Il est plaisant d’inciter le vent des Baléares et celui d’Hergé à souffler en même temps.
Le vent d’Hergé soulève la houppette de cheveux d’un globe-trotter friand d’aventures, mais aussi le diaphragme d’un capitaine impulsif, dont les haut-le-cœur se répandent en jurons, plus cocasses les uns que les autres.
Le capitaine, dont le nom sonne comme celui de la nef que l’Aventy vient de présenter au Zeph, a coutume de commencer ses phrases ou de les terminer par la fameuse expression : « Mille sabords ! »
Certes, « Mille sabords ! » est une expression qui dit l’étonnement, l’indignation ou la colère. Mais c’est aussi le nom d’une nef dont le Zeph aimerait tant avoir des nouvelles. Sur cette nef, s’était embarquée la Cassandre de l’Occitanie, par amour pour le marin qu’elle accompagnait. Les deux amoureux, qui sont partis taquiner l’écume argentée de la Mer Égée, étaient les toutes dernières personnes qui avaient vu la robustesse initiale et la souplesse intégrale des deux bras du capitaine du Zeph. Par conséquent, quand le capitaine du Zeph fait souffler le vent d’Hergé, c’est pour renouer, au moins inconsciemment, avec l’ère de l’insouciance et de la performance.
L’humour n’est pas toujours anodin. Il peut même être porteur d’une vérité sous-jacente et essentielle.
La confusion des sonorités autorise l’exercice de l’humour, mais aussi des interrogations.
L’homonymie n’est pas une vaine coquetterie de style. Aux mêmes sonorités, répond une locution empruntée à la langue latine, et orthographiée ainsi : ad hoc.
Le qualificatif ad hoc s’applique à un outil fait sur mesure, pour un objectif parfaitement circonscrit, par rapport à une cible extrêmement précise.
La locution latine ad hoc signifie l’adéquation entre la trouvaille spécifique et les circonstances, entre ce qui survient spécialement et son environnement, entre la solution non interchangeable et le problème qui l’attendait.
L’adéquation toute spéciale signifie à la fois précision et exclusivité de la relation entre l’élément ad hoc et la situation pour laquelle il est apparu.
Dans quelle mesure l’apparition de l’Adok sur le chemin du Zeph est-elle un événement ad hoc ?
Existe-t-il une autre lecture de la pourpre crépusculaire et de l’or du petit matin ?
L’horizon empourpré de Port Napoléon disait-il autre chose que l’allégresse de l’apéro qui réunissait pour la première fois le Zeph et l’Adok ?
La lumière d’or au petit matin annonçait-elle autre chose que les prochaines retrouvailles dans la Capitale des Gaules ?
Quelle chose est apparue comme ad hoc ces jours-ci ? Par rapport à quel contexte précis, et seulement par rapport à ce contexte, mérite-t-elle le qualificatif ad hoc ?
Zeph, encore quelques jours, et les divinités ne manqueront pas de lever le voile sur leurs véritables desseins te concernant !
D’ici là, double suspense !