Comme une île... C'est ce que j'aurais pu écrire ! J'aurais aussi pu vous narrer l'histoire de cette souche arrachée par un fleuve triomphant et transportée jusqu'ici, comme un trophée.
J'aurais pu vous citer ce poème :
" Je suis né dans une île amoureuse du vent
Où l'air à des odeurs de sucre et de vanille..."
Mais ça n'aurait pas été suffisant en cette fin d'année, superbe et colorée !
J'aurais pu vous raconter cette soirée d'hiver, sur la plage Napoléon, à l'heure du crépuscule, et murmurer dans un silence à peine troublé par le doux frémissement des vagues qui s'enroulent sur elles-mêmes, ces quelques vers :
" Et les pêcheurs passaient en traînant leurs filets,
Et disaient : Qu'est-ce donc que cet homme qui songe ?
Et le jour, et le soir, et l'ombre qui s'allonge,
Et Vénus, qui pour moi jadis étincela, ..."
J'aurais pu vous dire 1000 choses en cette douce soirée de décembre... 1000 choses et plus encore !
Vous dire ces instants à profiter du jour...
Vous dire ces instants où le temps s'arrête !
Vous dire ces instants où seul "l'or du temps" compte... Comme ici, quand je confectionne des Spritz au citron et comme dirait François R, "il n'est pas breuvage meilleur pour être en sang transmué, vous épanouir le cerveau, esbaudir les esprits amicaux, ouvrir l'appétit, réjouir le palais et milles autres rares avantages " !...
Vous dire la beauté des choses...
J'aurais aussi pu vous souffler que la beauté du monde se cache dans des endroits bien insolites... Comme ici, pas loin de Port Nap, dans ces lieux où les rêves s'échafaudent à coup de scie à métaux et de fer à souder !
Et pendant ce temps où l'esprit s'égare parfois (le mien surtout...), le mousse, lui, au calme dans sa bulle solitaire, se délecte de la fin du jour et du début des réjouissances de Noël ! C'est bien son genre, tiens !
J'aurais aimé vous parler de cette silhouette solitaire, fragile presque, qui, telle un joli papillon, est venue se poser pour la nuit dans cet écrin de couleurs.
Vous dire combien ce paysage si froid me rappelle mon hiver à moi, en 2016, quand, seul dans des ports désertés de toute faune, je désespérais de ne rencontrer personne !
Et ainsi chaque soir, à l'heure où les joncs filtrent à peine les rayons du jour...
A l'heure où il n'est plus le temps de rien sauf de se coucher...
A cette heure-là, précisément, n'ayant plus guère l'espoir de vous conter toutes ces belles choses qui font la vie, je m'empresse de vous le dire : Joyeux Noël !
- Eh oh ! T'as vu l'heure ? T'as vu quel jour on est ? Noël c'était hier... Banane va !