En parlant de l’Égypte, l'historien grec Hérodote utilisait l'expression : « δώρο του Νείλου » (en français : don du Nil). Notre titre s'inspire du langage de l'historien.
Dans ce cadre, le don ne se réfère pas à un talent exceptionnel, mais à une participation, spontanée et naturelle, qui apporte de nombreux bienfaits.
L'île, c'était Εύβοια – EΥΒΟΙΑ (en français : Eubée), qui nous tendait les bras, juste après le passage du Cap Sounion.
Le don offert par l'île plaisait à l’œil, mais aussi à l'épiderme. En plus du plaisir visuel, il procurait des caresses de fraîcheur. Voici le lieu de ce don merveilleux :
C'était le site des Πεταλιοί – ΠΕΤΑΛΙΟΙ (en français : Pétalii), au Sud-Ouest de l'île.
La limpidité de l'eau et la clarté du ciel donnaient un caractère aérien au mouillage.
Les rayons du soleil, flirtant avec la verticale, métamorphosaient l'onde en une sorte d'éther, où le Zeph flottait à la manière d'un aéronef :
Dans le scintillement qui jouait à charmer la ligne de flottaison, le désir de pureté se doublait du désir d'harmonie.
Aucun véhicule, même amphibie, ne nous aurait menés, avec tant de douceur et de virtuosité, au cœur de cette splendide magie.
Le don de l'île était une incitation à la noblesse d'âme.
L'île ne manquait pas de ressources pour varier l'attrait chromatique.
Le site des Λιχάδες – ΛΙΧΑΔΕΣ (en français : Likhades), à la pointe la plus occidentale de l'île, est appelé Oι Σεϋχέλες της Εύβοιας – OΙ ΣΕΥΧΕΛΕΣ ΤΗΣ ΕΥΒΟΙΑΣ (en français : Les Seychelles d'Eubée).
Des visites étaient organisées pour contempler l'onde, qui avait les reflets, non pas de la turquoise, mais de l'émeraude. Mais ces circuits de la promesse se terminaient invariablement par la frustration parce qu'aucun visiteur n'avait la possibilité d'errer au ras de l'eau, selon son inspiration, avec la terre émergente à portée de main.
Ce privilège de la proximité avec le miroir du paradis, nous l'avons savouré pleinement, grâce à la complexité du petit frère du Zeph.
Des mouettes, admiratives et charmées, nous faisaient la haie d'honneur.
L'immersion dans la biodiversité était un don inestimable de l'île.
L'île avait beaucoup d'humour pour nous révéler son trésor.
Voici des rouleaux qui s'amusaient à amplifier leurs grondements pour parodier l'Océan extérieur, celui qui s'étendrait au-delà des colonnes d'Hercule :
Ce rivage de la surprise était un très joli cadeau offert par le vallon qui descendait d'Αγία Σοφία – AΓΙΑ ΣΟΦΙΑ (en français : Ayia Sophia), dans le Nord-Est de l'île.
Le spectacle du trésor de l'eau se donnait à toutes les altitudes.
Voici un promontoire qui aurait sa place dans la sublime baie de Naples :
L'eau salée, qui côtoyait l'horizon sans fin, fascinait.
L'eau douce, qui nourrissait l'élan vital de l'île, était aussi source d'enchantement.
Ce magnifique panorama, empli de quiétude, s'est déployé à Κύμη – ΚΥΜΗ (en français : Kimi), sur la côte septentrionale.
Les pentes boisées contribuaient beaucoup à la beauté du don offert par l'île.
À chaque fois, la présence de l'eau bénéficiait d'une magnifique mise en scène.
L'île, qui était débordante de créativité, a eu la lumineuse idée d'introduire dans l'une des sources, les vertus médicinales du soufre. Voici le jaillissement de cette source thermale, qui avait fait accourir, depuis l'Antiquité, maintes têtes couronnées :
Le site guérisseur s'appelait Λουτρά Αιδηψού – ΛΟΥΤΡΑ ΑΙΔΗΨΟΥ (en français : Loutra Édipsou). Il se trouvait sur la façade occidentale de l'île.
De nos jours, il existe un accès libre et gratuit à ce trésor aqueux :
Comme les gens du pays, nous avons pris notre bain de soufre au lever du jour.
Ainsi, par son contenu, l'eau de l'île contribuait au bien-être de l'organisme.
L'abondance de l'eau, qui pouvait revêtir maintes et maintes formes, était un don fabuleux.
Voici le mur de scène du port à Αλμυροπόταμος – AΛΜΥΡΟΠΟΤΑΜΟΣ (en français : Almiropotamos), sur la côte occidentale :
Parmi les espèces coutumières du climat tempéré, se dressait un symbole des régions tropicales : un cactus, qui était en train de fleurir.
Sur la gauche de la photo, était garé un ferry à la coque bleue.
Une surprise nous attendait entre les pétales sur le côté droit de la fleur de cactus. Qu'y trouvions-nous ? Un hédoniste qui prenait son bain de fraîcheur :
La sveltesse du corps avait sans doute facilité l'accès à cette poche d'ombre, qui était aussi gorgée de sucs odorants.
À l'arrière-plan, se reconnaissait la coque bleue du ferry en attente.
La Nature révélait que l'eau de la fraîcheur, qui était le cadeau de l'île, magnifiait la saveur de la vie.
Le même enseignement était donné sur le site de l'antique Ερέτρια – ΕΡΕΤΡΙΑ, sur la rive Sud.
Nous sommes montés jusqu'au sommet de l'acropole pour contempler la mer qui s'étirait jusqu'à l'horizon.
En contrebas, sur la droite de la photo, se trouvait le théâtre.
Devant l'ancien hémicycle, se donnait spontanément le spectacle de l'eau parfumée :
Des insectes butineurs se délectaient du nectar fourni par les fleurs du câprier.
L'eau, comme principe enchanteur de la vie.
L'eau, comme tremplin au bien-être et à l'évasion.
L'eau, comme scénographie de la liberté qui prend son envol.
Voici un sublime souvenir de cette scénographie :
Non, ce n'était pas sur la façade atlantique de l'Hexagone. C'était sur l'une des immenses plages de Χαλκίδα – XAΛΚΙΔΑ (en français : Khalkida ou Chalcis), qui contrôlait le passage entre l'île et le continent.
L'île était splendide et attachante.
Le plaisir de l'eau était un don merveilleux de sa part.