un mot dit ne revêt pas le même sens selon l'intonation voir même l'intention ! Même que moi, français de souche, j'ai du mal à tout comprendre !!! Heureusement qu'y a Philippe ! Là, c'est simple. C'est direct. C'est carré. C'est vrai. Avec le sourire en plus !
Et c'est ainsi, qu'entre le plaisir d'être ensemble et le temps qui passe, que la nuit s'installe et que la cité s'auréole de lumières, sans pour autant perturber d'aucune façon nos échanges ! Une belle communion !
La digue. On s'y sent bien en compagnie de LUSIADESssss !
Oui. Je sais. Ca n'a rien à voir. C'est juste pour dire que j'ai beaucoup pédalé, à vélo donc, pour chercher des trucs que je n'ai pas trouvés. Et sur la route, ce jet. Voilà. C'est pas plus compliqué que ça ! On est toujours à VOLOS...
Le soleil se couche depuis le bord de LUSIADES...
Oui. Je parle beaucoup de LUSIADES... C'est normal, cet article leur est dédié. Y sont tellement sympas, gentils, souriants, prévenants, euh... Et encore plein de trucs !
Non... Franchement. Y z'ont pas une belle tête ces trois-là ?
Bon. A leur habitude, c'est la joute des mots et des pensées... A qui pensera le mieux ! Mais je suis ravi, en ces instants, de voir qu'ils parlent aussi et autant avec les mains !!! Comme moi en fait ! Les mains sont d'une aide précieuse pour faire en sorte que la pensée (et les mots qui vont avec) atteignent le cerveau autrement que par les oreilles !!!
On accompagne LUSIADESsssss au petit chantier du fond de la baie afin qu'il y réceptionne son groupe électrogène qui était parti en réparation ! Elle a fière allure, c'te belle dame, non ?
Tout ne s'est pas passé complètement comme c'était prévu !!! C'est le moins qu'on puisse dire ! Dans la nuit qui précède ce jour, alors qu'on dînait à bord de LUSIADES, le temps s'est subitement couvert... Des éclairs ont fusé de partout à la fois. Chance ? Prévoyance ? Intuition soufflée par les divinités ? J'ai quitté notre aimable assemblée 5 minutes avant que le ciel ne se déchaîne ! 5 minutes qui m'ont permis de replier le bimini, brider l'éolienne, fermer les hublots, choquer la GV, plier tout ce qui était encore dehors, et renforcer mon système de défense. Et encore... C'est dans cette dernière action que tout s'est déclenché. Le vent, en tornade, est arrivé d'un coup ! La pluie aussi, telle une mousson d'anthologie ! J'ai lutté une demi-heure pour arriver à glisser les dernières défenses et écarter la coque du ZEF des bords agressifs et bétonnés du quai. Nombreux sont les bateaux, à cet instant, qui y ont laissé de bonnes quantités de gel-coat, comme autant de saignées dans des coques plutôt fragiles !!! D'autres voiliers ont perdu des mètres de liston en bois, ainsi que des chandeliers, des haubans, des étais et des enrouleurs !!!
Au final, on est le seul bateau à n'avoir rien eu !!!! Merci EOLE, merci POSEIDON, merci ZEUS ! Et en toute humilité, merci moi d'avoir été si inspiré de quitter LUSIADES au bon moment !
Et moi ? J'ai rien vu de c't'orage ! Ni les éclairs qui, paraît-il, ont illuminé le port et les montagnes autour. Ni les vagues qui, paraît-il, ont submergé le quai. Ni le vent qui, paraît-il a fait giter les bateaux à plus de 45°. Moi, trempé de l'eau du ciel, à moins que ce soit de celle des embruns qui submergeaient le ZEF, je m'occupais tellement à rétablir l'équilibre entre le vent qui pressait le ZEF contre le quai et les défenses sensées l'empêcher de s'y précipiter, que j'ai rien vu ! RIEN DU TOUT !
Au matin, c'est tout calme... Comme endormi. Chacun pansant ses plaies...
Et la vie a repris son cours. Les barques de pêche reviennent de leur travail quotidien. Trier les poissons et repriser les filets... Ritournelle quotidienne d'une vie de pêcheur !