Le vent de l’Occitanie vient de conduire l’esprit du Zeph dans la demeure de deux anges.
On y trouve une mer intérieure, ondoyant d’azur et d’argent.
L’axe Nord-Sud est marqué par la présence des arbres de la Judée. Le Septentrion en compte quatre. La direction opposée en a un seul.
Au Nord, l’avantage de la multiplicité favorise l’ombre et invite à la détente et au repos.
Au milieu de ses tonalités vertes et ocres, la terre sèche a ses astuces pour proposer comme l’onde bleue des balancements propices à la rêverie et à l’évasion.
À l’opposé, que propose le Sud ? L’ardeur du soleil, bien sûr.
Donc, l’exultation des couleurs et la flamme de la vie. Avec en prime, l’éloge de l’Un. Car l’arbre de la Judée est l’arbre de la terre où a émergé le monothéisme.
Les deux autres points cardinaux ne sont pas mis en valeur ? Oh que si ! Le Couchant, généreux en lumière, s’offre la présence simultanée des teintes chaudes et des coloris froids.
Les teintes chaudes en hauteur, ne craignant point l’excès de lumière.
Les coloris froids vers le bas, jouant à cache-cache avec la lumière.
Dualité chromatique pour le Couchant, monochromie pour le Levant. Monochromie, mais pas monotonie.
L’Est répond à L’Ouest en affichant le rougeoiement du soleil naissant, et en en déployant les innombrables nuances.
La demeure des deux créatures angéliques est un véritable paradis, savamment aménagé grâce à leur savoir-faire d’esthètes.
Superbe jardin d’agrément pour le plaisir des yeux, mais aussi éloge de la fécondité de la terre nourricière.
À commencer par l’arbre de la Judée et ses promesses en cours de réalisation.
Le figuier, qui évoque aussi le pays d’Abraham, n’est pas en reste non plus.
en reste non plus.
Le prunier, ramené de la Terre Sainte par les Croisés, n’a rien à envier à ses deux voisins.
La Terre Sainte, la Judée, le pays d’Abraham, c’est le Sud-Est de la Grande Mer Intérieure.
Dans la demeure des deux anges, c’est aussi au Sud-Est que foisonnent les fruits.
Nourriture matérielle pour apaiser la faim du corps physique, nourriture spirituelle pour apaiser la faim de justice. Privilège du Sud-Est, qui détiendrait la clé du rassasiement et du bonheur.
L’Éden des deux créatures angéliques est à l’image de leur nature : généreuse, de toute évidence ! Et de surcroît, extrêmement élégante.
Ces deux anges au cœur d’or rayonnent à travers leur environnement, mais surtout dans l’échange avec autrui, par la parole sans détour, par le dévoilement de leur être limpide, par la manifestation de leur affection sincère.
Dans la demeure des deux anges, il y a de la joie, celle de l’instant présent, mais aussi celle de remonter un quart de siècle en arrière, pour ressusciter les émouvants souvenirs de la rue d'Armaillé et de l'avenue Niel dans le dix-septième arrondissement de Paris.
De toutes les inflorescences dont se pare la demeure paradisiaque, celles qui célèbrent le mieux le bonheur des retrouvailles sont celles écloses dans l’angle Sud-Est. Fleurs de la coquetterie, de la joie, de la convivialité, du temps retrouvé.
Un Sud-Est nourricier, enchanteur, absolument désirable.
Désir des deux anges d’accompagner le Zeph quand il reprendra la route du Sud-Est.
Zeph, est-ce ton image qui apparaît sur la mosaïque à l’entrée de la demeure ? C’est fort probable.
La nef, immobile sur le rivage, attend le moment du départ.
L’horloge, qui est sur la tour des vents, rappelle la problématique du temps. Temps de la guérison, pour un futur proche. Temps de la résignation, pour l’instant présent.
En attendant la mise à l’eau et le largage des amarres, les deux anges offrent la musique de leur amitié.
En attendant les retrouvailles avec le ciel limpide de la Mer Égée, les deux anges donnent à contempler l’azur de l’existence à travers la transparence de leurs êtres.
Le vent de l’Occitanie embarque l’esprit du Zeph dans l’exploration d’un Éden, le séduit grâce à l’hospitalité de deux anges et lui procure un immense bonheur en dégageant les merveilleux souvenirs enfouis sous les strates d’un quart de siècle.