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Le parfum de la pinède est très agréable, surtout quand il prend la relève de l’air iodé du grand large.

Dans l’archipel ionien comme dans le Dodécanèse, l’arrivée dans un port est toujours suivie de l’exploration de l’arrière-pays, dont les espaces boisés sont une véritable source d’enchantement.

 

Le parfum de la pinède

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La pinède répand généreusement son parfum de fraîcheur et de bien-être.

La mobilité au milieu des essences résineuses donne à l’organisme la sensation de se ressourcer librement.

Parfum revitalisant.

Parfum de connivence avec la terre nourricière.

Parfum d’évasion, de liberté.

Sur le chemin de retour du voyage initiatique, le Zeph s’est arrêté à Ajaccio. L’appel, non pas du large, mais de la forêt était irrésistible. Alors le capitaine et le mousse sont retournés voir les pins laricio du GR 20.

 

Le parfum de la pinède

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Halte-souvenir aux aiguilles de Bavella. C’était la troisième visite. La première visite avait eu lieu avec sacs à dos et bâtons de marche, en venant du Sud. La deuxième visite avait eu lieu aussi avec sacs à dos et bâtons de marche, mais en venant du nord.

 

Le parfum de la pinède

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pente escarpée pour le choix de la première fois, ligne de niveau interminable avec le choix de la deuxième fois. Souffle coupé et gorge en feu lors du premier assaut, jambes tétanisées lors de la deuxième approche. Une fois l’épreuve terminée, la forêt de pins laricio avait un suave parfum de rédemption.

 

Le parfum de la pinède

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans notre expérience du GR 20, la forêt de pins laricio avait un parfum de rédemption dès la toute première étape. En venant du Sud, la toute première étape était le refuge d’I Paliri. Inconscients et mal organisés, nous n’avions fait que la moitié du chemin quand la nuit noire se mettait à nous envelopper. Il a fallu nous arrêter d’urgence et vite trouver un coin pour planter la tente. Mais le problème n’était ni l’obscurité, ni le camping improvisé. Cette nuit-là, le gros souci était le manque d’eau. Par bonheur, l’instinct de survie de celui qui sera plus tard le capitaine du Zeph a trouvé une source au milieu des pins laricio.

 

Le parfum de la pinède

 

 

 

 

 

 

 

Autre halte-souvenir grâce à la place au port d’Ajaccio : Vizzavona, point d’articulation des deux tronçons nord et sud du GR20. Notre premier essai de GR 20 a failli s'arrêter là, et non à Calenzana, à cause de la pluie et du froid qui s’acharnaient sur nous depuis plusieurs jours, même en plein mois d’août. Trempés comme des canards et grelottant comme deux misérables, nous cherchions un lit pour pouvoir enfin dormir au sec. Le futur capitaine ne voulait pas un dortoir. On nous a proposé une chambre bien coquette tout en haut d’un hôtel. Nous avons tout de suite dit oui, à cause de l’élégance des lieux. Et quel était le nom de l’hôtel salvateur ? « I Laricci » ! « Laricci », qui était le pluriel corse de laricio.

 

Le parfum de la pinède

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une sublime odeur de savon embaumait la chambre. Les draps, tout blancs, sentaient bon la lavande. La pinède virtuelle dont se réclamaient les hôteliers exhalait un doux parfum de confort.

Mêmes délices olfactifs et visuels dans la salle à manger.

 

Le parfum de la pinède

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Surprise des lieux : le parfum des pins laricio de la Corse se mêlait à celui des forêts de l’Atlas marocain.

Sans aucun doute, à l’hôtel « I Laricci », flottait le parfum de la propreté et de la séduction. Mais pour trouver le parfum de la générosité, c’était au restaurant de la gare de Vizzavona qu’il fallait aller.

 

Le parfum de la pinède

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est ce que nous avons fait lors de notre deuxième essai de GR 20. On nous a apporté des plats très copieux, accompagnés de bières pression Pietra extrêmement fraîches. Le service à table était alerte et joyeux. Cette fois-là, sous le soleil radieux de Vizzavona, le parfum des pins laricio était celui d’une très belle hospitalité corse.

Il existe une autre pinède dont raffole le Zeph, c’est celle de la Via Appia.

Pinède ornementale, dont les éléments sont des pins parasols.

 

Le parfum de la pinède

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Parfum de gloire, lié à la grandeur de Rome.

Mais aussi parfum d’humilité, car la route consulaire s’est imprégnée du message apporté par les disciples du Nazaréen.

Parfum de l’histoire. Parfums des instants mémorables du temps.

Parmi ceux-ci, il y en a un où le corps de la pinède a joué un rôle décisif.

C’était à Salamine, en l’an 480 avant notre ère.

Xerxès, le Grand Roi, voulait venger l’affront qu’avait subi son père à Marathon. 1200 vaisseaux perses ont encerclé la péninsule attique. Athènes a envoyé des émissaires à Delphes pour consulter l’oracle, qui associait le salut à un « mur de bois ». Beaucoup ont cru à une palissade, qui n’a pas empêché les Perses d’incendier Athènes. Seul Thémistocle a compris que l’oracle parlait de la coque des navires. Et cette coque était faite avec le bois de la pinède. La légèreté du matériau permettait une plus grande maniabilité aux navires grecs, qui pouvaient ainsi harceler à leur guise les mastodontes perses englués dans le détroit de Salamine.

 

Le parfum de la pinède

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Parfum de l’intelligence, de la bravoure et de l’efficacité.

C’est ainsi que les 350 trières grecques, faites essentiellement de pin, ont eu raison des 1200 navires perses.

À Salamine, le parfum de la pinède était un parfum de victoire.

Parfum de l’audace. Oser défier la machine de guerre du Roi des Rois.

Parfum de l’honneur. Honneur d’avoir accompli son devoir civique.

Parfum de la fierté. Fierté d’avoir sauvé la toute jeune démocratie.

Parfum élogieux de la mémoire.

Parfum euphorisant jusqu’à nos jours.

C’est pourquoi la Grèce des temps modernes a fait une reconstitution de ces trières de pin qui ont eu leurs heures de gloire à Salamine. L’héritière s’appelle Olympias.

 

Le parfum de la pinède

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comme le Zeph, elle est grutée pour être au sec après avoir affronté les flots.

Comme le Zeph, elle se fait dorloter sur un ber.

 

Le parfum de la pinède

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour les archéologues qui ont participé à la reconstitution de la trière antique, le parfum de la pinède était un parfum de fidélité à l’Histoire.

Parfum du temps.

Parfum de l’instant triomphant.

Parfum des hauts faits.

Parfum des moments favorables.

Tout récemment, le parfum de la pinède a offert au Zeph un moment mémorable. C’était lors de la visite de l’Équinoxe.

Dans un premier temps, le hasard a écarté le houblon et l’anis de la table des convives.

Il ne restait plus que les effluves de résine de pin pour parfumer le breuvage des uns et des autres.

 

Le parfum de la pinède

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour la muse de l’Équinoxe, c’était le parfum de la nouveauté, et celui du plaisir.

 

Le parfum de la pinède

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Son verre avait la couleur ambrée de la retsina. Celui du capitaine du Zeph, aussi.

 

Le parfum de la pinède

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce samedi 19 mai 2018, à l’apéro, le parfum de la pinède rehaussait grandement celui de la convivialité.

Parfum de rédemption sur la terre ferme, parfum de victoire sur les flots, parfum d’amitié entre navigateurs : béni sois-tu, parfum de la pinède !

 

Tag(s) : #2018 NAVIGATION et plus...
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